La Vengeance du serpent à plumes

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Portrait de VonRolling VonRolling
America's Most Wanted - 368 critiques
publié le 25/02/2013 - 15:09
8
 

Quand Loulou leur vole dans les plumes

Une simple comédie avec Coluche ? Et bien non. La Vengeance du Serpent à Plumes fonctionne un peu sur le principe de Banzaï. Mais cette fois, c’est le côté film d’aventure qui domine. Mélange payant pour ce bon vieux Gérard Oury ?

Loulou Dupin est un beauf sympathique qui n’a pas grand-chose pour lui. Un beau jour, la vie semble lui sourire : il hérite d’un appartement, d’une fortune, et il trouve même l’amour ! Bien évidemment, c’est trop beau pour être vrai. Derrière ces beaux évènements se cache une sombre histoire de terrorisme qui l’entraînera jusqu’au temple inca du Yucatan où il prendra part, malgré lui, à la Vengeance du Serpent à Plumes.

Gérard Oury est plus connu pour ces cartons tels que La Grande Vadrouille ou Rabbi Jacob. Malheureusement, le succès n’est plus le même après la période Pierre Richard dans les années 80 et l’aventure de Loulou n’a pas rencontré le succès espéré. Pourtant, je trouve que La Vengeance du Serpent à Plumes mérite mieux que sa réputation de film con.

Avant de jouer sur la corde comique avec Coluche et Luis Rego, le film se structure avec une histoire, certes un peu grossière, mais plutôt bien ficelée. L’action terroriste est donc le cœur sombre du film, ce qui permet de panacher entre son ambiance malsaine et les grosses conneries à la française. C’est plutôt bien vu. Cependant, si l’aventure donne un sens au film, les gags atomisent sa crédibilité. Au final, on navigue entre les 2 horizons sans jamais réussir à s’épanouir complètement dans l’une ou l’autre.

Vengeance du Serpent à Plumes flirt étrangement avec les sentiments de danger et de mort. Oury semble vouloir rappeler régulièrement que le contexte n’est pas sans risque, en éliminant parfois des personnages dans des circonstances peu risibles. Je pense notamment au chinois qui se plante sa propre lame dans le ventre, aux flics tués de façon très sanglante ou au binoclard au 3ème œil. Coluche revêt même un costume de squelette. C’est drôle, certes. Mais l’icône ne m’avait pas rassuré étant jeune.

La musique de Michel Polnareff est un point qu’il faut aussi noter car il joue sur des registres particulièrement variés. On a droit à des mélodies riches et entrainantes, comme lors de la poursuite des prisonniers, mais aussi à des sons angoissants. Le thème d’intro traduit plutôt l’insécurité et les bruits qui accompagnent les apparitions de la statue font même flipper !

Mais bon. A travers ce clair / obscure surprenant, notons l’interprétation de la belle Maruschka Detmers. Je trouve qu’elle fonctionne très bien sur les 2 registres principaux et qu’elle s’adapte honorablement au jeu de Coluche. Elle sait jouer la douceur aussi bien que la rage rebelle. En plus, Gérard Oury nous offre des vues imprenables sur sa très jolie plastique. Je dois d’ailleurs avouer que la scène du téléphone est la première qui me vient à l’esprit lorsqu’on me parle du film…

Conclusion : La Vengeance du Serpent à Plumes est un divertissement honnête qui ne provoque pas le rire en permanence, mais nous entraine dans une bonne aventure teintée de dangers et de rebondissements inattendus. Son caractère si particulier vient, selon moi, du fait qu’il prend le risque de se couvrir de l’ombre de la mort. Et si cette ombre avait été une plume, je suis sûr que Coluche aurait su la placer avec bio pour confirmer son statut de personnage rare.

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