Critiques spectateurs de Dante_1984

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The Descent

The Descent

6 amies organisent une expédition de spéléologie dans les Appalaches. A la suite d’un incident, elles se retrouvent bloquées dans les grottes. En tentant de trouver une issue, elles vont se rendre compte qu’elles ne sont pas seules dans ces cavernes noyées dans les ténèbres. Comme le dit si bien l’affiche, il y des films d’horreur et des films qui font peur. Lors de sa sortie, on aurait pu penser qu’il s’agissait d’un moyen comme un autre d’attirer et de titiller la curiosité du spectateur. En effet, nombreux sont les films à utiliser ce genre de subterfuge pour ce faire un public. Toutefois, ce qui est faux pour une majorité ne l’est pas forcément pour une poignée de long-métrages novateurs et intrigants. The descent fait partie de ceux-là. Certes, l’histoire peut paraître simpliste, mais tous les éléments du récit concourent à nous faire vivre une expérience unique. Tout d’abord, on décèle un réel soin apporté au développement des personnages. En l’occurrence, 6 jeunes femmes solidaires et entreprenantes auxquelles on s’attache rapidement. La raison de cette randonnée atypique n’est en rien un prétexte saugrenue n’ayant pour seul but que de débuter l’histoire. Ceci n’est qu’un avant-goût de la claque que procure The descent. L’angoisse à proprement parler émerge lorsque les protagonistes plongent dans les profondeurs de ces grottes obscures et mystérieuses. Un cadre effrayant et inhabituel. Empreint d’une aura inquiétante qui ne nous lâche pas une seule seconde, nous sombrons dans l’une des dernières frontières de notre planète. Un endroit où il semble impossible qu’une quelconque forme de vie puisse subsister. Si l’idée de transposer son récit dans pareil lieu se révèle des plus judicieuses, le mettre en valeur est une tâche beaucoup plus ardue. Neil Marshall relève le défi et l’emporte haut la main. Rarement un film aura réussit à nous faire ressentir l’exiguïté d’un endroit. Grâce à une mise en scène somptueuse, nous faisons partie de cette expédition. Mis à part Haze de Shinya Tsukamoto, je ne pense pas à avoir ressenti un tel sentiment de claustrophobie en regardant un film. En conclusion, The descent est un film d’horreur qui fera date. Sans concession, il propose une véritable descente aux enfers des plus éprouvantes.

8.6036

Publié le 24 Mars 2010

Tamami: the baby's curse

Tamami: the baby's curse

Yoko, une jeune orpheline, retrouve ses parents. Alors qu’elle s’installe dans la demeure familiale, elle ressent une présence qui l’épie. Le voisinage ne s’approche guère de cet endroit qu’il croit hanté. L’histoire débute sur un chemin de forêt où une tempête se déchaîne. La voiture tombant en panne, les passagers n’ont d’autres choix que de continuer leur périple à pied sous les trombes d’eau. Dès le départ, on a l’impression de se retrouver devant une ghost story des plus classiques. La demeure inquiétante et isolée habitait par des individus tout aussi sinistres, Yûdai Yamaguchi pose les bases d’une atmosphère angoissante rapidement. On espère, sans trop y croire, que Tamami ne soit pas une bête histoire de spectre vengeur. La première partie semble nous donner raison. Bruits de couloirs, rires d’enfants au détour d’une pièce, les éléments du film de maison hanté sont présents. Il faut reconnaître que cela fonctionne plutôt bien. Toutefois, les 40 premières minutes passées, le cinéaste nous fait un pied-de-nez magistral sur nos attentes. Du fantastique, le récit s’écarte sur le chemin moins réaliste, mais plus spectaculaire du gore. Un choix audacieux et risqué compte tenu de l’histoire. Enfin, un réalisateur qui ne se contente pas de nous repomper The ring sans la moindre vergogne. Certes, les deux genres entremêlés dans un même film ne fonctionnent pas toujours, mais il faut saluer la prise de risque évidente. Si d’autres réalisateurs tenteraient l’aventure, il est sûr que l’on aurait droit à davantage de productions de qualités, du moins inventives. Du côté des défauts, je pourrai reprocher le design monstrueux du bébé. Ce dernier rappelle fortement l’exécrable The boy from the hell. Son côté grand-guignolesque atténue quelque peu le climat angoissant de l’histoire. Certains effets spéciaux ne sont également pas exempts de tout reproche (images de synthèses grossières…). Je terminerai sur une note positive et non des moindre : la musique. La bande-son accompagne le spectateur dans le récit et contribue à 80 % de la réussite du film. A la fois mélancolique et somptueuse, elle est le véritable atout du métrage. En conclusion, Tamami est un film surprenant. Yûdai Yamaguchi propose une ghost story (qui en fait n’en est pas véritablement une) gore conduite par la musique splendide de Tomohide Harada et Takashi Nakagawa. Si Tamami n’est pas parfait, il a le mérite de proposer une nouvelle approche du film d’horreur nippon.

