Blindness

 Inscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !

Portrait de AqME AqME
America's Most Wanted - 604 critiques
publié le 15/01/2011 - 14:03
8
 

De l'épidémie de l'espoir

Blindness est un film qui est passé de façon très furtive de part chez nous. Le cinéma étant ce qu'il est, un formidable business, les petits films comme celui-ci se font rares au cinoche et c'est en les regardant que nous sauvons petit à petit le cinéma indépendant et nos intelligences. En effet, sous ces airs de film mélodramatique sur un fond d'épidémie qui rend les gens aveugle, Blindness se veut beaucoup plus profond et beaucoup plus accrocheur que ce qu'il le laisse entendre. Il est vrai que le début est assez déroutant, le film prend son temps avec le premier contaminé, présentant une maladie bizarre comme une cécité inversée car le patient ne voit que du blanc. Puis les autres infectés se succèdent et le gouvernement panique, parquant sans aucuns remords les malades dans des sortes de bunkers insalubres. Seul aide dans ce désastre, Julianne Moore qui se prétend aveugle alors qu'elle voit très bien et qu'elle veut épauler son mari. Actrice excellente au demeurant, qui donne un jeu d'actrice parfait et qui donne une dimension dramatique au film. Les autres acteurs sont plutôt bons et jouent bien les aveugles qui évoluent dans des endroits inadaptés. Mais la réelle force du film est la simplicité de la réalisation. Meirelles nous offre des plans simples, beaux et sobres qui desservent magnifiquement le scénario, qui se veut être positif et engageant dans un monde triste, malsain et égoïste. De plus, Il joue avec nos yeux en nous rendant aveugles par moments, avec des jeux de lumière blancs ou encore des apparitions flous qui deviennent nettes. Ce qui peut frapper aussi, c'est la distinction bien claire entre deux moments importants du film. Le premier moment étant lorsque les aveugles sont parqués dans les cellules d'isolement et où ils sont bien obligés de survivre pour manger. On ressent l'insalubrité des lieux, le chacun pour soi ou encore les tensions entre les groupes. On nous sert alors des scènes assez crues de viol ou dans les moments intimes comme la douche ou les besoins. Le tout est filmé de façon très simple et très réaliste. La deuxième partie, lorsque les aveugles arrivent à s'échapper et évoluent dans une ville dévastée où les aveugles ressemblent plus à des zombies est plus courte mais véhicule un message plus important. Survivre et profiter des moments simples de la vie. Une pluie pour se laver, des personnes avec qui discuter sans a priori sur son physique ou sur sa tenue vestimentaire. Finalement, Blindness est un grand message d'amour et d'espoir sur un fond d'épidémie qui pourrait rendre malheureux tous les êtres. Une belle leçon de vie.
Portrait de Inferno Inferno
Graine de psychopathe - 141 critiques
publié le 23/11/2010 - 19:27
8
 

Je peux voir!!!

Grand fan de fantastique, Blindness prend vite une tournure innatendue. On est plus en face d'un drame, qu'un réel film fantastique. En effet, le début fait penser à unfilm appocalyptique où les personnages seraient amenés à survivre et rejoindre un paradis perdu. Nan, on se retrouve dans un camp d'isolement où certains individus en quarantaine vont faire leur propre lois et règles du camp. Cette prtie n'est as sans rappeler un certain Dogville, où l'on avait aussi affaire à un phénomène de groupe et une situation extrème qui permet à certains d'avoir un comportement moralement écoeurant. La montée vers l'extrème est progressive et on ne sent pas d'étapes bousculées.

De plus, Fernando Meirelles ne cherche pas la facilité en cloitrant le télespectateur dans des dortoirs pendant 1h30, mais ose les plan appocalyptiques qui sont magnifiques. Oubliez les images de synthèse à la Resident Evil, là, là c'est l'ancienne méthode, beaucoup plus efficace, qui a été utilisée (bloquage de ruelles etc...).

Par contre la bande son m'a un peu agacé, je ne suis pas fan des thèmes récurrent. Néanmoins, celui-ci a le mérite de donner un côté leger qui fait contraste avec l'ambiance générale du film.

En bref, nous avons affaire plus à un drame qu'à un film fantastique. Film bien traité du point de vue psychologie collective qui vous fera rugir de colère.

