Critiques spectateurs de Thierry

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Les Visiteurs

Difficile de critiquer un tel film ! D'abord de par son succès, ensuite de par son statut de film culte, enfin de par son côté marrant: c'est vrai qu'on rigole beaucoup et que certaines scènes fonctionnent encore et toujours.

Pourtant, le film a ses faiblesses: des baisses de rythme, des incohérences, des facilités dans les gags et la réalisation, et des effets spéciaux plutôt laids.

Enfin, à l'instar de son compère Patrice Leconte, Jean-Marie Poiré a réussi à réaliser une comédie qui restera dans les annales, c'est quand même pas mal!

Publié le 20 Octobre 2012

Les Visiteurs en Amérique

Il y a sans doute beaucoup d'adjectifs appropriés pour qualifier ce film mais le plus juste est sans doute celui-ci: inutile.

L'objectif était de reproduire le carton aux Etats-Unis? C'est raté. L'objectif était de faire un remake adapté à la culture états-unienne? Encore raté. L'équipe du premier film ne procède que par addition et soustraction: soustraction de ce qui pourrait choquer ou ne pas être compris outre-atlantique, addition de scènes couleur local. Las! Jean-Marie Poiré et ses collègues ne font qu'exploiter des clichés indigestes, et n'apportent que peu d'idées fraîches, à peine exploitées (l'aspect conte de fée notamment).

La difficulté, et peut-être la clef de la réussite, eût été de réécrire le film, non pas de bidouiller un remake bidon, qui à vouloir ne contrarier personne a fini par mécontenter tout le monde.

Publié le 20 Octobre 2012

Piranha 3D

Ce film est tout simplement vain. Je m'attendais à un bon divertissement, fun et gore et j'ai été très déçu...

Complaisant jusqu'à la nausée, Alexandre Aja, qu'on a connu pourtant plus inspiré, tente de pallier les défaillances du scénario par une surenchère de scènes censées être sexy puis une demi-heure de gore débridé: l'échec est total. Les scènes gavées de bimbos sont répétitives et interchangeables, l'exposition, qui dure tout de même près de trois quarts d'heure, ne sert qu'à présenter des personnages stéréotypés et dénués d'intérêt, l'humour est lourd et pathétique... Quant à la demi-heure gore, elle est certes efficace par moment mais, à trop hésiter entre burlesque à la Evil Dead et horreur pure, ne convainc pas au final.

Bref, un coup dans l'eau.

Publié le 19 Octobre 2012

Le Chien du Tibet

Très beau plastiquement et doté de personnages attachants, ce Chien du Tibet possède un fort capital sympathie. Mais il manque de profondeur pour vraiment séduire. A conseiller aux grands enfants.

Publié le 18 Octobre 2012

Les Portes de la nuit

Jacques Prévert, s'il est passé à postérité pour ses talents de poète, s'est beaucoup intéressé au cinéma. Il scénarise et écrit les dialogues de ces Portes de la nuit, réalisé par Marcel Carné et doté d'un casting trois étoiles. Beaucoup de talents pour un résultat somme toute assez soporifique. Le film est loin d'être un désastre et possède même un certain charme, dû notamment à l'ambiance distillée par Carné et à certaines lignes de dialogue, mais ne va au bout de ses idées et sombre parfois dans une symbolique assez facile. Dommage, car l'idée de personnifier le Destin par un clochard était excellente. Ceux qui aiment somnoler devant leur écran en se laissant imprégner de l'ambiance d'un film devraient y trouver leur compte.

Publié le 18 Octobre 2012

Belle de jour

Belle de jour a encore de nos jours une réputation sulfureuse. Est-elle justifiée? A mon avis non, l'érotisme est très soft et les fantasmes assez banals, les scénaristes ayant décidé de développer l'imaginaire érotique d'une femme masochiste. Du coup le film prend une couleur assez machiste, ce qui est tout de même assez dommageable, vu que sa démarche est d'explorer l'univers du fantasme féminin, sujet encore tabou en grande partie de nos jours. Le film est donc de ce point de vue une certaine déception. Ceci dit, certaines scènes restent dérangeantes, notamment celle où un homme se masturbe face à un cercueil contenant Séverine seulement revêtue d'un long voile noir.

