Angulimala

Plus de trois ans ont été nécessaires au réalisateur pour adapter sur grand écran des anciens écrits du bouddhisme. A sa sortie, le film a été interdit- dans un premier temps - pour cause de violence exacerbée et de prétendue "mal interprétation" des écrits sacrés; plutôt qu'une mauvaise interprétation, il s'agirait plutôt d'une réadaptation pour les besoins d'un film, où le spectaculaire côtoie le fantastique sans toutefois renier la métaphore première du sens des textes.

Au contraire des reproches, "Angulimala" respecte donc à la lettre le message que le pire ennemi n'est finalement que soi-même et qu'aussi mauvais que l'on soit, il n'est jamais trop tard de changer, de trouver un réel sens à sa vie et d'emprunter les voies de la sagesse (par les voies d'une religion). Parfaitement illustré (quoique trop lourdement appuyé) lors d'un superbe finale, le réalisateur retranscrit très bien la prise de conscience d'un des premiers tueurs en série au nom d'une religion.

L'histoire précédant s'étire - quant à elle - quelque peu en longueur. Tourné dans de magnifiques décors et bénéficiant de superbes lumières (et effets spéciaux), la lente descente dans une absolue violence s'étire quelque peu vainement. Le pitch de départ est relativement simple et vite raconté; les multiples meurtres finissent - quant à eux - par lasser à la longue. Pétri de bonnes intentions et faisant office d'une réelle maîtrise technique, il manque pourtant le génie d'un King HU pour capter la quintessence même du sujet abordé...et de manquer d'humilité dans les moments qui l'auraient exigé le plus.