Nosferatu: Fantôme de la Nuit

Premier remake du classique de Murnau, qui prend beaucoup de liberté avec son modèle dans la seconde partie de l'intrigue et surtout dépeint un Nosferatu bien plus tragique, moins machiavélique. 

Il est déjà intéressant de noter que le parallèle avec l'histoire de Dracula est bien plus explicite car ici le Nosferatu se nomme bien Dracula, et non plus Orlock. 

La première partie du récit reste assez similaire à celle d'origine, si ce n'est le changement de nom des protagonistes et l'attitude de Nosferatu.

C'est la seconde partie qui marque par sa rupture, on est bien loin de l'idéal de Murnau qui donnait à son film une note certes tragique mais en même temps teinté d'espoir, ici il n'en n'est rien. En effet, le protagoniste principal est dans une approche passive face à un mal qui le ronge, le docteur s'entête jusqu'au drame à ne pas croire à l'existence du Nosferatu, le désespoir à gagné la ville et le sacrifice du personnage de Adjani ne semble pas apporter la conclusion espéré au vu de la fin qui conclut le film sur une note fataliste. 

On peut saluer la performance de Kinsky en Nosferatu, il apporte à son personnage un pathos qui contraste grandement avec sa version antérieur, bien plus bestiale et machiavélique. De plus, le fait qu'on l'entende parler aide à humaniser le personnage qui reste certes un prédateur dangereux mais bien plus humain, ce qui le rend d'une certaine manière plus effrayant. 

Un bon casting qui apporte une bonne dose de réalisme expressif au film. Adjani livre une bonne performance dans ce rôle tragique et fascinant. 

Un remake qui a su se démarquer de son modèle, tout en lui rendant hommage. Ce n'est clairement pas un copié collé et il mérite d'être vu comme une oeuvre à part entière. 

Ce film reprend a peu près les mêmes élements que ceux du roman de Bram Stocker, enfin au moins au début. Mais alors curieusement au début du film, un message apparaît vous mettant en garde contre certaines séquences qui peuvent être choquantes, après ce que j'ai vu hier soir (a Serbian film), il n'y a plus grand chose qui puisse me choquer ! De plus je ne vois vraiment ce qu'il y a d'extraordinaire dans ce film. En fait je me suis pas mal ennuyé, certes les acteurs sont plutôt bons, Kinski le maboul en tête. Mais voila ça manque de rythme, en fait on a plus l'habitude de ce genre de réalisation qui curieusement rapelle un peu par moment Jean Rollin. Si le couple Herzog/Kinski a pu extremement bien fonctionné par le passé, malgré les relations tumultueuses entre les deux hommes comme dans "Aguirre" dont je constate avec tristesse l'absence sur ce site (Ndlr: c'est réparé !), on va dire que dans ce film-ci, ça fonctionne beaucoup moins bien.

Il en va de même pour les personnages, les grandes effusions sont passées à la trappe et laissent apparaitre un amour simple mais très fort entre Johnatan et Lucy. Le compte n'est pas un majestueux Dracula comme ses confrères (Mmmm Bela, Christopher...) et il ne paye pas de mine mais cela ne lui enlève pas de son charisme, loin de là même. En fait Klaus Kinski est électrisant, il est si sombre si froid, son interprétation est magnifique. Le casting complet colle parfaitement au ton du film (Une Isabelle Adjani parfois un peu kitch, mais ce joli kitch des femmes victimes d'autrefois).

Aucune fausse note (pour ma part), l'on pourra discuter de la fidélité au roman mais c'est un débat beaucoup trop long. C'est beau, mélancolique, sombre et glacial. Werner tu gères la fougère!