Kwaidan
Critiques spectateurs
Réalisateur: Masaki Kobayashi Avec Rentaro Mikuni, Keiko Kishi, Ganemon Nakamura, Miyiko Aratama, Katsuo NakamuraInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 20/05/2024 - 04:42
Après l'immense Harakiri,
Après l'immense Harakiri, Masaki Kobayashi s'attèle à ce projet fou regroupant quatre fables sombres et oniriques, quatre histoires de fantômes entièrement tournées en studio, sublimées par des décors majestueux et surréalistes et, plus globalement, une direction artistique d'un autre monde. Un chef d'œuvre mêlant l'épique à l'intime, capable par sa prose envolée et son artisanat intemporel, d'éveiller tous les sens du spectateur, ébahi.
Clin D'œil :
Récompenses
Prix du Jury - Festival de Cannes 1965
publié le 11/11/2010 - 00:33
Un ghost-story asia poétique
publié le 20/09/2008 - 11:55
Classique du film de fantômes
Hoichi sans oreilles est le segment le plus long de l'oeuvre et sans doute le plus maîtrisé. Kobayashi prend le temps de décomposer son récit en plusieurs parties, l'une débutant sur la bataille entre le clan Heike contre celui de Genji dans les mers de Dan No Ura, entièrement filmée en studio pour un résultat coloré de grande facture, et l'autre racontant les exploits d'un conteur. Toujours accompagnés d'un silence pesant agrémenté de quelques sons métalliques, filmé au ralenti pour appuyer davantage la lourdeur et le tragique des combats (procédé loin des conventions habituelles du cinéma d'action actuel) ce qui se déroule sous nos yeux est d'une maîtrise visuelle sublime, tout comme ce qui le précède et le suit. C'est justement cet accomplissement formel qui donne la force à Kwaidan, cette recherche d'une esthétique inédite, motrice même de la narration. Et cette recherche pousse le film dans ses derniers retranchements visuels grâce aux nombreux sfx insérés à l'écran (la juxtaposition du temple/cimetière) et même si la séquence des oreilles peut paraître ridicule de nos jours, son idée farfelue mérite d'être évoquée. Si le dernier des chapitres est le moins réussi de tous, il reste une petite expérience visuelle sympathique notamment lorsque le noble affronte l'ombre des trois serviteurs du samouraï fantôme, sans réussir à toucher sa cible. En définitive, Kwaidan est avant tout l'aboutissement formel de son auteur, maestria visuelle de tous les instants, resaucée des légendes spectrales du Japon féodal à la Kobayashi, lente et contemplative, délicate mais toujours bluffante.