Le Fantôme de l'opéra

Voici une relecture assez innatendue du fameux fantôme de l'opéra qui est ici une figure bien plus tragique que monstrueuse. 

Déjà, à souligner que d'entrée de jeu la présentation du fameux fantôme en train de jouer de son orgue avec un gros plan sur son regard offre une intro particulièrement marquante à l'histoire. 

Le film n'oublie pas de rappeler que l'histoire se déroule à l'opéra, nous offrant quelques spectacles réussis. 

Le rajout du personnage arrogant du Lord est un plus car la perfidie du personnage est en fait l'épicentre du film, faisant de lui un méchant secondaire certes caricatural mais au combien marquant tellement le personnage accumule les défauts. 

La romance des protagonistes principaux est attachante et romanesque, et loin du dilemme des autres versions qui posé une sorte de triangle amoureux qu'on ne retrouve pas ici du fait de l'intérêt bien différent que porte le fantôme à Christine. Ça rend l'intrigue moins complexe mais surtout moins sombre, ce qui réduit la portée horrifique du film dont les enjeux sont moins ambitieux.

Pourtant, on donne ici une profondeur au fantôme et un passé. Il n'est pas un psychopathe fou, quoique un peu dérangé, voulant Christine pour lui seul, il est un homme meurtri par son passé et ne vivant que pour sa musique, les meurtres étant commis par son "assistant" et sa relation avec Christine se rapprochant d'un rapport maître/élève dans une forme certes brutale et exigeante mais loin de la relation extrêmement toxique des autres versions, d'autant plus mit en avant dans la toute dernière scène du film. 

Évidemment, cette nouvelle approche fait perdre une part du côté monstrueux du personnage qui est plus ici une figure tragique qui a perdu sa cruauté initiale et dans le même temps son iconographie de monstre culte de l'horreur. 

Un film qui offre donc un nouveau statut au fantôme de l'opéra qui devient ici plus tragique que monstrueux. Pour les amateurs de monstres, cette version de la Hammer sera donc une déception notable mais pour ma part je n'ai pas détesté cette approche qui a bousculé mes attentes dans le bon sens du terme.