6

Publié le 24 Mars 2010

The Children

The Children

Deux familles se rejoignent dans la demeure isolée de l’une d’entre elles pour fêter Noël. Petit à petit, les enfants adoptent un comportement étrange et inquiétant. Bon nombre de films mettant en scène des enfants tueurs ont vu le jour. La plupart remporte un succès d’estime, mais sont peu connus du grand public (Le bon fils, Joshua…). La jaquette du dvd se permet de le comparer au cultissime film de Richard Donner : La malédiction. Une comparaison des plus contestables puisque The children s’apparente davantage à Children of the corn ou Le village des damnés. Ces bonnes bouilles de petits démons en herbe sont plutôt bien choisies et parviennent à nous faire frissonner par moments. Le regard fixe, le faciès dénués de toute émotion, ces charmants bambins au teint blafard sont l’attrait principal du métrage. L’innocence au service de la cruauté est toujours un sujet séduisant, tant ses recoupements avec la nature humaine sont multiples. Le réalisateur décide de laisser planer le doute sur l’origine du mal (enfants possédés, virus ou rébellion ?) afin de se concentrer sur l’intensité du récit. La tension des premiers instants laisse le spectateur dans l’attente du carnage. Tom Shankland use de stratagèmes éculés afin d’insuffler à son récit un climat malsain. Les meurtres sont pour la plupart violent, mais la mise en scène nous laisse dans la suggestion. Un caillou dans les mains, une main ensanglantée tremblante, on ressent l’agonie des personnages, mais celle-ci n’est jamais montrée. En conclusion, The children est un thriller horrifique sympathique et mystérieux. Malgré des effets de mise en scène facile et quelques errances, Tom Shankland nous gratifie d’une histoire sinistre et inquiétante.

7.36842

Publié le 23 Mars 2010

Imposture

Imposture

Serge Pommier, un critique littéraire, est abordé par une de ses étudiantes qui lui soumet un manuscrit. Après avoir lu son livre, il se rend compte qu’il tient entre les mains le best-seller que tout le monde attend de lui. Il va s’approprier l’œuvre et séquestrer son auteur. Adaptation du roman « Je suis un écrivain frustré » de José Angel Manas, Imposture est un thriller mettant en scène un homme désespéré et prêt à toutes les bassesses afin de parvenir à la reconnaissance sociale qu’il estime mériter. Méprisable et égoïste, il se rapproche quelque peu de Bruno Davert incarné par José Garcia dans Le couperet. Ce dernier balayait les obstacles se dressant sur son chemin en les assassinant pour parvenir à ses fins. Sans être aussi extrémiste, Serge Pommier possède une psychologie identique. Un individu dans une profonde détresse ne trouvant aucune solution pour s’en sortir. Patrick Bouchitey peine à installer son récit. Après une première demi-heure laborieuse et peu palpitante, la séquestration de Jeanne est tout aussi pénible. Malgré une idée de départ intéressante, Imposture se révèle un thriller assez classique. A défaut d’approfondir le milieu des écrivains et du monde de l’édition, le cinéaste néglige l’affrontement entre les deux protagonistes. Il est difficile de cerner leurs réelles motivations. Des états d’âmes de Serge au mutisme de Jeanne qui aide son tortionnaire à écrire un roman, on se perd parfois dans un imbroglio de situations peu convaincantes. Bref, Imposture est un thriller lancinant. A cause d’un rythme inégal, voire apathique, il est ardu de rentrer dans l’histoire et de s’attacher aux personnages. Un film français moyen et contestable.

