L'Armée des Damnés

Comme toute série z qui se respecte, ce brigade machin chose qui n’a de zombie que le nom, frôle le zéro absolu du début jusqu’à la fin. Seul point positif mais évidemment très mal exploité : l’idée de départ. Un ancien commando militaire revient à la vie après qu’un monument leur rendant hommage fût détruit pour la construction d’un parc devant attirer les touristes dans une région désertique du Bush australien. Le spectateur averti se déchantera même pas dés les premières minutes, car il sait très bien qu’il ne verra pas un film qui pétera plus haut que Plancton dans Bob l’Eponge. Il faut d’abord voir les comédiens. Pour la plupart débutants et tous inexpressifs. Monolithiques, ils ne font rien ressentir à part l’ennui. Le doublage français n’arrange vraiment pas les choses. Ô contraire ! Les pires comédiens peuvent souvent s’arrêter là mais ceux de ZOMBIE BRIDAGE vont plus loin. En plus de nous culpabiliser de nous être fais prendre au piège, ils nous gavent de longues mais très longues séquences de monologues qui n’ont pas d’intérêts, aucun sens et dénuées de saveurs. C’est ce qui rend le film si long malgré ses 80 minutes. Il en paraît deux fois plus (sans appuyer sur la touche avancé) ! Ais-je pu me rabattre sur les effets spéciaux ? Vous voulez rire j’espère ? Pensez-vous vraiment que cela aurait été envisageable ? Un autiste aveugle et attardé lourd aurait fait mieux… De la penture à l’eau oui ! Je tiens tout de même à remettre un prix au comédien John Moore. Pourquoi ? Parce qu’il m’a confirmé qu’il y a toujours pire que ce l’on croit. Le reste aussi car mêmes les scènes d’ « action » sont lamentables. Des « raeeeeee » par ci et des « reeeeeee » par là et c’est tout. Le pire c’est que cette série z est tellement bien shootée que la plupart des séquences ayant un peu de goût sont plongées dans le noir. Le plus bel exemple de débilité quand à cette bourde étant le nullissime BLOOD TRACKS. ZOMBIE BRIGADE, ce n’est pas regarder un film. C’est perdre son temps.

J'avais bien envie un jour de vous faire part de mon choc face au film le plus mauvais qu'il m'ait été donné de voir en date. Tout a commencé il y a environ un an et demi, en 2005, lorsque je faisais mes emplettes à Genève. J'étais dans La Librairie du Cinéma et j'avais découvert la VHS de ce Zombie Brigade (Zombie Commando comme titre d'exploitation en vidéo) pour le prix d'un menu chez Macdo. Pourquoi pas, ça peut être sympa ! me dis-je, naïvement. Bien sûr, ça doit pas casser des briques, mais on peut toujours espérer passer un bon moment en compagnie d'un petit film bien gore et divertissant. Une fois de retour au bercail, je mets en marche la VHS dans le magnéto, et là, le choc commençait d'emblée. Un générique pourri/bizarre, suivi d'une séquence de dix bonnes minutes durant laquelle le maire d'un trou perdu en Australie comptant construire un parc d'attraction sur un cimetière où reposent des vétérans du Vietnam discute de l'entreprise avec d'autres hauts fonctionnaires. Dix minutes de dialogues moins palpitants que ceux d'un Derrick ou d'un Les Cordier juge et flic, avec des doublages francophones qui n'arrangent rien. Puis arrive un magistrat (truc de la sorte, en fait c'est un investisseur je crois, mais magistrat, ça le fait mieux) japonais et sa secrétaire (elle elle a une gueule de Chinoise, on sait pas pourquoi) dans une intrigue secondaire - je me rappelle même plus exactement de quoi elle traite -. On prend le jap pour un crétin, et celui-ci ne manquera pas de le faire lui-même remarquer avec agacement une fois arrivé dans sa chambre d'hôtel avec sa secrétaire. Le soir a lieu une fête et ça chante du country qu'on osait déjà plus faire dans les années 60, avant que la secrétaire jap/chinoise prenne le micro et chante un vieux twist de grand-mère (étrange mélange de cultures et d'époque, non ?). Les dialogues continuent à tenir de ceux d'un Derrick, l'enquête policière en moins. C'est alors que le magistrat jap devient trop bourré, et après la fête, il souhaite violer sa secrétaire jap/chinoise; mais un type croisé black/indien (on dirait en tout cas) intervient, lui donne un coup de poing et se tire avec la secrétaire. C'est alors que... les