Un Elève doué

J'avais adoré le recueil de nouvelles "Différentes Saisons" de Stephen King, recueil d'où est tirée l'histoire de ce film. "Apt Pupil", "Stand by me" et "Les Evadés", 3 nouvelles, 3 adaptations réussies pour le grand écran.

Bryan Singer, après avoir réalisé l'excellent "Usuals Suspects", propose à S.King d'adapter sa nouvelle au cinéma. L'écrivain vendra ses droits d'auteur pour 1 dollar symbolique tant il est en emballé par le projet.

C'est Brad Renfro, qu'on a vu jouer aux côtés d'Harrison Ford dans "Le Client", qui campe Todd Bowsen, lycéen à la gueule d'ange qui se révèle vite être beaucoup plus sombre qu'on ne l'imagine. Le voisin octogénaire de Todd est un ancien nazi, et le jeune garçon le menace d'une dénonciation à Israël pour crimes contre l'humanité, à moins que le vieillard n'accepte de lui raconter ses secrets inavouables sur l'Holocauste.

Autant le livre instaurait un climat de cruauté entre le gamin et le vieux, autant le film a un peu de mal à mon goût à créer ce climat de tension, ou du moins à le rendre aussi fort. C'est le secret de Stephen King, savoir broder pendant des pages et des pages le canevas d'une ambiance unique qu'aucun réalisateur ne pourrait reproduire à l'écran. Tous s'y sont cassés les dents, même Stanley Kubrick avec "Shining" qu'il a finalement amputé de nombreux morceaux pour le remodeler en chef d'oeuvre onirique...

Pour en revenir à "Apt Pupil", les acteurs sont très bons et l'histoire est bien emmenée. Brad Renfro devient inquiétant au fur et à mesure que ses pulsions meurtrières augmentent, jusqu'à atteindre son paroxysme au moment du meurtre du SDF, et sa frimousse adorable n'y est pas pour rien...

En attendant l'avis ô combien précis de mon ami DEXTER sur le site du canardvexé (viendez donc nous visiter à l'occasion, vous s'rez pas déçus mes pucelles !!!!), je me permets de me livrer à un exercice de style dans le genre de ceux qu'apprécie tant notre bienveillant modérateur le Punisher ... et donc, une dernière critique pour fermer ma boucle sur ce film fantastique : "Apt pupil peut à juste titre revendiquer la gloire de la meilleure trahison d'un livre du King. Trahison, certes, car si le début du film respecte presque scrupuleusement l'identité de la novella, il faut avouer que la seconde partie s'en éloigne pour obtenir un résultat plus carré, plus brut et au final de meilleure qualité narrative ! Un excellent film donc. A quoi cela est-il dû ? Tout d'abord à l'idée de base, rendons à César ce qui est à King ! Un jeune adolescent américain bien dans sa peau, beau, angélique, bon élève, éprouve une curisosité quasi morbide envers un voisin qu'il sait être un ancien nazi ... sur base de ce pitch, King tissait un écheveau trop conventionnel, voulant à toute force rentrer dans des horreurs morbides de la seconde guerre au point d'inventer un 'faux gaz' (zyklon X pour nos éventuels lecteurs) pour rendre les choses encore plus affreuses ! Le film ne traine pas en longueur et entre dans le vif du sujet en éloignant clairement son oeil de la prose habituelle du maître de Bangor ... le résultat n'en est que plus affirmatif car, on le sait, la vérité se suffit à elle-même : la magnifique scène des douches nous fait nous jeter dans la fosse aux lions avec une telle facilité et une telle maestria qu'il est évident que le tout se passe de paroles. Dès lors, le récit cinématographique plonge avec délice dans les méandres de la pensée intellectuelle et moralisatrice du garçon. Le résultat est tout bonnement stupéfiant. La deuxième grande réussite est bien sur du coté des acteurs. Comment se tromper quand vos deux têtes d'affiches sont un guerrier averti et aguerri du cinéma (Ian McKellen) et un jeune loup au visage de golden boy mâtiné d'un soupçon de colère froide et maîtrisée (Brad Renfro) ? De fait, tous les autres personnages seront littéralement effacés par la violence et la précision des deux somptueux acteurs que compte ce film ! Venons-en à présent à la dernière réussite, et non des moindres, du film de Bryan Singer : la finale ! Si tout le récit s'étend rapidement sur les allées et venues du garçon entre le monde des vivants et celui des morts, la finale fait entrer le spectateur dans les limites d'une perversité accueillante et excitante, car c'est là que le chef d'oeuvre se voit ! Un sourire aux forces israéliennes lors d'une échappée belle et ô combien bandante, n'ayant pas peur des mots !!!!), une musique grinçante et adaptée au moment (Das ist Berlin), un regard sincère de jeune carnassier et un sourire si beau et si cruel pourtant sur le visage transfiguré du garçon ... voilà souvent à quoi tient un succès ... une finale froide et noire qui tranche si parfaitement avec la novella du King que je n'hésite pas à le dire : le film est de bien meilleure qualité que le livre ! Et pour paraphraser de Sade (que j'aimais bien !) : l'homme éprouve toujours plus de fascination à faire le mal qu'à faire le bien autour de lui ! "