6

Publié le 23 Mars 2010

Il était une fois en Chine 6 - Dr Wong en Amérique

Il était une fois en Chine 6 - Dr Wong en Amérique

Sixième et dernier volet de la sextalogie Il était une fois en Chine, Dr Wong en Amérique marque la fin de la franchise. Après trois premiers opus exceptionnels, un quatrième en demi-teinte et un cinquième épisode correct, la saga se conclut moyennement. Certes, cet épisode marque le grand retour de Jet Li dans le rôle de Wong Fei-Hong. Toutefois, transposer l’action en Amérique me laisse dubitatif. Outre des doublages français absolument catastrophiques, Tsui Hark n’évite pas les stéréotypes des Westerns d’antan. Les américains arrogants à la cervelle d’oiseau, les indiens sauvages sans foi, ni loi, poussant des cris à tout va, Dr Wong en Amérique démontre un certain essoufflement sur la longueur. Il n’y a plus rien à voir avec l’esprit originel de la saga et l’on se dit qu’il était temps de la laisser sommeiller. Alors que les premiers opus s’attelaient à décrire une période de transition en Chine, on constate que l’Amérique possède de nombreux points communs avec celle-ci. La confrontation entre l’Occident et l’Orient et remplacée par les cow-boys contre les indiens. Comme d’habitude, les chorégraphies sont fantastiques, même si les possibilités sont amoindris au regard de ce qui a déjà été effectué. Le western à la sauce hong-kongaise n’est pas une franche réussite. Si Shanghai kid reprendra plus tard l’idée, il ajoutera une touche de fantaisie et d’humour lui permettant de jouir d’une bien meilleure réputation que le film présent. Je conclurais sur l’ensemble des épisodes. Il était une fois en Chine est une fresque épique sur l’ouverture d’esprit et l’identité culturelle. La saga peut être divisée en deux trilogies distinctes. La première est exceptionnelle sur bien des plans. Outre la maestria des combats, elle propose une profonde réflexion sur les thèmes que j’ai évoqués précédemment. La seconde trilogie suscitera bien davantage de controverses. Si les films ne sont pas mauvais, ils se révèlent de simples productions d’action ordinaires sans la magie qui imprégnait les premiers films. En tout les cas, la franchise demeure une valeur sûre du cinéma d’arts martiaux.

