The Washing Machine

Sous un titre des plus aguicheur se cache un petit film moins grotesque qu'il n'y paraît et ne méritant pas la réputation de fiasco que certains lui prêtent. À l'heure où le cinéma d'exploitation italien est mort et enterré depuis déjà belle lurette, Ruggero Deodato (auteur du sulfureux Cannibal Holocaust) ramène sa fraise dans le « bis » et délivre un thriller de bonne facture, à l'ambiance très glauque et à la photo soignée. Peu de scènes sanglantes, peu de meurtres même, mais une atmosphère vénéneuse et une intrigue qui entretient habilement le mystère jusqu'à un dénouement bien tordu. Si les comédiennes ne sont pas à proprement parler des canon et encore moins de grandes actrices, elles parviennent à insuffler ce charme pervers et machiavélique auquel la singularité du métrage doit beaucoup. Quant au « francese » Philippe Caroit, il se révèle impeccable dans la peau de cet inspecteur de police dépassé par les événements. La bande originale, signée Goblin, comporte un ou deux thèmes fort réussis qui évoquent les meilleures heures du groupe (l'époque de Profondo Rosso, Suspiria, Zombie et autres). Au bilan, une jolie surprise de la part de Deodato, lequel optera définitivement pour le petit écran après cette honorable réalisation. Les amateurs du genre peuvent foncer.