Douce Nuit, Sanglante Nuit 4: L'Initiation
Critiques spectateurs
Réalisateur: Brian Yuzna Avec Clint Howard, Neith Hunter, Tommy Hinkley, Hugh Fink, Richard N. GladsteinInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 14/03/2012 - 14:46
De quel rapport?
Du point de vue du scénario, on abandonne complètement le père noël tueur psychopathe des deux premiers opus. Le seul lien entre ce film et la saga, c'est que cela se passe durant la période de Noël. A ce rythme là, tous les films se déroulant à noël auraient pu s'appeler douce nuit sanglante nuit. Bref, ceci dit peu importe le titre, ce qui est intéressant, c'est le contenu. Le film débute sur une mort bizarre. Une jeune femme tombe d'un toit et son corps est à moitié carbonisé. Une journaliste souhaite prendre en main l'enquête. Malheureusement, elle est un peu moquée par ses collègues masculins et va essayer de faire cavalier seul. Pour cela, elle va se rendre dans une bibliothèque occulte et va rencontrer une patronne encore plus bizarre que son enquête. Elle va se lier d'amitié avec cette femme et elle va aussi voir des insectes géants de partout dans sa maison. Bref, en gros, la femme possède une sorte de secte composée essentiellement de femmes et notre héroïne va comprendre que le meurtre et cette secte qui voue un culte à Lilith sont liés. Le mot qui me vient le plus à l'esprit, c'est bizarre. Mais parfois, le bizarre peut être génial, sauf que là, le bizarre ne prend pas la sauce et on se demande où veut en venir le film. Pourquoi ce film a-t-il été fait. bref, niveau scénario, c'est beaucoup trop obscur.
Par contre, il y a un point sur lequel Yuzna ne s'est pas trop planté, il s'agit de l'ambiance. Le réalisateur nous propose une galerie de personnages à la fois glauques et inquiétants et ponctue cela avec une ambiance qui oscille entre les cultes malsains faisant appel au corps et à l'inceste et la transformation, voire même la métamorphose du corps passant d'un stade larvaire à un stade adulte complètement différent. De ce point de vue là, le film arrive à dégager quelque chose de dérangeant, de gluant, de sale et le rendu est plutôt pas mal. Malheureusement, la faiblesse du scénario ne parvient pas à sublimer cette ambiance si particulière et ses jeux de lumière rose pâle rappelant la chair humaine. De plus, le film reste ponctué de scènes assez ennuyeuses où notre héroïne, ne comprenant pas elle-même ce qu'il lui arrive se pose des questions existentielles sur ces femmes si bizarres et sur sa relation avec les hommes.
Au niveau des acteurs et des actrices, ça reste assez moyen tout de même. Le plus gros problème provient de trois choses. La première concerne l'actrice principale, qui tient assez bien son rôle mais qui ne parvient pas à s'attirer la sympathie du public. Son personnage reste lisse, sans grande envergure et on peine grandement à prendre peine de son sort. La deuxième chose concerne la grande méchante, la libraire, qui ressemble à une personne lambda et qui ne dégage rien de vraiment maléfique même lors des rituels un peu cochons et malsains. Du coup, on se fout aussi de son sort et on se dit qu'elle ne peut pas vraiment être si méchante. La troisième et dernière chose concerne un acteur, celui qui joue le clochard au service de la libraire. En plus d'être complètement affreux, il nous sert un rôle grossier de mongolien, et même si le personnage rentre bien dans le domaine qu'on lui demande, il reste gênant dans le film, comme une tâche sur un col de chemise.
Enfin, au niveau des effets spéciaux et des effets gores. Le film reste assez dépourvu d'effets gores. Il s'agit plutôt d'effets sales, d'effets de transformation du corps. Par exemple, on va voir plusieurs fois le corps de l'héroïne se transformer en une sorte d'insecte géant ragoutant. Ses doigts se regroupent pour forment une sorte de masse de chair ou encore ses jambes s'associent pour former une sorte de membrane gélatineuse. Sans être très gore, ces effets restent tout de même bien dérangeants et ce n'est pas plus mal, mais encore une fois, l'incompréhension générale du scénario me fait dire que tous ces effets ne servent qu'à dégouter le spectateur et rien de plus. D'autres effets feront appel aux dégouts des spectateurs comme les insectes géants, ou encore les espèces d'asticots géants que trouve le clodo dans des conduits d'aération avec beaucoup de bruits de succions et de gel translucide bien épais s'écoulant sur le sol.
Au final, douce nuit sanglante nuit 4 l'initiation n'a que peu de rapport avec les trois épisodes précédents. Délaissant le slasher made in 80, Brian Yuzna se penche vers l'occultisme et la sorcellerie à grands renforts de rites dégueulasses et d'ambiance glauque avec des personnages ragoutants. Un chouette cocktail me direz vous, mais il n'en n'est rien. Le scénario, trop alambiqué propose une galerie de personnages improbables avec des insectes en mousse et surtout une histoire peu passionnante dans laquelle il ne se passe pas grand chose et on se demande pourquoi ce film a été fait. Bref, une grosse déception et même si ce film est meilleur que le précédent (il n'en fallait pas beaucoup), il reste médiocre à bien des égards. Si vous aimez les cafards géants et les clodos pourtant un masque de Pinocchio, alors peut être que ce film vous plaira.
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