6

Publié le 20 Mars 2010

Il était une fois en Chine 5 - Dr Wong et les pirates

Il était une fois en Chine 5 - Dr Wong et les pirates

Cinquième volet de la sextalogie Il était une fois en Chine, Dr Wong et les pirates marque le retour de Tsui Hark derrière la caméra. Après un quatrième épisode des plus décevants, l’initiateur de la saga revenu aux commandes semble être de bon augure pour la suite des évènements. Non pas que La danse du dragon soit un mauvais film, mais il demeure une production quelconque au vu de ce que nous avait habitué les précédents volets. Même si l’on regrette le trou béant laissé par l’absence de Jet Li, la recette paraît fonctionner de nouveau avec un Chiu Man-Cheuk plus vif et véloce. Dr Wong et les pirates est l’occasion pour certains personnages de la saga de réapparaître (Tante Yee, Sol le bègue, Lang…). Même si elle n’atteint pas des sommets extraordinaires, l’histoire tend à nous faire oublier le mélange maladroit de La danse du dragon. L’intrigue donne une place prépondérante à la romance entre Wong Fei-Hong et tante Yee, ainsi que la rivalité de cette dernière avec tante Mei, sa sœur. Malheureusement, la profondeur des deux premiers films sur le plan socioculturel a totalement disparu pour laisser la place au divertissement pur. Il est à noter que la continuité avec le dénouement de l’épisode précédent est brisée. En effet, Wong et ses compagnons partaient délivrer l’impératrice des occidentaux. Or, la calèche de nos amis tombe en panne et trouve assistance dans un petit village persécuté par une bande de pirates. Fei-Hong et ses amis vont alors les aider à s’en débarrasser. On se concentre donc sur un récit plaisant parsemé d’affrontements jouissifs. Les chorégraphies démontrent une réelle volonté de nous faire oublier les acrobaties dépourvues de réalisme du quatrième opus. Des scènes acrobatiques virevoltantes disposées dans des décors propices à de tels affrontements. En conclusion, Dr Wong et les pirates ne renoue pas avec la gloire d’antan de la saga. Toutefois, il nous fait oublier La danse du dragon et son manque d’idées originales. Pas exceptionnel, mais d’un intérêt certain, le film de Tsui Hark se révèle on ne peut plus correct.

7.33333

Publié le 20 Mars 2010

Il était une fois en Chine 4 - La danse du dragon

Il était une fois en Chine 4 - La danse du dragon

Quatrième volet de la saga Il était une fois en Chine, La danse du dragon déçoit à plus d’un titre. Les trois précédents opus étant d’une qualité exceptionnelle, un quatrième épisode exige de la part de l’équipe de conserver les atouts majeurs de la franchise tout en apportant sa touche personnelle pour permettre à l’histoire de ne pas s’essouffler. Malheureusement, La danse du dragon ne fait ni l’un, ni l’autre. Le premier gros défaut du film, et non des moindre, est l’absence de Jet Li. Chiu Man-cheuk ne possède ni le charisme, ni la prestance de son modèle. Il demeure taciturne et peu convaincant dans le rôle de Wong Fei-Hong en comparaison de Jet Li. En second lieu, le film pâtit d’une histoire des plus ordinaires. Les occidentaux organisent un nouveau tournoi du lion afin d’assouvir leur suprématie sur les chinois. Entre temps, la secte des lanternes rouges décide de supprimer tout les étrangers venus s’installer en Chine. Il s’agit d’un mélange maladroit de La secte du lotus blanc et Le tournoi du lion. Si ce dernier montrait une baisse de régime quant à la profondeur du contexte sociopolitique, il a totalement disparu dans le film de Yuen Bun. La saga s’efforçait de dépeindre un contexte complexe où le rôle de chacun restait ambivalent. Leurs valeurs et leur culture recelaient des avantages et inconvénients. Ainsi, les occidentaux et les chinois n’étaient pas catalogués comme bon ou mauvais de par leur nature, mais ils étaient jugés sur leurs actes. Dans le cas présent, les occidentaux sont diabolisés sans vergogne et ce, sans se soucier de la réalité historique. Concernant les combats, la déception est également au rendez-vous. Le travail exceptionnel effectuait sur les films de Tsui hark demeure une référence du genre. La danse du dragon enchaîne quelques menus affrontements pour le moins quelconque et surréaliste. Certes, le surréalisme a toujours fait partie intégrante de la saga, mais l’on nage dans le n’importe quoi. Précédemment, les éléments du décor permettaient des chorégraphies audacieuses et inventives. Ici, on ne se préoccupe guère des points d’appui ou des limites du potentiel humain. Par exemple, la maîtresse des lanternes rouges lévite dans les airs pendant plusieurs secondes sans le moindre effort. Alors que les trois premiers opus démontraient des qualités remarquables, ce quatrième volet se révèle un film d’action des plus quelconques. Une déception.

