Arsène Lupin

Le film de Jean-Paul Salomé se résume en une question : pourquoi ? Pourquoi avoir voulu donner à Arsène Lupin une dimension fantastique ? Pourquoi avoir fait ça avec son père ? Pourquoi la sorcière ? Pourquoi les croix et ce trésor qui ne mène à rien ? Pourquoi un enfant ? Et pourquoi cette fin stupide ? Et… pourquoi ce film ?

En effet, la production a mis les moyens pour se payer de bons acteurs dans des décors somptueux (seul bon point du film). Mais ont-ils relu le scénario ? D’ailleurs, y-a-t-il un scénario ? Selon moi, c’est un assemblage maladroit de scènes incohérentes et décousues qui s’étalent avec une lenteur déconcertante. Passées les 20 premières minutes et ses combats ridicules mal chorégraphiés, je n’ai alors plus attendu qu’une chose : la conclusion. Arrivé au milieu du film, j’ai cru mourir devant tant de gâchis. Mais je n’étais pas au bout du calvaire. Car salomé va plus loin : on croit être arrivé à la fin, et bien non ! ça repart ! on croit être enfin arrivé à la fin, et bien non ! ça repart encore ! et encore ! Et chaque relance est un peu plus minable. La chute est d’ailleurs la cerise sur le gâteau: tout ça pour ça. C’est donc bien ce que je pensais. Ce film n’a ni queue ni tête. Cependant, il a une belle paire de couilles pour massacrer ainsi un personnage aussi populaire.

J’ai lu que Duris s’en tirait bien. Et bien pour une fois, je ne suis pas d’accord. On ressent dans le regard de la plupart des acteurs qu’Arsène Lupin est un naufrage. Duris rappelle Clooney dans Batman & Robin. C’est dire ! Il livre malheureusement la version immature d’un héro dénué de toute crédibilité. Une sorte de gavroche à ressort qui joue les voleurs raffinés. Et en plus, il a l’air très con dans ses différents costumes : maharajah, vieux barbu au masque en caoutchouc qui fond à une heure donnée, militaire, bourgeois, pute, etc. Et quel dommage de n’avoir pas su tirer parti du potentiel grandiose des autres acteurs… Et je ne m’étendrai pas sur les personnages ridicules et inutiles comme l’homme au masque de fer.

Le film de Salomé a le cul entre 2 chaises : est-ce un film pour tout public ? avec des cascades très très exagérées, une histoire très… inspirée et des personnages surjoués ? Non. Le sang dont est régulièrement aspergée la péllicule ne le permet pas (ex : scène sans intérêt où l’on peut voir des cadavres abimés après un attentat). Est-ce un film pour adulte avec un aspect sombre planant sur le propos ? Non plus. Les clowneries et la… légèreté de l’ensemble ne le permettent pas non plus. C’est donc ni fait ni à faire.

La dernière partie du film est digne d’un OSS 117. Il ne manque plus que Dujardin pour balancer de bonnes grosses blagues histoire de dire clairement qu’on peut en rigoler. Parce que sinon, les bâillements seront écrasants face aux peu de sourires que certaines scènes pathétiques procurent.

Côté visuel, ça a le mérite d’être beau. Mais Jean-Paul Salomé loupe une grande partie de ses effets. Lorsque la mère d’Arsène le poursuit au début, essayez par exemple de ne pas vomir. Essayez de ne pas rire en revoyant 10 fois la même baston façon Matrix où le père d’Arsène meurt. Et dernier exemple : la métamorphose chirurgicale de Pascal Grégory, pompée sur Hellraiser II et Evil Dead 2, qui est complètement ratée.

Merci encore Jean-Paul pour cette bouse inter minable qui plombe une nouvelle fois le cinéma français. Tu es décidément aussi efficace qu’une brosse à chiotte sans poil. Je ne sais pas si la scène où Duris s’étale de la merde sur le visage est une métaphore, mais j’ai en tout cas bien saisi le message. Tu ne m’y reprendras plus.