Rambo: Last Blood

9.0/10
Rambo: Last Blood

Critiques spectateurs

Réalisateur: Adrian Grunberg Avec Sylvester Stallone

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Portrait de Gory Freddy Gory Freddy
I am Legend - 1952 critiques
publié le 04/02/2020 - 16:23
9
 

Encore l'âge pour ces conneries !

Cet ultime Rambo (en tout cas annoncé comme tel) ne plaît pas à tout le monde.
Sur le net, si certains en saluent l'efficacité en terme d'action; d'autres démolissent le film en le trouvant crétin, caricatural - voire raciste -, et déclarant même que ce n'est pas un Rambo, que le personnage est trahi. Les plus durs rajoutant à cela que le film est laid et mal mis en scène.

Si il y a des choses que je peux comprendre, même sans être entièrement d'accord avec, d'autres me paraissent totalement injustes.

On retrouve un Rambo qui est en paix, et vit avec une amie depuis 10 ans, en l'aidant à élever sa fille, le père étant parti pour cause d'être un gros connard (ce que confirmera le film par la suite).
Seulement la jeune femme, qu'il considère comme sa propre fille, retrouve la trace de son père au Mexique, et décide d'aller lui parler genre "PourKouââââââ ?!??" et se retrouve embringuée dans un réseau de prostitution géré par un violent cartel local.

Rambo va donc décider de la retrouver et la secourir, en mode grave vénère, et va laisser sortir la bête qui sommeillait en lui pour discuter avec le cartel en le réduisant en bouillie.

Simpliste, c'est vrai, mais qui donne l'opportunité de quelques séquences très émouvantes - même si attendues -, pas si connes que ça.
Le reste, l'action pure, fait dans l'ultra-violence absolue et décérébrée, à la limite du cartoon et de la parodie pour la fin.

Mais il ne faut pas oublier que John Rambo est avant tout un personnage traumatisé par le Viet-Nam, rejeté par la société pour laquelle il s'est battu, et qui a vécu toute sa vie souvent solitaire et dans une violence constante caviardée de drames personnels.
Pas étonnant qu'une fois la bête lâchée, après un énième drame qui lui vole à nouveau sa quiétude, il devienne à ce point implacable et violent. Certains diraient fou, moi je dirai profondément malheureux, et confronté malgré lui à tous les démons qui l'ont poursuivi toute sa vie.

Pas d'accord avec ceux qui disent que le film est laid et mal foutu.
Plastiquement la photographie est très belle, et l'action efficace. On pourra reprocher un montage un peu trop hystérique par moment, mais qui a son charme, notamment dans une fin très "Bip-Bip et le coyote".

Difficile de vraiment parler de caricature ou de racisme en fait. Les gars des cartels sont réellement comme ça, extrêmes.
Si vous cherchez bien sur certains sites bien putassiers (dédiés au voyeurisme malsain sous couvert d'information), vous pouvez même trouver des vidéos d'assassinats qui montrent bien que ces mecs ne peuvent même plus prétendre au statut d'être humain.
Je suis un jour tombé par hasard sur une vidéo filmée par un cartel de ce genre, issu du même coin, où ils égorgeaient en vrai une femme vivante avec un couteau, jusqu'à totalement la décapiter et brandir sa tête face caméra. Une "représaille" j'imagine.
Quand vous voyez ce genre de porc faire ça comme si c'était normal et sans la moindre hésitation, vous savez que le film ne les caricature pas. Ils sont déjà d'immondes caricatures !

LA chose, LE passage que je reprocherai vraiment à ce film, c'est quand Rambo se retrouve au Mexique, en pleine ville à la recherche de ceux qui ont kidnappé sa fille de coeur, et se fait piéger comme un bleu.
Une séquence très bien mise en scène par ailleurs, mais qui là effectivement ne colle pas du tout au personnage, voire est totalement incohérente avec toutes ses années d'expérience.
Il est où le guerrier invisible qui surprend l'ennemi, le technicien avisé et implacable ? Là il se promène totalement à découvert en pleine rue - qu'il sait pourtant plutôt mal fréquentée -, et se laisse encercler comme un vrai puceau !
La séquence est vraiment impressionnante et très efficace, mais effectivement ce n'est pas Rambo.
On pourra argumenter qu'il n'est pas sur son terrain. Mais bon, de là à se faire blouser de cette manière...

Pour le reste, on le retrouve notre Rambo, ultra-violent quand on joue avec ses valseuses - car la vie ne lui a appris que ça -, mais terriblement humain et touchant.
On sent encore qu'il ne veut pas tout, qu'il préfèrerait rester en paix comme il l'a été pendant 10 ans, mais que puisque le destin lui ravit à nouveau cet équilibre, et n'a plus que la rage, la vengeance comme exhutoire... et le désespoir qui va avec.
Le problème qu'on a tous rencontré à un moment où un autre, où se défouler, se venger, fait du bien; mais de manière très superficielle car le problème n'a pas été réglé et ne le sera jamais plus. Reste finalement que la tristesse et la frustration.

Le film est rugueux, implacable, outrancier, comme Rambo à chaque fois qu'il perd ce qui l'apaise.
La fin où Rambo a "préparé le terrain" est tellement délirante et décomplexée, qu'on peut la regarder totalement au second degré en se tapant des barres de rires, et en criant au foutage de gueule connardoïde. Mais elle reste en accord avec le personnage, qui une fois dépossédé de ce qui l'humanise, ne fait plus dans la psychologie, va à l'essentiel de la façon la plus directe et expéditive possible. Quand la bête est à nouveau lâchée, il n'y a plus que l'efficacité qui importe.

C'est ça Rambo en fait. Un homme qui ne demande qu'à réfléchir sur le sens de la vie et à se rendre utile (la séquence d'ouverture), mais qui lâche tout d'un coup et sans retenue, quand le destin lui retire la possibilité d'être en paix.
Non il n'est pas fou, malgré tout ce qu'on voit dans le film, juste profondément meurtri, abîmé par une vie qui ne lui a vraiment pas fait de cadeau. Et il est sans pitié avec des gens qui le sont aussi.

Pour moi une belle fin, logique, même si cette séquence où il se fait avoir comme un débutant me gêne beaucoup.

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