6

Publié le 20 Mars 2010

Il était une fois en Chine 3 - Le tournoi du lion

Il était une fois en Chine 3 - Le tournoi du lion

Troisième volet de la saga Il était une fois en Chine, Le tournoi du lion conserve la même équipe (à peu de chose près) s'étant attelée à nous créer deux petits chef d'oeuvre du cinéma hong-kongais. A l'instar des précédents opus, le troisième volet nous plonge dans une Chine du 19e siècle du plus bel effet. Une reconstitution minutieuse et détaillée d'un pays splendide. De par ses nombreuses richesses, la Chine attise les convoitises des occidentaux. La colonisation latente laisse place à une intégration des étrangers assez pénible. Alors que les deux précédents films s'épancher largement sur un contexte socioculturel en plein effervescence (les relations houleuses et conflictuelles entre deux civilisations), Le tournoi du lion délaisse quelque peu la confusion ambiante régnant entre les occidentaux et les chinois pour se focaliser majoritairement sur les combats et l'idylle entre Wong Fei-Hong et Tante Yee. Les étrangers sont quasiment absents de l'intrigue si ce n'est le prétendant de Tante Yee, un croque-mort britannique féru de ce merveilleux pays. Certes, il y a bien un message sur la nécessité d'évoluer avec son temps et son époque, s'ouvrir aux nouvelles technologies et aux connaissances d'autrui, mais ce n'est clairement pas l'objectif du film. Tsui Hark laisse s'exprimer son talent inné pour la direction des combats. Véritable marque de fabrique de la série, les affrontements donnent dans la grandiloquence et le surréalisme. De ce point de vue, le film remplit allègrement son contrat. L'humour est toujours présent dans les répliques ou la tournure comique que prennent certaines séquences. En conclusion, Le tournoi du lion est un film d'action très sympathique. Même si elle d'une qualité moindre en le comparant à ses illustres aînés, il n'en reste pas moins une production aux qualités certaines et indéfectibles. Seul petit regret, le contexte socioculturel est relégué au second plan.

7.33333

Publié le 20 Mars 2010

Il était une fois en Chine 2 - La secte du lotus blanc

Il était une fois en Chine 2 - La secte du lotus blanc

Wong Fei-Hong se rend dans la province de Canton pour participer à un congrès médical. Sur place, il est confronté aux agissements de la secte du lotus blanc. Un groupuscule antisémite et obscurantiste. Deuxième opus des Il était une fois en Chine, La secte du lotus blanc se trouve dans la plus parfaite continuité de son prédécesseur. Bien entendu, on retrouve des combats sublimes rivalisant d’ingéniosité avec les décors splendides dans lesquels ils se déroulent. La profusion d’idées pour donner vie aux combats est tout simplement faramineuse. Les chorégraphes et les acteurs se jouent de la gravité et de leur environnement avec une aisance déconcertante. Une pléthore d’acteurs charismatiques et une histoire des plus captivantes sont également au rendez-vous. La colonisation de la Chine est toujours présente. Si le premier film s’attardait sur les valeurs de la culture chinoise et de ses préceptes pacifiques, le second montre la peur et la xénophobie à travers la secte du lotus blanc. Un groupuscule aux agissements radicaux et sans concession. Des fanatiques aveuglés par leur foi inébranlable en leur gourou et n’ayant pour seul but que de supprimer tous les occidentaux de la surface de la Chine. Rien que ça. Les britanniques campent sur leur position tandis que les chinois se retrouvent entre deux feux. Le contexte socioculturel est donc retranscrit minutieusement. Toutefois, on doute de l’objectivité de Tsui Hark lors de certaines séquences. En conclusion, Il était une fois en Chine 2 n’a rien à envier au précédent film de la saga. Il reprend tout ce qui a fait le succès de celui-ci dans une suite faite de voltige et d’émotions. Un travail époustouflant pour un résultat qui ne l’est pas moins.

8.2

Publié le 20 Mars 2010

Il était une fois en Chine...

Il était une fois en Chine...

