Big John

Rétrospective de la carrière de John Carpenter, du milieu des années 70 avec la sortie de Dark Star en 1974, jusqu'au début des années 2000 avec la sortie de Ghosts of Mars en 2001. Une petite équipe de reporters français accompagne le réalisateur américain dans les rues de Los Angeles, tandis que ce dernier s'épanche en toute franchise sur sa passionnante carrière à Hollywood, de ses débuts remarqués avec des films comme Assaut et Halloween, respectivement en 1976 et 1978, à sa passion pour les films d'horreur et la science-fiction, ses talents de compositeur, jusqu'à la cohabitation parfois difficile avec les Studios et leur implacable logique financière...

A travers l'interview de John Carpenter, ainsi que de quelques acteurs qui ont collaboré avec lui et de journalistes spécialisés français, la lumière se fait peu à peu sur ce personnage passionnant et passionné, simple et accessible. Un amoureux de Los Angeles et Hollywood, où il réside toujours, mais également très critique envers cette énorme industrie cinématographique que sont les Studios. John Carpenter s'est toujours considéré en marge d'un système qu'il ne renie pas pour autant. Comme il le dit lui-même, il n'entre pas dans la même catégorie que des Spielberg ou des Coppola, pour la simple et bonne raison qu'il n'a jamais disposé de budgets faramineux pour réaliser ses films. John Carpenter est davantage un cinéaste indépendant, solidement ancré dans les genres qu'il affectionne tant : l'horreur et la science-fiction.

Les films de John Carpenter se caractérisent par la volonté de raconter une histoire, de provoquer des émotions fortes chez le spectateur, et non de porter quelques messages politiques ou autres valeurs morales. Une approche souvent très manichéenne de ses personnages, avec cette résurgence du combat entre le bien et le mal. Dans ce documentaire, John Carpenter y dévoile ses diverses influences, sa passion pour les westerns, sa nostalgie du passé, les hauts et les bas de sa carrière - on y apprend notamment son faible entrain pour réaliser Christine en 1983, ou encore sa déception lors de l'échec commercial de The Thing un an auparavant, sorti en même temps que le phénomène E.T. de Steven Spielberg, et les blessures engendrées par la foule de critiques qui se déchaina contre son film à l'époque...

A travers ce documentaire, on réalise à quel point la carrière de cet excellent réalisateur a été cohérente avec sa vision du cinéma. Pas forcément de la trempe des tous meilleurs, mais sincère et passionné dans toutes ces entreprises, à l'origine de films qui ont marqué leur genre et leur époque. Chapeau bas, Monsieur Carpenter !