Hell

Victime d’un accident de la route, un groupe de jeunes se retrouvent dans un univers étrange et dangereux. Plongé dans un profond coma, ils vont tenter de s’échapper de ce cauchemar. Après l’excellent Bang rajan et le très admirable Art of the devil, Tanit Jitnukul revient avec Hell. On retrouve le mysticisme et les croyances ancestrales qui avaient imprégnés Art of the devil dans ce film d’horreur original et ambitieux. Le réalisateur nous propose une vision de l’au-delà peu réjouissante où des démons soumettent à des tortures inimaginables les pauvres pêcheurs que nous sommes. A ce titre, elle sorte de l’ordinaire et se révèle toutes plus sordides les unes que les autres (ex : faire boire de la lave ou arracher les intestins). Chaque acte, bon ou mauvais, possède des conséquences irréversibles sur notre Karma. Il nous appartient le choix d’en assumer les répercussions. Un monde complexe au design inspiré s’ouvre à nous. Le voyage ne sera pas de tout repos. Bien au contraire. Des plaines arides aux forêts impénétrables, cet au-delà, mêlé des croyances thaïlandaises et de fantasy, nous transporte dans un univers fascinant et sinistre. Néanmoins, certains effets spéciaux montrent rapidement leur limites. Dommage, mais cela n’entache en rien notre périple dans ses contrées inhospitalières où se terrent des créatures étranges. Du côté des défauts, on notera également des personnages peu attachants et trop conventionnels. Malgré ses quelques imperfections, on traverse un univers (et une époque ?) envoûtante au possible. Pour conclure, Hell est un film thaïlandais original et paradoxal. En effet, l’enfer est visuellement sublime, on ne peut que saluer le travail effectué sur les décors. En dépit de quelques errances, ce film nous laisse entrevoir l’au-delà de façon pessimiste et pernicieuse.