Wong Fei-Hong, grand maître des arts martiaux, est confronté aux rivalités intestines entre les écoles d'arts martiaux de sa ville ainsi qu'à la colonisation de son pays par les occidentaux. Le premier film de la longue et fructueuse franchise Il était une fois en chine, ce premier volet fait figure de classique pour les personnes qui affectent particulièrement le cinéma d'arts martiaux hong-kongais. Outre ses prodigieux combats chorégraphiés au millimètre près, le film de Tsui Hark délivre un message étonnant sur la perte d'identité d'une culture au profit d'un mode de vie totalement étranger au chinois. Deux sociétés aux antipodes s'opposent dans un affrontement des plus vindicatifs. Tout au long de l'histoire, on ressent une population en perte de repères et victimes de la pauvreté. Ainsi, les promesses d'un avenir meilleur en Amérique, surnommée La montagne d'or, apparaissent comme une aubaine de changer un destin inexorable. Les colons jouent sur la perte d'espoir pour assujettir un peuple désireux de croire en un avenir meilleur. Les prêtres catholiques en sont un parfait exemple en tentant de les convertir à leur religion. Une histoire intéressante et loin d'être stupide permettant au film d'asseoir sa réputation sur plusieurs répertoires. L'action est omniprésente, mais certaines scènes laissent poindre un petit aspect dramatique. La mise en scène incroyable donne une parfaite fluidité au déroulement de l'action et aux combats. On ne se perd jamais dans des affrontements brouillons ou peu inventifs. Il était une fois en Chine est un modèle du genre en la matière. En conclusion, le film de Tsui Hark est un film culte qui m'a permit de découvrir une star, alors inconnue dans nos contrées, un certain Jet Li au charisme incroyable. Une histoire prenante dans un contexte historique peu connu dans notre pays et pourtant fascinant. Un grand moment de cinéma d'action démontrant une habileté certaine dans le développement de son récit.

8

Publié le 20 Mars 2010

The Locker 2

The Locker 2

Suite du médiocre et très classique Shibuya kaidan, ce second volet ne change strictement rien dans son concept ou son histoire. Est-ce étonnant ? Cette fois-ci une jeune fille enquête sur le mystérieux casier suite au décès de son professeur. Une charmante attention qui lui est bien égale puisqu’elle gît six pieds sous terre. On reprend donc les mêmes et on recommence. Un récit conventionnel, des acteurs potables, mais loin d’être irréprochables, une petite fille aux longs cheveux noirs. Quelle surprise ! Comment allez-vous depuis le temps que l’on ne s’est pas vu ? Cela fait au moins 5 minutes que l’on s’est séparé. A force de regarder des ghost story avec ses jeunes demoiselles à la chevelure terne, on finit par souffrir de troubles du comportement. La malédiction toucherait-elle les pauvres spectateurs ? Cela est fort possible. D’autant plus qu’il est inquiétant de constater que cette suite souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. On y retrouve tout dans les moindres détails. A ceci près que le film présent est encore moins effrayant qu’auparavant. Le casier maudit a encore frappé ! On aura vraiment eu droit à tout et n’importe quoi en termes d’objets maudits. Si l’on peut remettre en cause les choix des « scénaristes », l’intelligence des personnages l’est encore plus. Tout le monde est au courant de la malédiction, mais on ouvre quand même le casier. Les protagonistes vont bien vite comprendre que la curiosité est un vilain défaut. Bref, ce qui valait pour Shibuya kaidan l’est également pour sa suite. Le cinéaste ne se soucie pas un seul instant du spectateur. Un second volet fade, convenu et sans scrupules. Ce n’est pas une déception, mais une honte de nous proposer deux fois de suite une histoire vu et revu en long, en large et en travers sans rien apporter au genre.

