The Human Centipede 3

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Portrait de Hades Hades
Graine de psychopathe - 240 critiques
publié le 12/06/2023 - 16:33
8
 

Gore et humour noir, la parfaite recette

Ce film est en continuité avec les deux autres, tout en étant un ovni.
Déjà il suit cette idée de surenchérir, cette fois c'est carrément une bande de détenus qui va servir de mille pattes, et on a su donner des raisons logiques au pourquoi de cette expérience: assurer un meilleur contrôle sur ces criminels très dangereux, économiser dans le même temps sur les rations de nourriture et inciter à ne pas récidiver, en gros gérer une prison en faisant des économies.
On est encore dans l'idée du film dans le film car le comptable s'inspire des deux premiers humans centipedes pour ce projet qu'il présente au directeur, on a même Tom Six qui joue son propre rôle et contribue au développement de cette expérience. L'aboutissement de ce processus narratif , je dirai.
Le directeur est un personnage absolument fascinant dans ses prises de paroles, son racisme omniprésent, ses coups de sang, sa mysoginie. Le personnage est tellement une caricature de la face obscure de l'humanité qu'il en devient hilarant, d'ailleurs il est joué par l'acteur qui avait incarné le Dr Heiter. Intéressant de le voir dans un rôle très différent.
Le comptable, jouer par celui qui faisait Martin dans le deux, est un personnage plus en retrait. C'est lui qui aborde le fameux projet mais il le fait dans un cadre pragmatique en rapport avec sa fonction et reste le plus souvent effacé face aux excès du directeur qui prend clairement la vedette.
Leur duo fonctionne très bien, notamment du fait de ce rapport dominant dominé.
Plus le film avance, plus la folie prend le pas sur la raison, même les moins réceptifs à cette expérience finisse par y adhérer, notamment le gouverneur, joué par l'excellent Eric Robert, montrant que la logique matériel prend le pas sur toute notion d'humanisme.
Évidemment, les grandes victimes de l'histoire sont les prisonniers à qui finalement on retire tout droit à la fin et qu'on déshumanise. En même temps, ils sont présentés comme des êtres brutaux sans morales du coup leurs sorts semblent mérités, du point de vue du film.
C'est du grand délire mais assumé et cette fois l'humour est en rdv. Finit le côté hermétique et angoissant, place à une explosion d'absurde, de dérision, d'humour noir, de parodie. Mais tout ça sert à amener un propos très intelligent sur le système carcéral.
Au final, ce film est mon favori des trois car il a su associer le sombre et l'humour tout en s'appuyant sur un propos très riche qui interroge notre propre réflexion sur la société. Les deux autres films étaient beaucoup plus axé sur la folie des personnages principaux, le mille pattes ne servant que d'expiatoire à leurs vies mornes alors qu'ici il répond à une vraie polémique sociétal, amoral certes mais tout le propos du film est justement de poser notre regard sur cette problématique.
Un excellent Film, très divertissant. Certaines scènes demeurent choquantes mais ça reste relativement plus sages que dans le deux.
Reste que les trois films se valent et resteront des pépites dans le cinéma de l'horreur.

Portrait de Gory Freddy Gory Freddy
I am Legend - 1952 critiques
publié le 09/06/2016 - 01:19
3
 

Pas la merde attendue !

Il est des films qui sont quasiment des cas d'école de tout ce qu'il ne faut pas faire.
Scénario creux, surenchère inepte, souvent dans la bêtise, acteurs en roue-libre qui finissent par dicter "leur" rythme au film, FX au rabais quand c'est tout ce qu'il reste à espérer d'un désastre évident au bout de quelques minutes de projection...

Tom Six avait promis un 3e épisode qui ferait passer "le second pour du Disney"...
Pourtant c'est très largement le plus faible des trois opus autant en terme de violence graphique que psychologique.
Quelques débordements jouissifs ça et là mais rien qui fasse honneur à sa promesse.

Mais si il n'y avait que ça !
Parti sur un bon pitch (bien que total portnawak): un directeur de prison sur les conseils de son comptable, décide d'appliquer les méthodes peu orthodoxes des deux premiers "Human Centipede" pour faire des économies budgétaires (nourriture, médicaments, ...) et faire définitivement plier ses prisonniers à ses ordres.
On aurait pu aller dans une bonne parodie cynique, dénonciatrice des solutions simplistes dictées par des politiciens qui le sont encore plus, en en foutant plein la gueule tout en vidant les culs sur la glorieuse Amérique.

