Sisters

Loin de la photocopie instantanée sans saveur, Buck offre une révision sachant se montrer respectueuse de l'excellent film de De Palma (on va dire que les trois premier quart du film sont grosso modo construit sur le même schéma narratif) tout en y apportant une véritable nouveauté et, parrallèlement, une réappropriation personnelle de l'oeuvre.

Concrètement, si Buck insuffle quelques variations aussi discrètes que subtiles (la scène de meurtre innove dans la démonstration des points de vues, la scène du sofa fait un clin d'oeil détourné aux connaisseurs du film original, les motivations de la journalistes parraissent plus approfondies...) il se démarque surtout de par une approche "organique" et fantastique de l'intrigue là où l'intérêt de la version de De Palma résidait dans sa mécanique à suspense très "hitchcockienne".

La résolution de l'énigme n'étant ainsi plus le sujet principal, Buck se focalise surtout sur l'ambiguité des personnages (les pulsions animales liées à la chair, l'étrange lien se créant entre Lou Doillon et Chloé Sévigny) et une ambiance clinique froide très submersive. Des partis pris résolument risqués et intéressants qui explosent lors d'un final inattendu s'éloignant radicalement de son modèle et proprement réjouissant...mais malheureusement un peu trop vite expédié quitte à perdre les spectateur n'ayant pas vu l'original faute d'explications vraiment fluides.

Cette ambiguité étant néanmoins le seul vrai défaut du métrage (la lenteur du rythme étant selon moi une qualité du fait que le métrage repose essentiellement sur son athmosphère et ses dialogues...même s'il comporte quelques scènes trash).

Réalisation racée et élégante (voir le superbe générique avec cette troublante musique de fond), acteurs talentueux (Lou Doillon est très honorable dans le rôle de Margott Kidder mais la surprise vient de Chloé Sevigny vraiment convaincante dans la peau de la journaliste fouineuse) et relecture personnelle réussie d'une histoire...Souvent messestimé, SISTERS cuvée 2007 demeure pourtant une belle réussite transcendant sans peine son statut de remake commercial.