BIFFF 2012 : COMPTE-RENDU (SUITE ET FIN)

MARDI 10 AVRIL 2012

Ce mardi était sans nul doute l'un des jours les plus importants de ce festival. Pas seulement parce que j’allais voir mon premier Troma Movie sur grand écran mais surtout parce que le grand Lloyd Kaufman était présent. Après l’avoir furtivement croisé entre le bar et le Comic’s Land, je me suis empressé de faire la file. L’excitation que l’on retrouve dans cette dernière est toujours indémodable !

Le film en question, Father's Day, étant produit par un groupe nommé Astron 6, Lloyd Kaufman est venu sur scène avec Jim Gillespie, l’un des cinq metteurs en scène du film. Assistant du directeur artistique sur le remake (reboot ?) du Total Recall de Len Wiseman (oops !), ce dernier n’a évidemment pas fait le poids devant la popularité toujours intacte de Loyd Kaufman.


Kaufman, Toxic et la chanson de Jim Gillespie !


Freddy, pilier du BIFFF, et son cadeau reçu de Kaufman.


Lloyd Kaufman & Jim Gillespie

J’en oublierai presque le film ! Un délire Tromesque foutraque certes dans la norme mais toujours bourré d’énergie, d’idées et surtout avec un souci du visuel rarement vu dans une production Troma. Violent, incestueux et immorale, Father’s Day est bien une date dans l’histoire de la firme.


Attention ! Aucun lien avec
Mother’s Day !

J’espère que Takeshi « The Grudge » Shimizu ne m’en voudra pas d’avoir d’abord commencé mon compte-rendu par Father’s Day. Car même si son Tormented est intéressant à plus d’un titre, il a déjà fait mieux. Traumatisme au pays des merveilles, l’histoire se suit sans déplaisir grâce à une héroïne attachante et à quelques séquences visuellement magnifiques. Mais l’amère impression de déjà-vu n’a jamais manqué de me rappeler qu’elle était toujours bien vivante. La 3D était sympathique mais faisait terriblement mal aux yeux. Vous comprendrez lorsque vous le verrez mais à un moment donné, il y avait jusqu’à quatre langues différentes en sous-titrage !


Le dernier Shimizu sponsorisé par Dafalgan

MERCREDI 11 AVRIL 2012

Petite soirée en perspective mais intéressante à plus d’un titre. Deux découvertes importantes ! Tricia Helfer est vraiment une superbe femme et peut faire autre chose que d’être numéro six, et j’ai surtout vu Bloodwork d’Eric Wostenberg. Thriller pharmaceutique bancal mais étonnant ! Commençant comme une banale histoire de série B qui va tourner au vinaigre, j’ai suivi l’histoire sans trop d’effort. Les comédiens sont sympatique, surtout Travis Van Winkle. Mais arrivé dans sa dernière partie, le film effectue un virage à 300°. Ou comment transformer un long-métrage boiteux visuellement grâcieux en 28 Jours Plus Tard sous cocaïne.

 
Ca va saigner !

JEUDI 12 AVRIL 2012

Choix cornélien en ce jeudi 12 avril. Devais-je voir L’Exorciste en délocalisation du BIFFF ou alors être sur place pour William Friedkin ? Si, si. Je vous promets ! J’ai bien réfléchi avant de prendre la décision d’aller littéralement boire ses paroles ! Venant présenter son Killer Joe (le 30 mars, voir compte-rendu précédent), le bonhomme, accompagné de son épouse (décidément , il aime bien la France), s’est longuement prêté au jeu des questions/réponses d’un public sous le charme. Entre son intérêt pour René Magritte et sa personnification du mal, ses cinq plus grands regrets sont ses quatre premiers mariages et le fait d’avoir refusé Steve McQueen dans l’un de ses films avant sa mort. Pour des soit-disantes questions de professionnalisme, le réalisateur avait préféré passer la soirée en compagnie de ses fans dans un restaurant de Tour & Taxis. Bien lui en à pris car les deux serveuses… Ouah ! Malgré mon manque de concentration, j’ai bien été récompensé.


