The Broken

The broken est une histoire compliquée sans l'être et fait partie de ces films qui essayent d'instaurer une ambiance avec des plans fixes et une musique angoissante. En gros, une cardiologue se voit harcelée par elle-même qui n'est visiblement que son reflet du miroir qui est sorti de ce dernier. Sauf qu'entre temps, elle a un accident de voiture et que tout le monde pense qu'elle est tarée. Mais on se rend vite compte que toute sa famille a le même problème. Le scénario parait compliqué, mais il n'en est rien, seule la narration le rend complexe et poussif. Effectivement, tout le long du film, on nous balance des flashbacks sur l'accident ou sur des éléments de décor qui n'ont pas grand intérêt. Du coup, la scène de la voiture, on doit la voir 5 ou 6 fois durant tout le film et cela bien vite agaçant. Du coup, l'histoire n'avance pas et on s'ennuie ferme, malgré les beaux plans du réalisateur.

D'ailleurs la réalisation n'est pas trop pourrie, du moins pour ma part. J'ai trouvé certains plans très beaux et très bien trouvés, alors que certains plans sont carrément inutiles. Par exemple, Sean Ellis, le réalisateur s'amuse à faire un plan fixe sur des feuilles qui s'envolent, ou sur un objet insignifiant comme l'articulation d'une lampe opératoire. Du coup, malgré d'autres plans et des couleurs forts sympathiques, on a l'impression d'être au ralenti et cela est franchement désagréable. L'ambiance par contre est bien rendue, on ressent le froid glacial de Londres et on ressent aussi une certaine lourdeur dans l'atmosphère londonienne, un peu comme un sentiment d'insécurité. Cela étant renforcé par une musique lourde et lancinante qui sied bien avec ce film.

Les acteurs ne semblent pas trop investis par ce film, notamment l'héroïne principale qui demeure figée dans une expression froide et distante et de ce fait, le spectateur ne peut pas s'attacher à elle. Melvil Poupaud est intéressant dans son rôle et joue bien mais qu'est-il allait faire dans cette galère?

De plus, on a très peu de scènes de flippes. On a une seule et unique scène un poil gore, avec une main entière dans une bouche et un déluge de sang. Sauf que comme le dit Bigard dans son sketch sur les films d'horreur, le réalisateur filme les pieds de la victime. Le boulet! J'ai la sensation que le réalisateur a prit le parti de plus donner dans l'atmosphère et dans le non-dit que dans le frontal, mais cela ne marche pas, la faute à des effets éculés ou foirés car pas en adéquation avec la musique.

Enfin, une fois le film fini, on reste avec des questions plein la tête, et on ne comprend pas pourquoi cette famille se fait attaquer. Pas d'explications, pas de raisons, donc finalement, pas d'intérêts. On ne possède rien pour se raccrocher à l'intrigue, et on reste dégouté par ce manque de respect envers les spectateurs. Et puis, même la fin demeure assez médiocre.

Au final, je déconseille ce film mou, sans grande qualité qui veut développer les mondes parallèles au travers de miroir. Je conseille plutôt l'excellent Mirrors d'Alexandre Aja!

Un très beau film, soigné et au scénario original.

On est à mille lieues du "tout pourrave" MIRRORS de Aja.

Un film à voir pour se creuser les méninges, avec une fin certes compliquée mais très intéressante.

Les cinéphiles auront remarqué la présence du génialissime Ulrich Thomsen au générique.

Bref, un très bon film que je recommande.

Sean Ellis est un génie, qu'on se le dise!!