4

Publié le 19 Mars 2010

The Locker

The Locker

Revenant d’un week-end de camping, un groupe d’amis passe par Shibuya pour récupérer les affaires des filles. Sans explication plausible, il semble qu’ils soient frappés par une malédiction. En voilà une ghost story pour le moins originale ! Le moins que l’on puisse dire au pays du soleil levant est qu’ils n’ont pas de suite dans les idées quand il s’agit de nous faire frémir avec une bonne vieille histoire de spectre vengeur. Les classiques du genre étant déjà passé sur le même chemin, Shibuya kaidan ne se contente que de ramasser les miettes derrière ces illustres prédécesseurs. Certains effets sont plutôt intéressants, mais pour l’habitué du genre, ce n’est guère effrayant. A défaut d’originalité, on en revient toujours au même constat. Le néophyte pourrait y trouver son compte, mais si l’on est familier de ce type de film, on s’énerve facilement devant tant de facilité à nous ressasser encore un récit de malédiction mettant en scène une jeune fille aux longs cheveux noirs. Bon sang, il doit bien exister des fantômes avec d’autres caractéristiques physiques pour susciter l’angoisse ! Il serait intéressant de faire le décompte de tous les films asiatiques concernant une jeune fille aux longs cheveux noirs. La liste devrait être éloquente à plus d’un titre. Entre quelques passages où le spectre sévit, l’ennuie prévaut sur toute autre considération. Les protagonistes tentent de comprendre ce qui leur arrive tout en démontrant une certaine maladresse dans leurs comportements. En conclusion, nous sommes en présence d’une énième ghost story sans âme (un comble pour un fantôme ! :) qui se contente de suivre ses aînés sans y ajouter la moindre fantaisie pour nous étonner.

4

Publié le 19 Mars 2010

Last hitman

Last hitman

Harry, un tueur à gages, est atteint d’une tumeur au cerveau. Un contrat est mis sur sa tête. Déjouant les plans de son tueur, il l’engage afin de découvrir la personne ayant décidé de le supprimer. L’heure des règlements de compte à sonner. Petite production canadienne sortie dans nos contrées directement en DVD, Last hitman détient davantage de points communs avec un drame plutôt qu’un film d’action nerveux. Cette dernière est totalement absente du métrage de Christopher Warre Smets. On y suit le dernier baroud d’honneur d’un tueur à gages dans une intrigue assez quelconque compte tenu du milieu dans lequel se complaît le film. Il faut être extrêmement patient et très tolérant pour y trouver son compte. L’amateur de fusillade sera irrémédiablement déçus, les affrontements ne durent que quelques instants et n’ont rien de bien transcendants. Quant au féru d’histoire sombre et alambiquée, il peut également passer son chemin. Le cinéaste dessert un panel de personnages ordinaires, ainsi qu’un récit décousu et simpliste au possible. Néanmoins, la relation père-fille est développée convenablement. On évite les pleurnicheries inutiles tout en desservant un tant soit peu d’émotion entre les deux protagonistes. Le gros problème du film est d’être catalogué dans le mauvais genre. En tant que film d’action, il ne vaut pas grand chose. Tandis que si vous l’aborder comme un drame ou même un thriller dramatique, la pilule passe beaucoup mieux. Etant donné que je m’attendais à un film d’action, je fus déçu. Aucune surprise, aucun regret pour ce Last hitman. Un film moyen sur tous les aspects. Ce n’est pas le vieillissant Joe Mantegna qui me contredira sur ce point.