Il paraît que le mal n’existe pas . Eh bien je pense que si aucun individu ne peu représenter à lui tout seul le mal absolu, en revanche certaines idées ou concepts le représentent. C’est le cas du nazisme. Dans ce film, il s’agit d’un jeune lycéen bien sous tout rapport, fils de bonne famille, qui découvre par hasard un ancien nazi. Seulement voilà que notre lycéen, Tod (la mort en Allemand) Bowden , au lieu de dénoncer cet individu à la police, se met dans l’idée de le soumettre au chantage, en l’obligeant à raconter dans les détails son passé de criminel de guerre, sous peine de tout raconter autorités. Il nait alors entre les 2 individus une étrange relation non pas d’amitié, mais plutôt d’inimité, et le jeune homme va finir par jouer un jeu dangereux. Car ce n’est pas à notre vieux singe de nazi que l’on apprend à faire des grimaces. Le film n’est pas un film sur le nazisme, non c’est plutôt une description d’une lente et morbide fascination d’un jeune homme bien sous tout rapport, pour le mal absolu, car le nazisme est le mal absolu, cela ressemble à ce phénomène d’adoration notamment au USA, pour les tueurs en séries. C’est un film qui nous rend très mal à l’aise, car quand on pense à nazillon, on imagine volontiers des skinhead bas de plafond passant leur temps à lever le bras et profaner des tombes. Alors que ici au contraire nous avons une future élite de la société, mais quand on y pense, à votre avis l’intelligencia des nazis, de ceux qui organisèrent, qui planifièrent, c’était quoi ? des gens instruits, ou des primaires ? . Un sacrés film, qui fait profondément réfléchir, sur cette fascination sur la beauté du mal , car le mal absolu est superbe esthétiquement. Le nazisme, n’était-il pas beau d’une certaine manière ?, en essayant d’oublier les atrocités, je ne parle pas de l’aspect physique des criminels bien sur, mais de tout ce qui a autour !, les défilés, les grand-messes, les discours fleuves sur l’union du peuple…… pour avoir obtenu la presque unanimité de la nation Allemande ça devait être forcément attirant ! (voir « triomphe de la volonté 1934 , attention , de bien comprendre qu’il s’agit d’un film de propagande). Pour revenir au film, quel acteurs ! , le pire c’est que l’on s’attache à ces deux personnages, aussi monstrueux soient-ils .Ce qui cloche c’est la fin, pourquoi en ce qui concerne le garçon est-elle différente du livre ?

La mise en scène de David Fincher est excellente, ainsi que le jeu des acteurs (Ian McKellen est terrifiant en nazi...) Un adaptation de Stephen King et aussi un bon film (ce qui paraît incompatible à voir certains navets...)

Très bon film - une histoire de S. King sans horreur mais bien orchestrée. Très bonne performance des acteurs.

Que je suis d'être le premier à pouvoir laisser un commentaire. Ceci est the film, c'est le petit plus que je réservais à ma dvdthèque. Un casting excellent soutenu par deux personnages magnifiques et tellement réels. Ici, je dirais que le film lui-même dépasse la nouvelle tant l'histoire est magnifiquement reprise dans une flèche puissante et dévastatrice. Brad Renfro (sincèrement, j'adore cet acteur quand il est à jeun!) pousse la réalisation de son personnage si loin qu'il s'en identifie totalement. Le rôle de McKellen est si puissant que la finale (pourtant loin d'être heureuse) fait sourire de voir un si beau bras d'honneur (mais en a-t-il?) à des inspecteurs de la Shoa passablement stupides (petit bémol du film, mais c'était voulu par King). Il ne faut pas voir dans ce film un appel au racisme mais plutôt le plus bel exemple de ce qu'il ne faut pas faire! Cela n'aurait pu être dit avec plus de punch et plus de réalisme. Le film est tout simplement bluffant et puissant.