William Friedkin

SAMEDI 14 AVRIL 2012

Pour ce lendemain de vendredi 13 qui fût mon premier sans Jason Vorhees, il n’y avait que des films.

Le premier et certainement le plus attendu, Iron Sky de Timo Vuorensola. Qui n’a jamais rêvé de voir les nazis sur la lune ? Avec le film de clôture, la seule projection à guichet fermé du festival. Avec un système de financement particulier sur lequel s’est bien défendu le réalisateur, le film valait-il tout les mérites qu’on lui ventait depuis des mois voir des années sur la toile ? Malgré quelques longueurs dans son dernier quart, oui et mille fois oui !

Stig Svendsen s’était-il levé du pied gauche pour nous avoir assommés à ce point ? Car son Elevator a vraiment agit comme du valium. A l’instar d’un Devil quand même plus réussi, l’idée de départ été bonne. Et chose rare, le scénario aussi. Mais l’utilité qui en est faite est paresseuse et la réalisation du film trop commune et morne pour que l’on s’y attache vraiment.


Rez-de-chaussée, direction sortie.

Après le film d’ascenseur, le film de réseau social : Panic Button. Une vengeance dans les airs grâce à un émule de Facebook ? Encore un pitch intéressant. Mais je me méfie. En quelques minutes à peine, le ton est donné. Une introduction qui scotche à son siège ! Mais rapidement le film tombe dans les habitudes du thriller qui veut à tout prix séduire. Je garde donc une impression mitigée qui est rehaussée par quelques passages très intéressants du point de vu de l’imagination. Mais aussi une impression tirée vers le bas lorsque l’intrigue dévoile ses cartes de presque un seul et même coup.


A mort Facebook !

DIMANCHE 15 AVRIL 2012

Dimanche, le jour du réveil avec la projection du Awakening de Nick Murphy, traduit par La maison des ombres en France. Un thriller fantastique début 20ème siècle sur une chasseuse de fantômes. Visuellement époustouflant, j’attendais de la part du réalisateur un film maîtrisé sur la peur primitive. J’ai eu satisfaction et je le recommande à toutes celles et ceux qui aiment cette manière anglaise de faire.

Si cela n’est pas déjà fait, je vous laisse le plaisir de découvrir la belle plastique de Rebecca Hall par vous-mêmes (sortie en DVD courant juillet 2012) pour vite bifurquer sur le Q&A des membres du jury : Eric Valette, Mick Garris, Guillaume Malandrin (scénariste belge), Paco Cabezas (réalisateur espagnol) et Marijana Jankovic (jolie actrice yougoslave). Marijana aime Vincent Cassel, Eric n’est pas contre les Etats-Unis, Mick a subit un viol avec Masters of Horror, Guillaume est timide et Paco est une vraie piplette.


Eric Valette, Mick Garris et Guillaume Malandrin.


Mick Garris


Marijana Jankovic

LUNDI 16 AVRIL 2012

Depuis la dernière édition et selon le responsable presse du festival, la 3-D était un souhait des spectateurs. Pourquoi pas ! Bien que je sois encore mitigé à son sujet, elle peutg parfois se révéler efficace et donner un réel plus au film. Ce qui était le cas avec Tormented (voir compte-rendu du 10 avril). Avec Paranormal Xxpérience 3-D, c’est un peu et toujours la même histoire. Il y a des choses qui sont belles et d’autres moins. Certaines sont utiles et d’autres largement passables mais presque jamais sans ce plaisir coupable. Avec un cachet qui m’a bizarrement fait penser à certains films de la saga Destination Finale, j’ai passé un agréable moment non dénué de suspense. Evidemment, il ne faut pas non plus espérer le nirvana mais pour un tel film de commande. Mais c’est espagnol et bien foutue, alors que demander de plus ?

