Elle

J'ai regardé ce thriller longuet et décousu avec une admiration studieuse et polie, puisque tout le monde en dit du bien et qu'il est de bon ton de penser comme tout le monde, que c'est un film à "la brillante mise en scène" (Libération), "la sensation du Festival de branleurs de Cannes" (Aujourd'hui en France), "un thriller déviant et jubilatoire" (Marie-Claire), "étonnant et haletant de bout en bout" (Le Parisien), "un bon stimuli pour l'intellect des ménagères abruties aux conneries télévisuelles" (Joséphine, Ange Gardien), "et mon cul c'est du poulet" (Gory Freddy); mais franchement, je ne vois toujours pas où Paul Verhoeven a voulu en venir... J'aurai bien envie de vous dire que c'est un chef-d'oeuvre, une oeuvre unique qui m'a sorti de ma torpeur cinématographique, pour ne pas avoir l'air d'un con... mais je ne peux pas tant le film m'a paru courir plusieurs lièvres à la fois sans jamais en attraper un seul. Bien sûr Isabelle Huppert est étonnante, la galerie de personnages jouissive tant la plupart sont de gros pervers ou connards qui s'ignorent, certaines séquences sont bien branques et désaxées... mais pour quoi au final ? Euuuhh... Puisque j'ai commencé poliment, on va dire poliment que je n'étais pas dans un jour à savoir lire entre les lignes, voir des liens où il n'y en a pas, et tout comprendre dans ce puzzle aux pièces qui ne s'imbriquent pas et ne donnent donc jamais le dessin final qu'on est droit d'attendre...