La Sorcière Sanglante

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Portrait de Warhammer Warhammer
I am Legend - 1058 critiques
publié le 10/02/2012 - 14:01
8
 

Princess gothica

Un gothique italien mâtinée de fantastique d'excellente facture, mais contrairement au titre il ne s'agit pas d'histoire de sorcellerie mais d'une résurrection d'une supposée sorcière, brulée vive à tords et qui cherche à se venger du prince du château responsable de sa mort. Le scénar est tout de même hallucinant, c'est très classique au départ et après on se retrouve embarqué dans une tragédie shakespearienne, avec un prince qui tombe amoureux de la fille cadette(de la femme qui l'a fait brulée)et ensuite de la femme(celle qui est revenu de la mort pour se venger),qui n'est autre que la soeur ainée de la cadette. Vous me suivez? Non? Je vous comprends, il faut vraiment voir le film pour le croire, malgré cet imbroglio scénaristique, l'ensemble se suit avec plaisir avec tous les ingrédients caractéristiques du style: un beau noir et blanc, du macabre, une ambiance poisseuse et cerise sur le gateau la belle barbara steele. A noter un épilogue vraiment excellent,un des meilleurs que j'ai vu dans ce genre de film.
Leduffpascal@cp
Copycat Killer - 30 critiques
publié le 06/04/2011 - 13:35
8
 

Impressionnant !

Un carton en fin de générique annonce la couleur : " les superstitions et la cruauté s'allient à la peste pour faire de la vie un enfer ". Et le programme sera respecté. Nous sommes à la fin du XVème siècle, le temps des croyances où une femme peut être brûlée vive pour raison de sorcellerie et où un prêtre peut déclarer que si " la justice des hommes est faillible, celle de Dieu ne l'est pas " lorsqu'une femme doit faire face au bûcher. Helen Rochefort tente de plaider la cause d'Adèle, sa mère, accusée d'être une sorcière et d'avoir assassiné Franz, le frère du baron Humboldt. Mais celui-ci abuse d'elle et pendant ce temps sa mère meurt dans un feu censément divin, sous les yeux de Karl, neveu du baron et véritable meurtrier, pressé d'hériter. Son oncle, lui, pousse Helen dans les flots pour éviter qu'elle ne le dénonce et elle sera retrouvée noyée. Sa jeune soeur, témoin de la mort de sa mère, est recueillie par la fidèle domestique Grumalda et elles entretiendront en secret la mémoire des deux victimes de ce clan mortifère, tous maudits par celle qui a péri sous les flammes. Des années plus tard, alors que la peste frappe, la petite Elizabeth a grandi et surprise, ce n'est pas sous les traits de Barbara Steele qu'on la revoit. Comment reviendra-t-elle alors ? Car elle reviendra, forcément... Sa jeune soeur séduit malgré elle Karl et il l'épousera. Elle ne cache pas ses sentiments : elle le hait... Soudain, le cadavre de la noyée décomposée et envahie de vers ( ces visions sont vraiment réussies ) se ranime et c'est sous le nom de Mary que Helen réapparaît et fascine tout de suite Karl. Celui-ci a oublié la menace de la sorcière et il n'a alors qu'une obsession : se débarrasser de son épouse devenue encombrante et la malédiction va se réaliser de façon machiavélique.

Barbara Steele hantant les murs d'un château, c'est arrivé très souvent dans le cinéma italien. Parfois avec réussite, parfois moins. Ici, première bonne nouvelle, le réalisateur est Antonio Margheriti / Anthony Dawson. Et comme souvent chez lui ( surtout à cette période de sa carrière ), la mise en scène est vraiment soignée, l'image belle et le rythme plutôt bien soutenu. De très beaux mouvements de caméra, un cadre magnifiquement soigné. Les décors de Giorgio Giovannini et le très beau noir et blanc de Riccardo Pallottini sont d'une grande beauté, la musique de Carlo Rustichelli ( sous le nom de Evirust ) agréable sans être d'une profonde originalité, mais heureusement ce n'est pas tout.

Car s'ils sont souvent remarquables visuellement, les films dits de " gothique italien " pêchent parfois par une intrigue mollassonne et se défaussent trop facilement sur cette qualité d'image envoûtante. Antonio Margheriti réalise ici un film d'épouvante gothique de qualité grâce à un scénario qu'il a co-écrit, autour d'une manipulation entre film noir et film de fantômes d'une crédibilité très appréciable. Le plan diabolique qui se retourne contre son instigateur est brillamment amené, plutôt inventif et cohérent malgré des rebondissements qui pourraient être terriblement factices. Dès les scènes d'exposition, le climat d'étrangeté est soutenu, et le film est une des grandes réussites de ce genre fragile malgré les baisses de rythme, qui patine parfois à partir de la séquence du passage secret découvert par hasard. Evidemment, l'interprétation toujours intense de la comédienne fétiche du genre permettent à ce film n'est pas étranger au plaisir du cinéphile. Barbara Steele est toujours aussi belle, aussi fascinante que dans ses autres films et sait passer de l'innocence à la cruauté avec une égale subtilité, grâve à son corps " recréé pour venger son esprit errant ". Une performance magnétique, inimitable, envoûtante.

La fin dans le mannequin est brillante et brûlante, un joli moment de terreur démoniaque, proche de celle du " Wicker Man " avec Christopher Lee avec une victime qui ne peut plus ni parler, ni bouger. Un calvaire remarquablement vécu de l'intérieur.

La version française est plutôt correcte malgré quelques traces d'humour involontaire ( lorsqu'on s'écrie " Pauvre Franz ! " - la première victime - ou quand Karl s'emporte : " J'ai 18 ans, je ne suis plus mineur " - étrange au XVème siècle, ce type de déclarations ) mais elle est néanmoins sérieuse et professionnelle, loin de certaines caricatures de l'époque. Et on peut apprécier quelques belles traductions comme " Les vieux ne sont pas solides, un rien peut les tuer. " Mais rien ne vient gâcher ce bon plaisir de cinéma, même pas le brushing anachronique de George Ardisson, le maléfique Karl.

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