Le film vaut tout de même largement le détour par la mise en scène de Bunuel, très inspiré. Comme à l'habitude, le rêve se mêle au récit avec une telle harmonie qu'il en devient impossible de distinguer de manière absolue le fantasme de la réalité. Plastiquement, le film est tout simplement somptueux; avec deux fois rien, Bunuel construit son univers, si personnel.

Un film qui a mérité de passer à postérité, et qui vaut largement le coup d'oeil.

Publié le 18 Octobre 2012

Tommy

Visionner l'adaptation du Tommy des Who par Ken Russel est une expérience en soi... Difficile de chroniquer un tel film! Essayons de prendre des critères objectifs...

D'abord l'adaptation. Franchement, malgré la présence de nombreuses stars, le film est musicalement très en deçà de l'album: les morceaux sont étirés, gavés de synthétiseur, réarrangés et réinterprétés souvent pour le pire. Quant aux inédits, ils sont purement fonctionnels et anecdotiques. En revanche, l'amateur de la musique des seventies prendra un vrai plaisir à entendre jammer ces musiciens surdoués. Du point de vue de l'histoire, les changements apportés sont mineurs, mais le récit est globalement plus facile à suivre et à comprendre que sur l'album, mais l'ensemble reste une grosse fable assez fumeuse.

Maintenant la mise en image... Alors là, c'est du lourd. Difficile de parler de mise en scène à proprement parler. Il s'agit plutôt d'enchaînement de clips et de juxtapositions de délires visuels parfois très beaux mais le plus souvent indigestes. Mais on peut se dire aussi que Tommy y gagne un peu d'intérêt car il apparaît aussi comme un symbole d'une époque où on pouvait se permettre ce genre de film. Dans le cinéma contemporain, seul Jan Kounen me semble suivre ce genre de démarche radicale, avec plus de réussite d'ailleurs.

Est-ce à dire que Tommy n'a aucune qualité? Ce serait injuste: Roger Daltrey est très convaincant dans le rôle titre et Ann-Margret Olsson ne démérite pas non plus. Il y a aussi quelques plans qui dégagent malgré tout beaucoup de poésie. Enfin Tommy est unique en son genre. Autant de raisons qui méritent un visionnage, histoire de se faire une idée...

Publié le 14 Octobre 2012

L'Hirondelle d'or

L'ensemble est de qualité, mais ce Hirondelle d'or m'a un peu déçu. Le film, bien que riche en action, est en fait plutôt ennuyeux, la faute à des combats sans enjeux, les deux héros mettant des prévisibles raclées aux brigands. Ceci dit, les décors sont très beaux et l'actrice principale plutôt jolie. C'est toujours ça de pris.

Publié le 18 Septembre 2012

Killer Joe

J'ai beaucoup ri au visionnage de ce nouveau bijou de William Friedkin, mais j'ai aussi été soufflé par son audace et quelques scènes mémorables. Franchement, cette farce macabre et immorale mérite largement le détour, tant par la qualité de sa mise en scène que le brio de l'interprétation.

Petit bémol: le dénouement pèche par son côté laconique. William Friedkin a sans doute voulu finir sur une pirouette mais ça laisse un goût d'inachevé et rappelle bizarrement que le film est adapté d'une pièce de théâtre. Enfin, à l'âge où d'autres sont en retraite, le réalisateur de l'inoubliable Exorciste nous revient en grande forme et nous montre qu'il a plus d'un tour dans son sac, et c'est tant mieux!

Publié le 16 Septembre 2012

City Hunter

Cette adaptation très libre est une vraie réussite. Elle dispose d'un bon budget qui permet à l'équipe des metteurs en scène de faire des scènes d'action dignes du cinéma. La réalisation est fluide, et alterne avec savoir-faire scènes intimistes, scènes d'action et parenthèses comiques, même si le rythme se relâche vers la fin. Le casting et l'interprétation sont de bonne qualité, même si le côté "beau gosse" et quelques tics pourront rebuter. La plus grande réussite de ce drama est sa liberté, d'où la légère déception causée par un final trop convenu. Je le recommande vraiment aux amateurs du manga de Tsukasa Hojo.

