Sans Laisser de Traces

Sur le point de prendre la direction d’une entreprise de 15 000 personnes, Etienne culpabilise sur les débuts fulgurants de sa carrière. Il décide en compagnie d’un ancien ami de rendre visite à la personne qu’il a lésée d’une formule chimique révolutionnaire qui a fait sa renommée. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et l’homme meurt. Première réalisation du jeune scénariste Grégoire Vigneron, Sans laisser de traces nous entraînent dans les coulisses des hautes sphères d’une puissante multinationale. Le cadre est donné. Aisé, impitoyable et cynique au possible. L’histoire s’accentue comme un polar noir où la loi de Murphy semble le maître dirigeant de cette situation inextricable. Pour rappel, la loi de Murphy consiste à ce qu’une personne prendra toujours la plus mauvaise décision malgré sa bonne volonté pour s’en sortir. Si une situation doit tourner mal, rien ne pourra l’en empêcher. C’est inéluctable. Une intrigue à tiroir où la richesse scénaristique ne lésine aucunement sur le rythme. Les situations alternent entre cas de conscience et actes irréfléchis. Les conséquences ne peuvent s’avérer que funestes sur bien des points. Et pourtant, quand l’on se dit que le protagoniste touche le fond, il parvient à creuser encore un peu plus pour faire monter la tension d’un cran supplémentaire. L’ensemble est savamment étudié afin d’entretenir un suspense très prenant. Néanmoins et malgré une interprétation sans faille des deux têtes d’affiche (impeccable Benoît Magimel et surprenant F-X Demaison), les choix des scénaristes manquent de crédibilité sur le final. Non pas que cela soit un ratage total, mais l’on use de raccourcis trop simplistes pour croire réellement à ce happy-end qui, tant bien que mal, nous mène vers une morale discutable. L’histoire ne va pas jusqu’au bout d’elle-même et tend vers la facilité. Bref, Sans laisser de traces est un thriller efficace doté d’un casting sans reproches et d’une histoire véritablement entraînante. Malheureusement, le manque d’audaces de la part des scénaristes lésine sur un final contestable et peu convaincant. Une conclusion qui gâche quelque peu le plaisir procuré durant la première heure du métrage.