Death Note - L : Change the World

5.0/10
Death Note - L : Change the World

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Portrait de Dante_1984 Dante_1984
I am Legend - 1124 critiques
publié le 16/09/2009 - 09:41
8
 

23 jours plus tard

L – Change the world est un spin-off de Death Note. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une histoire alternative à l’œuvre original. Il n’y a quasiment aucun rapport entre les deux, puisque le seul lien est l’énigmatique L. On commence par un début plutôt fastidieux, étant donné que l’on tente de se situer chronologiquement par rapport aux évènements antérieurs. On se place donc vers la fin de Death note 2 et les 23 jours suivant, annonciateurs de la mort inéluctable de L.

Le premier constat a effectué concerne l’intrigue. Bien plus simpliste et prévisible qu’auparavant, on regrette le manque d’originalité et d’intensité de l’ensemble. Car oui, le film de Hideo Nakata manque cruellement de rythme. Il souffre de trop grandes longueurs et accentue le manque de challenge pour L. Il faut bien l’avouer, le seul adversaire digne de ce nom pour L était Kira. Cette petite bande de mégalomanes prônant la fin de l’espèce humaine fait pâle figure à côté de ce dernier. Donc, vous l’aurez compris ce spin-off ne supporte la comparaison avec ses illustres aînés.

Néanmoins, si l’on arrête de les comparer, on découvre un univers tout aussi intrigant et étrange. Le film porte sur le danger des virus et leur risque de mutations pouvant causer des ravages. Le contrôle de la pandémie serait alors perdu. Chose intéressante, le virus du film est une symbiose entre la grippe et le virus Ebola. Une question d’actualité donc, qui sans être alarmiste, porte une réflexion sur nos réactions face à un tel fléau, mais également sur celle des autorités compétentes. On retrouve également une manipulation des médias tout au long de l’histoire afin de débusquer les fuyards. Cependant, le film ne s’attarde guère dessus et se focalise davantage sur l’expansion excessive de l’homme et de sa nuisibilité sur son environnement et l’écosystème de la planète. Des conséquences désastreuses pourraient en découler.

En conclusion, L – Change the world est un spin-off souffrant de la comparaison avec les autres films de la franchise, notamment à cause d’un scénario sommaire. Cependant, il est tout aussi porteur d’un message intéressant à analyser.

Portrait de Carth Carth
Serial Killer - 710 critiques
publié le 30/09/2008 - 12:37
2
 