Publié le 16 Septembre 2012

Monsieur Verdoux

Charles Chaplin est connu de tous pour son personnage de Charlot, qui a donné lieu à la réalisation de nombreux chefs-d'oeuvre. Il a aussi tourné des films sans son personnage fétiche, dont ce Monsieur Verdoux, qui vaut largement le détour.

On y découvre en effet un Chaplin particulièrement à l'aise dans un rôle de tueur en série, assassinant les femmes pour leur fortune. Le cinéaste, en pleine possession de ses moyens, traite de thèmes dérangeants avec causticité, virtuosité et bien sûr burlesque.

L'un de ses meilleurs films, c'est tout dire...

Publié le 16 Septembre 2012

Le Portrait de Dorian Gray

A défaut de son héros, ce film est impeccable. L'interprétation est remarquable de même que la photographie. La nouvelle est quelque peu modifiée, mais l'esprit est respecté et la mise en scène se plaît à suggérer ce qu'elle ne peut représenter. Un grand classique du fantastique.

Publié le 16 Septembre 2012

Esther

Rien à dire, ce film est très réussi, maîtrisé. Les personnages sont attachants, campés par des acteurs crédibles, le scénario soigneusement ficelé et roublard, la mise en scène à l'avenant. Que demande le peuple?

Publié le 4 Septembre 2012

Breaking News

Tout à fait d'accord avec la critique et les précédents avis, ce Breaking news est une excellente cuvée. Johnnie To signe un polar intelligent et maîtrisé de bout en bout. Indispensable pour tout amateur de film d'action.

Publié le 4 Septembre 2012

Scream 4

Que dire de ce film? Je dois avouer que j'avais une certaine envie de le visionner. J'étais curieux, curieux de voir si la série des Scream avait vraiment encore quelque chose à offrir, ou si j'allais avoir droit à une autre séquelle inutile.

Pour le dire franchement, j'ai failli laisser tomber dès la première scène, imbécile et vaine, mais la curiosité a été la plus forte et j'ai continué. Bien m'en a pris car le film prend ensuite forme et constitue un honnête slasher, bien emballé. Puis arrive la fin et la résolution de l'intrigue, qui fait espérer un dénouement original, fort et s'achève hélas sur une déception, déception de constater que Craven et Williamson ne sont pas allés au bout de leur ambition et ont préféré se laisser une porte ouverte pour préserver la possibilité de refaire tourner le tiroir-caisse...

Je vais m'expliquer. Attention aux SPOILERS.

Au fond, le premier film et les deux séquelles qui ont suivi tentaient de gagner sur deux tableaux: celui du slasher et celui de la parodie. Le premier y parvenait presque mais échouait finalement, s'achevant sur une fin d'une parfaite stupidité: (SPOILER) les deux tueurs de service s'entre-tuant au lieu de commencer par la principale concernée, Sydney. (fin SPOILER) Les deux suivants, conscients de leurs limites, lorgnaient vers le slasher de luxe, et y parvenaient, sans rien apporter à la franchise.

Le quatrième reprend le principe du film dans le film pour le ridiculiser (la scène d'ouverture), affirmer son caractère obsolète à l'heure du numérique et tenter de le dépasser en jouant la carte du remake. Pourquoi pas? Il reprend aussi la mode du twist final et tente à nouveau de le dépasser, en faisant de ce dernier la pièce finale qui mettrait en place le puzzle des quatre volets de la série. Il y serait parvenu si Craven et Williamson étaient allés au bout de leur idée (SPOILER) et avaient fait mourir le trio Sidney-Gale-Dewey tout en laissant la nouvelle tueuse réussir son coup. Ils optent au contraire pour un banal happy end bien commode, laissant le trio en vie pour mieux revenir dans des suites bien lucratives.(fin SPOILER)

Bref, Scream 4 clôt bien quelque chose: il clôt les ambitions affichées dans le premier volet d'une série qui s'avère en définitive constituée de films habiles et malins mais aucunement intelligents et encore moins intègres. A tout prendre, je préfère le premier degré des Vendredis 13 et autres Halloween plutôt que des films vains et infatués.