Anaconda 3: L'Héritier

La saga Anaconda part en live, ce n'est un secret pour personne ! Le premier film, sorti en 1997, s'était révélé être un bon divertissement, doté d'un bon casting et d'une réalisation bien emballée, avec une créature animatronique convaincante : le minimum syndical pour un film de ce genre. Oui mais David est une célébrité, et ses exigences salariales concordent parfaitement avec sa notoriété auprès du grand public. Tant pis, l'anaconda géant ne volera pas la vedette à David, comme stipulé dans le contrat de l'EX-star (faut pas déconner...) Le résultat : un amas de pixels colorés évoquant vaguement la forme d'un serpent de taille plutôt conséquente... Mouais, ça passe ! Pas suffisant cependant pour rester dans les cordes d'un budget tout de même limité : le parc municipal situé à quelques pâtés de maisons des studios fera parfaitement l'affaire comme territoire de chasse de notre créature numérique. Une véritable jungle, avec sa pelouse à ras, sa végétation clairsemée, ses arbres parfaitement taillés... En y regardant de plus près, on apercevrait presque un banc public au détour d'une clairière !

Bref, ne vous attardez pas sur cette daube indigeste, et ce même si vous fantasmez depuis des années sur les pectoraux bronzés de David. Ca n'en vaut pas le coup, croyez-moi !

Tout d'abord, l'action ne se déroule plus dans la jungle mais dans une misérable forêt en bordure de la route, on sait que le budget est bas mais ça n'excuse pas tout et encore, si ce n'était que ça, ça n'aurait pas encore été trop grave mais ajoutez à cela un scénario banal sans rebondissements, des personnages cons comme des pommeaux de douche, des effets spéciaux faits maison sur photoshop, un final tout bonnement faible et misérable et vous obtenez la plus grosse déception de votre vie même si vous aimez les nanars...

Bref, Anaconda 3 est tellement cliché que cela semblerait idiot de le décrire concrètement mais de manière abstraite, je dirais que ce troisième opus a été réalisé pour obtenir un peu plus de pognon auprès des amateurs de la saga mais quand on ne sait pas, on ne fait pas... Et encore, on ne sent absolument aucun enthousiasme de la part de la réalisation ou des acteurs.

D'ailleurs, si vous voulez vous venger sur votre pire ennemi, offrez-lui ce film et je pense qu'il ne reviendra pas de sitôt...

Dans Anaconda 3, il y a du suspens. Oui... les 2 serpents de 20 mètres de long se cachent dans une petite grange, plus petite que la bicoque à Charles Ingalls mais personne ne les voit. Houououou... oukcé qu'elles sont cachées les vilaines bébêtes ???

Dans Anaconda 3, il y a de la science. Oui... la blonde qui s'est cassé la gueule se retrouve acculée contre un arbre (attention à bien lire) avec le serpent sous le nez mais elle est sauvée in extrémis car il ne la voit pas à cause de la boue. Faut dire, c'est con aussi un serpent. C'est pour ça qu'à Koh Lanta, les gens se roulent dans la boue. C'est pour que les serpents ils les voient pas. Nan mais vous croyiez quoi, vous ? Que c'était juste pour faire joli ? Denis Brogniart il a tout piqué à Anaconda 3. Revenons à nos moutons... Quelque temps après (ou avant, je sais plus) cette même blonde fait un massage cardiaque à son pote en lui appuyant sur le flan mais le mec meurt (allez comprendre, pourtant elle y mettait de la bonne volonté...).

Dans Anaconda 3, il y a des dialogues qui tuent. Oui... "Je regarde en haut" - "Moi à droite" - "Moi à gauche". Audiard n'a qu'à bien se tenir, la relève est assurée.

Dans Anaconda 3, il y a des super raccords de la mort. Oui... Pinkus se fait choper au niveau du cou et, le plan suivant, se retrouve avec une plaie juste au dessus de la ceinture. A moins que le gars soit vraiment mal gaulé, y'a comme un truc qui colle pas...

Mais surtout, dans Anaconda 3, il y a David Hasselhoff qui joue comme un branque et qui trimballe son fusil comme il trimballait sa bouée rouge. Et il a pris du bide, pépère.

Vous l'aurez compris, point de scénario ni d'effets spéciaux corrects ni d'acteurs convaincant à part la chèvre qui tient vraiment très bien son rôle de chèvre. Super pro la biquette, rien à dire.

Et dans Anaconda 3, les serpents ont des dents !!! Rien n'est perdu pour les poules...

Avec des dialogues du tonnerre de Dieu: - "Il faut retrouver un serpent de plus de 20 m", - "Je crois qu'il est dans mon pantalon!"; ou alors: - "Il recrache toute la nourriture qui n'est pas bonne"; - "Faites attention Amanda, vous risquez d'y passer!"; ou encore: - "Bon, on passe au plan B!", - "C'est quoi le plan B?", - "J'en sais rien!"; allez, un dernier pour la route : - "Amanda, j'ai la jambe cassée", - "Ne bouge pas!". Mouaaaaahahahaha, trop puissant!!!

Le film est bien rythmé, et bien gore, parfois bien dégueulasse, et souvent bien marrant pour ce qui est des morts (le type qui se fait dévisser la tête pas le serpent, dont le corps continue à tenir tant bien que mal debout, et à tirer partout...). Les effets numériques pour les serpents ne sont pas toujours très convaincants, mais bon, ça passe, c'est un DTV...

Certains interprètes sont attachants, notamment une très jolie blonde, qui en plus d'être jolie, a du talent. Et pour tous ceux qui comme moi pensent que David Hasselhoff est devenu un bon acteur en vieillissant, ils apprécieront sa composition de vieux baroudeur cynique. Un personnage, qui d'ailleurs n'a pas fini de vous surprendre...

Un nanar certes, mais un bon nanar, un bon gros nanar comme on aimerait en voir plus souvent! Et avec sa fin ouverte qui appelle irrémédiablement une suite, on peut espérer un 4e opus tout aussi con, distrayant et décomplexé...