Dariofulcio13
Graine de psychopathe - 142 critiques
publié le 20/07/2010 - 07:02
8
 

La cruauté est aveugle

Forcément un peu décevant comparé au roman "L'Aveuglement", le film de Meirelles n'en reste pas moins, n'en déplaise aux critiques corrosives récoltées lors de sa sortie, une parabole puissante sur la fragilité de la société et la nature profondément sombre de l'âme humaine.

Si la mise en scène peut agacer un brin à la longue (la caméra est sans cesse floutée ou saturée de lumière blanche pour imiter le regard des non voyants), on ne peut que s'immerger dans ce quasi huis clos dans un camp de quarantaine où la misère et la déchéance vont progressivement s'instaurer. Mi récit de SF post-apocalyptique mi drame psychologique, BLINDNESS doit autant sa réussite dans sa montée en tension parfois insoutenable (la descente des femmes pour monnayer des vivres....éprouvant!!!) que dans son interprétation générale d'excellente tenue. A ce titre, cela fait plaisir de voir enfin Julianne Moore dans un bon rôle (un de ses meilleurs) après tant de nanars ou de productions insipides à son compteur. Une qualité d'interprétation rendant plus humains les personnages et renforçant donc l'empathie que l'on ressent envers eux.

Emouvant, porteur d'un message social fort et parfois très tendu, cette adaptation est donc une incontestable réussite. Tout juste pourrait-on lui reprocher une dernière partie un peu trop étirée et une conclusion gentiment miraculeuse pas forcément en adéquation avec la tonalité globale du reste du métrage. Des détails mineurs pour un grand film messestimé.

Portrait de Tampax verdatre Tampax verdatre
Copycat Killer - 57 critiques
publié le 30/08/2009 - 13:05
10
 

ENORME !

En tant que grand fan de Fernando Meirelles, c'est avec un immense plaisir que j'ai visionné BLINDNESS.

Une histoire de départ simple et incroyablement originale sur un thème jamais développé auparavant (et oui, dans le cinéma, y a pas que des gars avec des gros couteaux qui tuent des jeunes tous plus cons les uns que les autres!).

Une maîtrise incroyable, une psychologie des personnages relativement bien foutue confèrent à ce BLINDNESS une qualité irréprochable! A voir absolument, c'est si rare de nos jours les bons films...

Portrait de Dante_1984 Dante_1984
I am Legend - 1124 critiques
publié le 07/07/2009 - 23:17
10
 

Au royaume des aveugles

Une mystérieuse épidémie de cécité frappe soudainement l’humanité sans qu’aucune explication plausible ne s’en dégage. Force est de reconnaître que Blindness est une œuvre singulière où le scénario dispose d’une place prépondérante dans le film. Des personnages profonds empreints d’une réelle intensité tant au niveau émotionnel que psychologique. La réalisation est d’une maîtrise sidérante. Elle s’engage à nous faire ressentir ce que vivent les protagonistes à l’aide d’une photographie saturé de blanc, plus proche d’une lumière aveuglante et d’effets de flous des plus appréciables. Niveau empathie, Blindness est une référence. La première partie du film se déroule dans une zone de quarantaine où peu à peu la vie s’organise selon leurs modestes moyens. Les dortoirs deviennent alors un microcosme vivant dans une autarcie partielle du monde extérieur. Mais comme bien trop souvent, la nature humaine ne tarde pas à montrer ses plus vils penchants en la présence d’un dortoir dit « monarchique », où le terme autocratique serait plus approprié. Une fois de plus on ne peut qu’être consterné par tant de monstruosités humaines.

La seconde partie du film nous emmène hors de la zone de quarantaine, les survivants se rendant compte que l’ensemble de la population est touchée. Parcourant les rues de la ville, ils rencontrent d’autres personnes errant sans but. Ces individus m’ont d’ailleurs fait penser à des zombies. Ils sont conscients de leurs tristes sorts, mais ne fonctionne plus qu’à l’instinct de survie, retournant à un état presque sauvage. Leur démarche rappelant également nos très chers morts-vivants. Que deviendrions-nous s’y nous perdons la vue ? Quelles seraient nos réactions ? Qu’adviendrais t-il de notre société ? Autant de questions que l’on se pose en regardant Blindness. En conclusion, ce film est une petite merveille fascinante, originale et intelligente de par son approche d’une possible fin de notre civilisation. Je terminerais en citant Le roi Lear de Shakespeare : « C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles. »

Vous souhaitez soutenir Horreur.net ? N'hésitez pas à faire un don, même symbolique, sur Tipee.

Thématiques