The Predator

Je le dis d'emblée, ce film ne porte pas les ambitions horrifiques de ses prédécesseurs qui avaient su mêler l'horreur et l'action avec suffisamment d'ingéniosité pour qu'on soit prit dedans, même si "Predators" commençait à entrevoir les limites de cette approche. 

On est clairement ici dans un film qui part dans une presque parodie de la saga avec ses punchlines et ses protagonistes qui semblent tout droit sortis d'une sitcom SF. 

L'horreur à défaut d'être qualitative dans son ambiance se manifeste par un déluge de gore numérique qui par moment prête un peu à sourire sans que cela ne soit pourtant si désastreux visuellement parlant. 

Le récit met en avant des personnages fragiles sur le plan psychologique, notamment l'enfant atteint d'autisme. L'idée est louable, encore faut il qu'elle soit bien exploiter ici. Faire de l'autisme une sorte d'évolution génétique miraculeuse est un message contre-productif vis à vis des personnes atteintes de ce trouble et de leurs difficultés au quotidien. De plus, l'ambiance très sitcom du film n'offre à tous ce groupe de protagonistes aux divers troubles psychologiques pas une représentation assez fidèle du message que le film essaye de montrer. En effet, l'aspect comique trop envahissant empêche toute vrai immersion dans la souffrance de ces personnages, dommage. 

Un point très fâcheux, la querelle des predators qui n'est jamais vraiment justifié. De fait, le film appuie son propos sur cette confrontation dont on ne sait quasiment rien et qui laisse du coup un sentiment de vide sur cet aspect central de l'histoire. 

Pour le reste, l'action est bien généreuse et le nouveau predator en impose visuellement, même si le côté numérique se fait parfois un peu trop remarqué et que son côté bien plus direct dans ses attaques le rend bien moins iconique que ses congénères. 

Un nanar pas désagréable à regarder mais qui demeure le plus en décalage avec l'esprit de la saga, dommage. Mettre en avant des personnages neuro-atypiques partait d'une bonne intention mais le résultat final demeure malheureusement trop bancal.