Pearl

Raconter la jeunesse d'un antagoniste est en soi toujours assez intriguant sur le papier, la mise en forme s'avère néanmoins souvent assez infructueuse. Dans le cas de ce prequel, l'expérience s'est avéré concluante.

Mia Goth interprète ici le personnage de Pearl de manière saisissante, captant à la fois la folie, la détresse et la fragilité de ce personnage. La dualité face à la matriarche est le point angulaire du récit qui n'est pas sans rappeler la relation néfaste entre Carrie White et sa mère dans le film "Carrie au bal du diable".

Le récit se veut aussi une satyre sociale qui dépeint un monde rural sombre et dur ou se mêle hypocrisie et rigueur. Pearl cherche à s'en extraire et finalement se retrouve réduit à sa condition que ce soit par sa famille ou ses rencontres. Comme disait Jean Paul Sartre " l'enfer c'est les autres ", ce qui résume assez bien la souffrance de Pearl et sa condition.

Ce qui est aussi intéressant c'est le développement de la psychée de cette jeune femme dont la violence va petit à petit devenir de plus en plus visible, sans compter sa défiance vis à vis des autres.

Un prequel rudement bien mené qui permet d'en apprendre beaucoup sur ce personnage désormais culte du cinema. En fait, ce film immortalise définitivement le personnage de Pearl en dressant un portrait crédible et en accord avec le film original. Il est juste dommage que la relation avec son mari ne soit pas plus approfondie.