vétérans du Vietnam sortent de leurs tombes sous la forme de zombies ! Des zombies très sommaires (enfin, pas tous, certains ont des casques de guerre et fument des clopes), au maquillage très sommaire aussi, qui marchent sommairement. Tellement sommairement que ça en devient insupportable, comme tout le film d'ailleurs. Après quelques cris et morsures suggérées, les zombies disparaissent. On a ainsi droit à un bon trois quart d'heure dans lequel il ne se passe strictement rien. Ah si ! les dialogues derrickois continuent et ils parlent vaguement de "moyens d'échapper à ces créatures" entre autres phrases sommaires, sommaires, sommaires. Les zombies réapparaitront durant les dix dernières minutes du film, le jap fera un peu de kung fu pour se défendre, il n'y aura pas une goutte de sang, pas la moindre trace de gore, à part un plan où l'on aperçoit les bras et les jambes du magistrat jap voler en l'air, pour nous faire comprendre que les zombies l'ont eu. La seule bonne scène du film est celle où le black/indien qui est plus digne, sobre et sage qu'un prêtre ainsi que la jap/chinoise poursuivent le maire (je crois que c'est lui ? me rappelle plus) devenu fou (ou saoul, je sais plus non plus, avec ce genre de films, c'est toujours la même chose) en voiture, la caméra bouge un peu, ça donne une sensation de liberté incroyable, d'épanouissement d'action durant une poignée de secondes, avant que cela ne retombe dans les plans fixes et les dialogues derrickois interminables. Et le réel problème de Zombie Commando n'est pas à proprement parler une question de médiocrité. Les acteurs sont mauvais, mais on a vu bien pire, les dialogues sont comme je l'ai dit cent fois d'une platitude incroyable, mais jamais assez ridicules pour tenir de la vraie médiocrité, les décors sont banals et ternes (tourné dans un village de cambrouse australienne, voilà tout) mais ne font jamais carton-pâte, la réalisation est elle aussi très plate, mais jamais réellement mauvaise (du moment que ça filme plus ou moins droit, que le minimum syndical d'un cadrage soit plus ou moins respecté). Et tout ceci résume la grosse tare du film. Un vrai nanar, comme Virus Cannibale, c'est mis en scène avec les pieds, lamentable de bout en bout, avec des acteurs parmi les plus mauvais ayant jamais existé, c'est si mauvais que ça en devient - parfois - intéressant (même si en l'occurrence, Virus Cannibale n'est pas avare en moments ultra-chiants ce qui le rend assez pénible à supporter). Zombie Commando se prend au sérieux, d'ailleurs le film en lui-même ne prête pas forcément à l'ironie (hormis quelques instants très Z), mais il est d'un ennui abyssal. On dirait que ceux qui se sont impliqués dans le projet de ce métrage se sont dit: "on va faire en sorte que le spectateur se fasse le plus possible chier." Résultat: ils ont fait peut-être l'œuvre la plus léthargique de toute l'histoire du cinéma. Ce film est d'une banalité et d'une mollesse si profondes qu'il en devient paradoxalement d'une originalité rare, ou plutôt d'une audace rare. Je tire mon chapeau à ceux qui l'ont fait, car ils ont réfléchi à l'envers de tous les autres ou presque, ceux qui se disent: "je vais réaliser là un putain de film, vénère, sauvage, qui cloue le spectateur à son fauteuil et dont il ne ressortira pas indemne !". Pour être entièrement honnête, Zombie Commando me donne l'impression, de surcroît, que je l'ai vu il y a une dizaine voire une quinzaine d'années, tant il me paraît déjà nébuleux aujourd'hui. J'ai, à mon bon souvenir, sombré dans une sorte de torpeur somnolesque (et pourtant je n'avais pas les yeux fermés et je n'étais en aucun cas fatigué, et c'était en plein après-midi) durant les trois quarts du film, ce qui fait qu'il y a beaucoup d'éléments dont je ne me souviens déjà plus. Ce qui va suivre est réel: n'ayant même pas pris le temps de rembobiner la VHS je l'ai éjectée du magnéto, je l'ai prise en main et je me suis dirigé vers l'atelier de travail de mon père afin de démolir cette dernière en beauté à l'aide de divers ustensiles (marteau, rabot). Un mélange de colère et d'aberration me tourmentait, ce qui m'a poussé à commettre ce geste, pour remettre ma santé dans un bon fonctionnement.