Succès aidant, le BIFFF se doit de ratisser large. Mais attention à ne pas faire n’importe quoi en tirant dans tous les sens. Comme d’habitude, il n’y avait pas que de l’horreur et du fanstastique cette année. On y trouvait également de la science-fiction     et du thriller. Mais il y a thriller et thriller. Et en ce qui concerne ID :A de Christian « The Roomate » E. Christiansen, je n’arrive toujours pas à comprendre le pourquoi de sa présence au festival. Un Jason Bourne au féminin, le cul entre deux chaises et qui se réveille méchamment dans son dernier quart. Le début est intriguant mais la première partie est vraiment… molle. Il faut attendre le début de ce long flash-back (meilleures scènes du film) pour enfin ressentir de l’excitation. Et pour l’année prochaine, je suis pour la création d’une nouvelle catégorie de prix. Celle du film avec le plus de sous-titres différents apparaissant à l’écran. Anglais, danois, français et néerlandais... il faut le faire !


La mémoire dans la peau

MARDI 17 AVRIL 2012

Terminons le programme en beauté avec le déjà "vieux" Cabin In The Woods. Un film d’horreur produit par le papa de la série Buffy dont tout le monde se foutait jusqu’ici, même moi. Le hic c’est que je me suis largement fourvoyé en ignorant ce long de Drew Goddard. Sur ce coup, j’ai vraiment été idiot car c’est un putain de film d’horreur bordélico-jouissif qui n’a que faire des critiques ! Une telle liberté doublée d’une ferveur à toute épreuve, putain ça fait du bien ! Alors, tous dans les salles mercredi 2 mai en France !

CONCLUSION

Cette 30ème édition est de loin la meilleure que j’ai vécue. Je remercie Jonathan Lenaerts du service des accréditations qui m’a supporté durant ces 12 jours et je félicite aussi tous ces autres collègues. Une mécanique très bien huilée et une diversité dans l’occupation et la découverte vraiment agréable. Bal des Vampires, Zombie Night, Cosplay, Q & A, Shop, Comic’s Land et le restaurant. Et avec mon beau sac qui m’a été offert, je ne peux qu’encourager les indécis à faire le pas.

 

Et pour terminer, le palmarès complet :

Le Jury International : Mick Garris, Marijana Jankovic, Eric Valette, Guillaume Malandrin, Paco Cabezas

Un Corbeau d’Argent est attribué à Juan of the Dead (Alejandro Bruguès) 

Un Second Corbeau  a été attribué à Tormented (Takashi Shimizu) 

Le Corbeau d’Or est attribué à The Awakening (Nick Murphy)

 

Le Jury Européen : Jean-Paul Bertin, Philippe Blasband, Pierre Dejemeppe, David Hainaut, Matyas Veress, Serge Dero, Kenan Gorgun.

Le Jury Européen attribue Une mention spéciale à The Sandman (Peter Luisi)

Le Méliès d’Argent est attribué à Iron Sky (Timo Vuorensola)

 

Le Jury Thriller : Maxime Chattam, Stéphane Bourgoin, Gigi Etienne, Philippe Dumont attribue

Une mention spéciale à Paul Rhys pour sa performance exceptionnelle dans Eliminate Archie Cookson (Rob Holder)

Le Prix Thriller est attribué à The Whistleblower (Larysa Kondracki)

 

Le Jury du 7e Parallèle : Bruce Ellison, Pat Cronenberg, François Marache, Daph Nobody attribue

Une mention spéciale à Shuffle (Kurt Kuenne)

Le Prix du 7e Parallèle est attribué à Himizu (Shion Sono)

 

Le Prix du Public :

Le Pégase est attribué à Iron Sky (Timo Vuorensola)

 

Plus d'infos  : http://www.festivalfantastique.org/

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