6

Publié le 18 Mars 2010

Le Prisonnier

Le Prisonnier

Avant de débuter ma critique, je tiens à signaler que je n’ai pas vu la série originale dont est issue cette version 2009. Mon avis ne comporte aucune comparaison avec celle-ci. Etant donné le statut mythique de l’œuvre de Patrick McGoohan, les puristes ne pourront qu’être déçus de cette révision de leur objet de culte. Adaptation de la série éponyme, Le prisonnier possède les traits d’une œuvre atypique et étrange. Un homme répondant au nom de Numéro 6 ne possède que quelques bribes de sa vie passée. Il se retrouve dans un endroit appelé Le village où ses habitants semble respirer la joie de vivre. Le dernier refuge de l’humanité puisque ce lieu est entouré d’un désert impénétrable où trône à l’horizon deux immenses tours de verre. Persuadé qu’il existe un « Autre ailleurs », Numéro 6 élabore un plan pour s’évader du village, tandis que les habitants tentent de le persuader qu’il a toujours vécu en ce lieu. Le Village est un personnage à part entière. Si l’aspect psychologique de chaque personnage est clairement mis en avant, le cadre dans lequel ils évoluent possède sa propre personnalité et peut être assimilé comme un protagoniste. Un sanctuaire où se complaît un groupe d’individus exsangue. Leurs comportements pour le moins troublants n’a rien de naturels ou de délibérés. Bien au contraire, ils se voilent la réalité d’illusions toutes plus irréelles les unes que les autres. Mais possèdent-ils vraiment le choix de leurs sentiments et de leurs idées ? Le Village est en fait le reflet de notre société contemporaine. Une façade de chimères où la différence n’est nullement tolérée. Le formatage de notre personnalité par un système corrompu désirant à tout prix briser l’individu afin de l’assouvir dans un besoin matérialiste futile est omniprésent. Désigner les habitants du Village par un numéro est le plus explicite des exemples. Nous faisons partie de la masse et ne pouvons nous différencier sous peine d’attiser les véhémences des autorités. La liberté est un concept très métaphorique. Comment juger le libre arbitre d’une personne ? Qu’est-ce qui nous différencie d’un condamné ? Nous nous levons tous les matins à une heure donnée pour ce rendre à un travail que l’on apprécie plus ou moins et ce, constamment et inlassablement durant notre vie. De ce fait, la disparité est beaucoup plus ténue que ce à quoi nous nous attendons entre notre vie et celle d’un exclu. Durant les six épisodes de la série, on découvre un pan de notre société à explorer (Le travail, l’amour, la famille, la citoyenneté…). Peut-être opportuniste dans l’intention (après les remakes des films, les remakes des séries), Nick Huran délivre une série loin d’être idiote apportant son lot d’interrogations et de réflexions. En conclusion, Le prisonnier est une série singulière. Si par moments, on peut trouver le rythme de l’ensemble quelque peu décousu, il n’en reste pas moins de nombreuses thématiques abordées en l’espace de 6 petits épisodes. D’autant plus que cela m’a donné envie de découvrir la série originale.

7.33333

Publié le 17 Mars 2010

Vision des Ténèbres

Vision des Ténèbres

Susan multiplie les cauchemars dans lesquels elle incarne Karen, une jeune femme qui lui ressemble étrangement, où elle se fait persécuter par un psychopathe. Mais les songes sont plus réels qu’ils n’y paraissent. Histoire pour le moins originale, puisque le cinéaste alterne entre le quotidien des deux femmes. Si au départ, la réalité est facilement identifiable, la suite des évènements tend vers une toute autre direction. Ainsi, la frontière entre les certitudes des protagonistes et leurs rêves s’assimile l’un à l’autre pour fusionner dans une réalité tangible. Un récit alambiqué dont il n’est pas aisé d’en saisir tous les tenants et aboutissants. Le spectateur étant laissé à sa seule interprétation pour se faire une idée sur la véritable teneur des évènements. Cette approche se révèle pour le moins troublante et néanmoins singulière. La mise en scène ne fait pas d’étincelles. Sobre, mais efficace, elle entretient suffisamment le suspense pour monopoliser toute notre attention. L’interprétation des acteurs est également du même acabit. Ils offrent une prestation somme toute honorable. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les apparitions du psychopathe sont secondaires. Il n’est qu’une conséquence inopinée des craintes de Susan. De ce fait, son importance est mineure. Un choix judicieux puisque le film évite de sombrer dans un énième torture-porn ou un slasher de bas-étage. Toutefois, le dénouement en laissera plus d’un perplexe. Rapidement amené, il n’explique pas assez le pourquoi du comment et nous laisse dans l’expectative. Le film de Ray Gower se définit surtout par une atmosphère glauque et déconcertante. A mi-chemin entre le thriller psychologique et le fantastique, Dark corners est une petite surprise inattendue. Le réalisateur n’hésite pas à prendre des risques audacieux afin d’insuffler à son histoire un climat paranoïaque et angoissant.

6.66667

Publié le 17 Mars 2010

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