Captain Barbell

Voici un autre Super-Héros, Super-Zéro issu des Philippines, et magnifiquement pompé sur des icônes américaines (ici Superman, Captain Marvel et Shazam) par les bons soins de Mars Ravelo, qui a défaut d'avoir de l'imagination ou du talent, sait où trouver de la matière première de qualité...

"Son" (!) Super-Héros est donc adapté une seconde fois au cinéma après la fendarde version de 1986. Et on se fend toujours la gueule ! Le concept même d'un maigrichon qui en soulevant des haltères magiques se transforme en Super-héros super beau et super fort et super courageux et super con... (Ah, pardon, c'était pas prévu dans le scénar ça... Pourtant c'est la caractéristique la plus visible...), est bien naZe à la base ! Surtout que ses haltères ne lui servent qu'à se transformer, après elles ne sont jamais utiles... Après il les range dans son slip. Ça lui donne peut-être l'illusion d'avoir des couilles... 

Le script, les dialogues sont d'une bêtise et d'une naïveté confondantes. Malgré tout, l'ensemble dégage un charme indéniable grâce à des séquences d'actions sympathiques et amusantes, des méchants hauts en couleurs, et des FX honorables, à quelques exceptions près (certaines images de synthèse sont vraiment ratées !). Les scènes de vol sont bien réalisées, et bien que l'acteur ne soit qu'un tas de viande avarié, le metteur en scène arrive à le rendre grâcieux à l'écran pendant celles-ci.

L'acteur qui "joue" Captain Barbell, parlons-en ! J'ai rarement vu de ma vie une telle erreur de casting !!! Ramon 'Bong' Revilla Jr. donne un nouveau sens au mot inexistant, il le trancende, il le magnifie tellement il est totalement inexpressif, incapable de faire passer la moindre émotion, même la plus basique, dans son regard benêt auquel un bovin n'aurait rien à envier. Il est tellement transparent, à l'air tellement absent, totalement inapte à savoir quoi foutre devant la caméra, qu'on reste pensif sur ce que devaient être les autres prétendants au rôle pour que lui soit choisi... Quoiqu'il en soit, chacune de ses apparitions désamorce totalement le concept même du personnage, et l'on se raccroche au savoir faire du metteur en scène pour nous mitonner des scènes divertissantes afin d'oublier ce boulet !

L'interprétation n'est de toute façon pas vraiment le fort du film. Si l'acteur qui fait Captain Barbell n'en fait pas assez, les autres ne se privent pas pour en faire trop, et certains sont dangereusement en roue libre. C'est parfois marrant, d'autres fois pitoyable ! Saluons tout de même l'excellente performance de l'actrice qui joue la mère d'Enteng, et dont le talent fait presque tâche avec le reste...

Mais pris au 2nd degré, en acceptant la naïveté et le manichéisme exacerbé de l'ensemble, on passe un bon moment, pas trop fatiguant pour les méninges (on n'a pas trop de mal à localiser les gentils et les méchants), l'ensemble restant bien sympathique et spectaculaire !