La Loi du Désir

J'ai gardé un petit moment ce métrage d'Almodóvar sous le coude en me disant que j'allais sacrément me faire plaisir: une histoire d'amour torturée, des artistes défoncés, un univers gay et bien entendu, un meurtre. Tout était réuni pour que le réalisateur nous entraîne dans une tornade sensible et puissante.

Malheureusement, comme pour Los Amantes Pasajeros, c'est le contenu de l'histoire qui m'a déçu. Même si La Ley del Deseo fourmille d'idées géniales et de codes propres au réalisateur, la trame est malheureusement trop basique. On voit l'histoire d'amour, le meurtre et le dénouement arriver à des kilomètres. C'est regrettable pour un homme qui a le talent de créer des rebondissements très intenses (voir sa filmographie à partir de 1999).

Heureusement, la mise en scène est toujours aussi exigeante et réussie. de belles trouvailles sont à souligner, comme la scène complètement décalée où une fillette chante "ne me quitte pas". la musique n'est pas autant en harmonie que d’habitude, mais elle se montre néanmoins toujours correctement choisie.

Au niveau du casting, c'est parfait ! Carmen Maura est toujours éblouissante. Elle dégage une énergie sexuelle incroyable malgré un rôle très particulier. Eusebio Poncela joue merveilleusement le sensibilité face à un Antonio Banderas brutal et parfaitement crédible en gay (scènes de sexe comprises). Vraiment, c'est un régal. Et c'est même ce qui sauve le film.

En résumé, La Ley del Deseo est une oeuvre mineur de la carrière du brillant Almodóvar. Cherchant toujours à mêler les genres, le mix entre film noir et comédie fait cette fois l'effet de l'huile dans l'eau. Pourtant, l'implication de l'équipe rend l'ensemble très agréable à regarder. A découvrir.