Une autre bonne idée, reprendre les deux acteurs qui incarnaient chaque méchant dans les deux premiers films, et leur octroyer des rôles différents.
Mais si Laurence R. Harvey est méconnaissable et compose brillamment un personnage aussi drôle que veule et stupide (le comptable); Dieter Laser fait honte littéralement à toute forme d'interprétation en tant que directeur de prison complètement fou.
Il fait n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi. Surjoue, encore et toujours, hurle, gesticule, hurle encore, encore, et surtout, et c'est ce qui casse tout le film, décide de tirer constamment en longueur, ses mots, ses phrases, ralentissant constamment le rythme du film, cassant définitivement une mise en scène déjà pas très inspirée.

Cela faisait très très longtemps que je n'avais pas vu un acteur jouer aussi mal. Jusqu'à l'insoutenable pour le spectateur qui ne supporte plus de le voir ou l'entendre tellement il joue en force, se regarde jouer, en rajoute encore et toujours, hurle tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, de plus en plus... tout en étirant ses mots en longueurs... encore, encore et toujours en longueur... ce qui fait encore plus durer le supplice à chaque fois. Extrêmement pénible sur tout le film. Vraiment !

On n'attend alors qu'une chose, qui serait salvatrice: des séquences où il n'est pas là.
Manque de pot, il est quasiment de toutes les scènes. C'est vraiment à crever !
C'est lui en fait qui devrait être derrière les barreaux pour jouer aussi mal, avec de tout évidence une énorme prétention d'être "grandiose", d'avoir fait un choix d'interprétation "gigantesque", genre je me lâche à la Jack Nicholson dans "Batman". ... Oui, mais Jack Nicholson a du talent. Et même dans la démesure il savait doser ses effets !

Le scénario est grotesque, puéril et grossier ! Malgré son incroyable stupidité, avec de bons acteurs et un rythme rapide, on aurait pu passer un "moment beauf" bien fun.
Malheureusement Dieter Laser, avec son épouvantable choix d'interprétation et son phrasé volontairement étiré, casse tout le rythme du film, et empêche le réalisateur, quoi qu'il fasse, quel que soit le montage, de limiter le désastre.
Et supposons que le réalisateur ait été assez con durant le tournage pour croire que Dieter Laser était drôle...

Y'avait tellement de choses à faire avec un tel pitch de départ, même débile, en plus des grossièretés et dégueulasseries d'usage qu'on attend tous.
Y'avait une telle satire à rajouter, une telle dérision à imprimer dans l'horreur. Tellement de situations délirantes à imaginer et de sous-entendus à balancer...

Là on reste dans le caca-boudin le plus ras-du-sol possible, avec un scénario torché avec le cul. On s'amuse parfois... Pas assez...
Quelques bonnes idées, quelques bons moments, peu de gore, mais quand y'en a c'est bien marrant et dégueu... On aurait pu s'en contenter comme un spectacle bas-de-gamme joyeusement régressif...
Mais y'a Dieter Laser, épouvantable, insupportable, qui imprime son rythme dans tout le film, ses vociférations doublées de sa manière volontaire d'ééééétiiiiiiiireeeeeeeeer chacune de ses mots sortis en force, en longueur, en longueur, en looongueeeeeeur... jusqu'à épuisement du spectateur... lui ne semblant jamais s'épuiser !

J'ai rarement vu un acteur à ce point détruire à lui tout seul l'ensemble d'un film (en fait jamais à ce point je crois honnêtement !), qui tout en restant médiocre, aurait pu rester divertissant... Il faut le voir pour le croire...
Pour ça, ce film est effectivement le plus horrible des trois ! Et surpasse quantité d'autres... TOUS les autres...

Un film de merde effectivement, mais pas comme le scénario laissait l'espérer...

Sinon, pour pondre trois films sur un tel sujet, et de la manière dont c'est fait, franchement, Tom Six ferait bien d'aller voir un psychiatre.
T'as un 'blème mec, un gros gros 'blème, crois-moi !

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