Le Retour de K 2000

Quand on essaie de faire revivre une série datant de plus de 20 ans, on se doit de proposer quelque chose qui justifie cette résurrection (à part le fric pour payer les putes du producteur), à savoir un concept qui a évolué, qui garde tout ce qui était si accrocheur auparavant, tout en sachant s'en démarquer, s'en affranchir, afin de susciter chez le spectateur un véritable intérêt, autre chose qu'une vague curiosité.

Ce n'est malheureusement pas avec cette série que ce sera le cas, car si on sent que les auteurs ont tenté de tout moderniser, ils se sont paresseusement contentés de le faire d'un point de vue technique, plutôt que narratif, choisissant la facilité et le convenu, alors que des directions moins politiquement correctes auraient pu être dignes d'intérêt.

Nous avons le droit donc, afin de masquer le manque total d'imagination des scénarios, à une voiture qui peut faire presque tout et n'importe quoi, au risque de ne plus être crédible du tout, qui veut surfer sur la vague des Transformers, sans en avoir le budget. Car si la série n'est pas avare en FX, péripéties et transformations diverses, des images de synthèse correctes mais trop voyantes finissent par nuire à un projet télévisuel qui a fait la bêtise de tout miser là-dessus!

Autre gros défaut: le casting! Le héros est très beau, l'héroïne est très belle, les filles rêvent d'avoir Mike Traceur dans leur lit, et les garçons rêvent de coucher avec Sarah Graiman; seulement passé le stade des fantasmes boutonneux, ce n'est pas ça qui va retenir le spectateur indéfiniment, surtout si les acteurs en question sont relativement fades. Le pire étant que les seconds rôles sont meilleurs que les têtes d'affiches, qu'étrangement leurs personnages sont moins monolithiques et les comédiens plus nuancés.

Donc, quand en mi-saison, la production fait la connerie énormissime de virer (à par 2) la quasi totalité des seconds rôles récurrents, le trou béant que constituait la caractérisation des personnages devient un gouffre sans fond! De plus, David Hasselhoff, présent en guest-star dans le pilote ne réapparaît pas par la suite, alors qu'un développement de ses relations avec son fils, faisant un lien réel avec la série d'origine, aurait été salutaire. Il était néanmoins question qu'il revienne dans la saison 2... ce ne sera pas le cas, la saison 1 ayant été écourtée de 4 épisodes avant annulation!

Au regard de tout ce que je viens de dire, on pourrait penser facilement que l'on a à faire là à une vraie purge. Ce n'est pas le cas! L'ensemble reste très agréable, distrayant, avec des épisodes spectaculaires comme celui avec le "méchant" K.I.T.T., les acteurs principaux, même s'ils manquent de charisme, restent sympathiques, et les seconds rôles sont parfois bien définis (vraiment dommage que la plupart dégage à la moitié de la série!). Le tout, malgré sa volonté d'être high-tech est finalement très kitch, limite ringard parfois, et ce qui avait du charme dans les 80's passe aujourd'hui avec moins d'indulgence. Néanmoins, si on passe la déception que l'on ressent après avoir espéré quelque chose qui soit en phase avec l'évolution de notre société autrement que superficiellement, que l'on accepte les nombreux défauts, le tout reste amusant à suivre, sans se faire d'entorses trop douloureuses aux neurones.

Dommage en fait qu'il n'y ait pas eu de saison 2, car si la production avait tiré des conclusions de ses erreurs au lieu de considérer bêtement que le concept était mort, la série gardait suffisamment de potentiel pour devenir excellente. Ça n'aurait pas été la première qui, suite à une saison 1 médiocre, serait devenue excellente voire mythique (remember "Star Trek: La Nouvelle Génération" ?). Du gâchis...