Zombie '90: Extreme Pestilence

Un avion s'écrase dans la forêt, et résultat, une épidémie de Zombie va avoir lieu. On retrouve ici le style Schnass, toujours à l'affut de nouveaux effets et maquillages. Court film pas intéressant si on est adepte d'un scénario solide, mais clairement à voir quand on aime les zombies : ici , les figurants zombies remplissent très bien leur rôle, et dès qu'ils sont en nombre, le sentiment d'écœurement prédomine.

Zombie '90 se veut la seconde réalisation d'Andreas Schnaas, cinéaste amateur proclamé grand maître du gore allemand et qui n'a sans aucun doute pas volé son titre. Tourné au tout début des années quatre-vingt-dix au caméscope et sans la moindre once d'argent, ce long-métrage a pourtant bénéficié d'une certaine réputation au sein du cercle très fermé des inconditionnels d'extrême gore. Clairement référentielle au classique de George A. Romero, Zombie, cette production fait peine à voir en ce qui concerne la qualité technique exécrable de sa mise en scène et l'on se demande ce que peuvent bien faire ces ersatz d'acteurs par ici et par là. L'ensemble se rattrape à l'aide d'une quantité incroyable de séquences exceptionnellement gore (on dénombre une bonne dizaine de décapitations entre deux coups de tronçonneuse, le tout inondé par des hectolitres d'hémoglobine rouge-orangée et des hectogrammes de tripaille à gogo), malgré des trucages souvent fort grossiers, absence de moyens oblige. En dépit de sa grande médiocrité, Zombie '90 n'ennuie jamais; rythmé, délirant, inventif et drôle - involontairement ou non, la question persiste -, doté d'une tonitruante bande-son au synthétiseur il faut l'avouer assez réussie, ce zombie movie réalisé avec trois allumettes au cœur de la province germanique se regarde avec enthousiasme et part durant son dernier tiers dans un gros freestyle pour le moins couillu. Et si tout cela n'était finalement qu'une parodie bien subtile de Zombie plutôt qu'un simple film amateur méga-gore mis en scène par un type qui aurait trop vu l'œuvre de Romero ? Un mystère non résoluble tant que Schnaas n'aura pas réellement avoué ce qui lui est passé par la tête à ce moment-là…