Metropolis

9.7/10
Metropolis

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Bartledefi
Newbie - 3 critiques
publié le 31/08/2008 - 13:53
10
 

Mon avis

Plus qu'un chef d'oeuvre, UN MYTHE, UN MONUMENT du cinéma, une oeuvre digne d'un dieu. Dommage que le cinéma ne produise plus que des superproductions commerciales...
Sir Gore
America's Most Wanted - 525 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
10
 

Une œuvre légendaire

Sous les dehors d'un virulent pamphlet contre l'industrialisation et une préfigure géniale du nazisme, Metropolis peut se voir comme une petite révolution cinématographique à lui seul en regard des innovations techniques dont a fait montre Fritz Lang lorsqu'il réalisa cette superproduction ayant causé la ruine de la société de production UFA par son échec commercial cuisant. Le cinéaste, qui s’était consacré grâce à son Docteur Mabuse à l'aube des années 1920, bénéficia alors de moyens illimités, lui permettant d'aboutir à une œuvre pharaonique dans sa reconstitution, ses décors et son nombre de figurants, tout en expérimentant certaines audaces esthétiques de taille, comme le frame portrait (blanchiment des bordures du cadre pour mettre en valeur le protagoniste dans un environnement paradisiaque) ou encore le dit Effet Schüfftan, procédé photographique dû au chef-opérateur éponyme qui permit d'adjoindre des maquettes à des décors réels lors d'une même prise de vue. En dépit de l'insuccès peu flatteur qui discrédita sa réputation lors de sa sortie, Metropolis a acquis au fil du temps l'aura d'un grand classique du cinéma muet et d'un fleuron de l'expressionnisme allemand, chose qui laissa cependant son auteur de marbre, celui-ci s'avouant avec le recul déçu par son film, pour des raisons pourtant peu justifiables. Si le propos, avant-gardiste à l'époque, paraît aujourd'hui un tantinet obsolète, de même que le scénario, naïf, désuet et décousu, l'ensemble n'en conserve pas moins un incroyable esprit de modernisme par son ampleur formelle. Les plans sur les buildings de la ville Metropolis, le trafic automobile infernal filmé à distance et superposé sur des maquettes d'autoroutes, les scènes se déroulant l'intérieur de l'usine où les machines symbolisent l'enfer terrestre, tout autant de folies visuelles à l'impact bouleversant qui démontrent le caractère visionnaire d'une œuvre décidément en avance sur son temps. Évolution cinématographique oblige, la mise en scène de Fritz Lang pourra sembler assez statique et austère, mais ces limites dans les mouvements d'appareil se voient contrebalancées par un extraordinaire sens de l'esbroufe, transcrit dans ce que l'on pourrait qualifier de livre d'images baroque. Le jeu théâtral à l'extrême des comédiens ne saurait nuire à la qualité globale de l'interprétation, avec en tête la magnifique composition de Brigitte Helm qui endosse ici ce double-rôle de femme et d'androïde non sans un talent certain. Soulignons par ailleurs l'importance de la musique signée Gottfried Huppertz, à laquelle Metropolis doit beaucoup concernant sa profondeur dramatique; de somptueux thèmes d'une grande richesse mélodique, qui s'imbriquent totalement dans l'œuvre et n'excusent par conséquent les « massacres » entrepris par Giorgio Moroder, Martin Matalon ou encore Jeff Mills, des compositeurs menés par leur obstination à dénaturer le film de Fritz Lang en souhaitant y apporter leur propre vision musicale. Pièce maîtresse du septième art, point d'orgue dans la filmographie de son auteur, chef-d'œuvre visionnaire, prodige artistique, Metropolis est tout cela à la fois. Certes, la génération actuelle ne risque pas d'y trouver forcément son compte, mais cet emblème du cinéma muet exige un visionnage ne serait-ce que pour sa propre culture. Majeur.
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