Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon

... et pour le rire !

Déjà, ce film n'aurait jamais vu le jour sans notre bon ami Indiana Jones !
Pourquoi ? Faut vous faire un dessin ???

Quand la série B opportuniste demande le bon gros Z qui tâche en mariage, et qu'il répond langoureusement oui, le fruit de leurs amours donne ça: un pur film d'aventures totalement décomplexé, à prendre totalement au second degré. Les scénaristes abordent, de toute évidence, de manière très volontaire le ton de la parodie.

Richard Chamberlain épatant et en pleine forme, n'oublie jamais de sortir une vanne bien foireuse dans les situations critiques, Sharon Stone, couronne le mythe de la blonde écervelée, en débittant des conneries à n'en plus finir et en mettant son héros constamment dans la merde, et les situations les plus grotesques et impossibles s'enchaînent à un rythme d'enfer !
Allan Quatermain surfe sur des rails pour remonter sur un train, ses péripéties sur un avion deviennent irracontables tellement elles sont improbables et débiles, ils se retrouvent tout deux dans une marmite géante remplie de légumes pour servir de plat chaud à des "sauvages", etc...
Tout cela dans une totale liberté de ton et un constant pied-de-nez à la logique... Jouissif !
L'ensemble est tellement bien rythmé, qu'on se prend au jeu des scénaristes, d'en avoir rien à foutre pourvu que ça déconne...

A cela, ajoutez tout ce qui fait rire aussi, mais involontairement: des effets visuels lamentables (putain, les transparences dignes de 50's), et des fautes de raccord monumentales (la marmite qui change de forme régulièrement avant et pendant l'évasion).
A noter également un certain racisme digne des années 50, certainement involontaire car dû à une caricature outrancière: les noirs sont tous représentés comme des "bamboulas" débiles, et leur taux de mortalité dans le film laisse rêveur... Passons !

Notons également une scène d'une telle stupidité, qu'il est impossible de savoir ce qui est volontaire et ce qui ne l'est pas dans le portnawak:
Nos deux héros sont accueillis dans la tribu des Obugwas, qui ont décidés de vivre la tête en bas car ils trouvent que "le monde est trop méchant".
"- Comme c'est triste!" observe finement notre blonde Jesse, jamais en panne de remarques utiles.
"- C'est surtout très gênant si on a de la monnaie dans les poches!" rétorque un Quatermain qui ne perd jamais le Nord.
Il faut voir les "gentils/mais-très-cons sauvages", devant lesquels Jesse est béate de reconnaissance, se balancer de branches en branches, la tête en bas, sauvant nos deux invincibles gags-héros, puis soulevant et laissant tomber les soldats teutons comme des merdes... Imparrable !

Enfin un cynisme cruel de bon aloi:
Le méchant Turc qui abat la moitié de la garnison allemande qui s'enlise dans les sables mouvant pour leur marcher dessus, en invitant le colonel nazi à le suivre, ou bien encore notre ami Turc qui l'oblige à bouffer des diamants en lui expliquant qu'il les récupérera plus tard en l'éventrant...
Les deux méchants, le Turc et le nazi, excellement interprétés par John Rhys-Davis et Herbert Lom, contribuent largement à l'esprit déconnatoire et va-te-faire-foutre du film, notamment avec leurs constantes chamailleries de (très) méchants sales gosses...

Ne prenez surtout pas ce film au 1er degré, c'est impossible qu'il ait été conçu dans cet esprit, et vous auriez vraiment l'impression qu'on se fout de votre gueule !
Prenez le pour ce qu'il est: Un film qui atteint parfaitement son but, à savoir divertir coûte que coûte !
Les acteurs s'amusent comme des petits fous... nous aussi !!!