Spin-off navrant

Attendu par un cercle très fermé (c'est à dire uniquement les fans), L Change the World est la première vraie rupture -sur le papier- avec le manga original. Autant l'on pouvait comprendre l'intérêt de Kaneko Shusuke de garder intact les personnages du manga pour palier à son absence de talent de metteur en scène, autant Nakata Hideo s'atèle ici à garder uniquement L, logique si l'on suit la continuité de The Last Name. Le gros souci de cet espèce de spin-off c'est qu'il plombe la franchise originale en laissant l'esprit de côté, dans l'optique de virer vers une simple enquête policière sous fond de virus qui menace l'humanité, normal lorsque ses créateurs ont pensé avant tout à la planète : leur but est d'éradiquer la race humaine inutile qui s'accroit de plus en plus. Halte à la surpopulation qui entraîne le réchauffement planétaire, halte à ceux qui souillent nos eaux. Une affaire d'état? Non, juste une expérience de commerciaux peu scrupuleux. Le film commence déjà mal en cautionnant ce genre de discours, comme s'il fallait éradiquer une partie de la population pour rétablir une la stabilité de l'environnement, en plus de ne pas avoir de sens cela pourrait donner de sales idées aux plus influençables de ses spectateurs, ce L Change the World est à la fois irresponsable et rate à peu près tout ce qu'il entreprend. L'inégalité du rythme est encore une des grandes marques de fabriques de la saga, dont les rares séquences intenses (le mot est grand, on y reviendra) sont ponctuées par des dialogues insipides faisant la part belle aux déductions une fois de plus imaginées à la va-vite (la séquence où la scientifique corrompue gribouille des chiffres sur une page pour finalement déduire qu'un certain Watari est lié à son affaire témoigne d'une profonde débilité). Mais le plus rageant réside aussi dans l'inégalité de son traitement, Nakata ne sachant plus où donner de la tête au bout de cinq minutes de film, décide de passer la seconde en plombant l'esprit "fantastique" de la saga par la suppression pure et simple du livre de la mort et de son dieu, et par l'introduction de la thématique du virus qui donne lieu à des moments de cinéma que l'on croyait disparus depuis le "classique" d'Herman Yau, Ebola Syndrome. Nakata se complait dans une surenchère grotesque de violence visuelle lors d'une séquence de test du virus dans un village perdu de Thaïlande qui n'a réellement rien d'efficace : les maquillages sont grossiers, l'interprétation des villageois en rajoute une couche dans l'agonie pas crédible et la caméra alors sur épaule donne la désagréable impression d'être devant un film amateur. Si les séquences gores ponctuent le film de manière assez régulière, encore plus en fin de métrage, elles insufflent au film un esprit bis bidonnant car faisant clairement penser à ce que les réalisateurs français et transalpins faisaient de mieux dans le film de genre durant les années 70 et 80, évidemment dans le domaine du film de contamination ou de zombies à tendance nanar.

Le manque de talent, d'inspiration et de renouvellement y sont sûrement pour quelque chose dans la mesure où la séquence finale à bord de l'avion renvoie à ces palanquées de films catastrophes lorgnant du côté du fantastique qui pullulent sur nos écrans de télé en seconde partie de soirée. Mais ce qui chagrine davantage avec L Change the World, c'est l'inexistence de quelconque direction artistique, les lieux et les décors n'ayant aucune cohérence entre eux, tous plus clichés les uns que les autres dans le genre (une jungle, un burreau secret, un laboratoire...), décrédibilisant encore plus l'univers estampillé Death Note que l'on ne retrouve évidemment pas ici. Enlevez L et vous obtenez un simple film catastrophe sans la moindre identité visuelle ou thématique : les personnages semblent être tous vidés de leur substance, les seconds rôles alignent les gaffes avec un humour involontaire (l'agent du F.B.I qui parcourt les rues de la ville à bord de sa camionnette à crêpes, les bad guys qui cabotinent...) ou alors disparaissent sans la moindre pitié (le docteur Matsudo agonisant comme c'est pas possible devant les yeux de sa fille, rayon complaisance on attend des sommets). Nakata ne s'est visiblement pas préoccupé de la franchise et réalise l'exemple même d'une oeuvre de commande simplement ratée. Mais étrangement, la déception est bien moins grande que celle d'un Death Note, sans doute parce que les ingrédients de la saga ne sont pas massacrés par un tâcheron tout simplement parce qu'ils sont ici absents (pas bête!) et parce que l'histoire se suit malgré tout. L'idée du contre-la-montre est appréciable et participe au changement de comportement de L, ce dernier oubliant ses manies d'attardé pour devenir sans doute plus humain avec ceux qu'il protège, les deux séquences où il se force à se redresser témoignent de son envie de changer. Malgré tout il faudra faire avec sa gestuelle pathétique, imbuvable pour toute personne ne se sentant pas concerné par le culte voué au manga et à la série. Grand gagnant de la catégorie néo-nanar nippon bien mis en avant par la Warner (jamais bien loin lorsqu'il est question de faire du pognon avec n'importe quelle franchise à succès), L Change the World est un "nom" qui cache un gros nanar d'exploitation. Une chose est sûre, Nakata a peut être les clés pour changer le monde, mais il ne sauvera pas le cinéma. Critique publiée à l'origine sur cinemasie.

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