Il était une fois en Chine...

Si je ne m’abuse, il s’agit d’un des films les plus connus de Jet Li et Tsui Hark. Deux grands noms du cinéma d’action asiatique avec lesquels je m’attendais à une grande claque. Ce que j’ai eu d’une certaine façon mais pas comme je l’espérais. En effet car sur le plan pratique et visuel, c’est d’une beauté absolue. Une maîtrise quasiment parfaite dans le genre avec des combats virevoltants et inouïs ainsi que des décors monumentaux. Quant aux comédiens, je redoutais que mon indulgence en prenne un coup car je ne suis pas un « habitué ». Mais en fin de compte, ils sont tous bel et bien dans leur élément alors que demander de plus ? Et puis tout ceci n’est rien comparé aux véritables problèmes qui ont freiné nette mon envie d’aller plus loin. Je veux bien que le scénario s’inspire de l’histoire d’un homme qui a vraiment existé durant l’invasion de la Chine il y a plus d’un siècle. Mais ce qui au départ aurait pu donner lieu à un grand film historique hors du commun se transforme en comédie d’aventure dont la bravoure laisse trop souvent place à la pantalonnade. Trop de personnages agissent de façon non crédible face aux événements qui les entourent. Un homme veut devenir élève de l’un pour ensuite vouloir devenir l’élève de l’autre qui sort de nul part en cassant des lances avec les dents. Ou encore le salaud de l’histoire qui ment sans arrêt et que tout le monde croit les yeux fermés. Je suis désolé mais trop de facilités de ce genre n’arrivent pas à passer chez moi. Déjà que la pilule avec les gros méchants américains racistes et les pètes culs anglais a eu du mal à passer, je ne vous raconte pas l’effort que j’ai du fournir à essayer de comprendre le pourquoi de tous les personnages secondaires. Pourquoi avoir traité des événements aussi sérieux de manière aussi décalée ? Je ne pense pas que la réalité soit proche du scénario du film, en tout cas en ce qui concerne certains personnages. Je dois encore m’attaquer aux cinq autres suites et j’ai vraiment peur de devoir me retaper la même chose. Le pire c’est que le film n’est pas long à suivre car on ne s’ennuie pas. Mais à quand une séquelle plus sérieuse avec les mêmes qualités que le premier ?

De part ses combats réussis et graphiques et son optique de redorer le blason des films SB laissés trop longtemps aux oubliettes, Tsui Hark signe une oeuvre pas commode qui allait marquer toute une génération de cinéphiles et de réalisateurs. Jet Li, bien avant l'ère Hollywoodienne, était bien employé.