BIFFF 2018 : Le Dossier Complet

Beyond Skyline (Liam O'Donnell)

Alors qu’ils rentrent chez eux, Mark, et son fils Trent, sont confrontés à une étrange lumière dans le ciel qui semble aspirer la population vers un vaisseau alien géant. Face à l’invasion, la résistance humaine s’organise…

En 2010, les frères Strause proposaient avec Skyline un film au potentiel fort, parsemé d’images saisissantes (les vaisseaux moissonneurs d’humains), mais dont l’action se limitait à un appartement et à l’intérieur d’un vaisseau, faute de budget.

En 2018, cette fausse suite (il s’agit plutôt d’un spin-off en parallèle) balaye les défauts de son ainé en déplaçant son action aux quatre coins du monde et en multipliant les effets spéciaux, au risque d’en faire trop.

Trop, c’est d’ailleurs ce qui caractérise le film. A vouloir trop en faire, il frise l’overdose. Mais bon, voir Franck Grillo et les deux acteurs cultes de The Raid 1&2, Iko Uwais et Yayan Ruhian, se fritter avec des extra-terrestres, ça reste appréciable.

(Ma note : 6/10)

 

La Femme la plus Assassinée du Monde (Franck Ribière)

La Femme la plus assassinée du monde c’est Paula Maxa, l’actrice vedette du fameux Théâtre Grand Guignol dans le Pigalle du début des années 1930. Elle est morte plus de 10.000 fois sur scène.

Quand Jean, un jeune journaliste au Petit Journal vient faire un article sur le théâtre et ses possibles liens avec une série de meurtres dans Pigalle, il tombe sous le charme de Paula et découvre son passé douloureux et les menaces qui pèsent encore sur elle…

Il y a vraiment à boire et à manger dans cette première réalisation de Franck Ribière, du très bon et du moins bon. Les reconstitutions théâtres des spectacles du Grand Guignol sont très réussies, mais tout ce qui constitue l’histoire autour, à savoir le tueur en série et le personnage du journaliste, est d’un inintérêt total. Dommage. Avec un meilleur scénario, le film aurait pu être très réussi. En l’état, ce n’est qu’un bel hommage au théâtre.

(Ma note : 6/10)

 

Montreal Dead End

Anthologie fantastique regroupant une vingtaine de cinéastes. Plongez dans le chaos de Montréal Dead End ! Un quartier à la fois…

La séance délire de ce début de BIFFF. Le film est globalement raté, entendons-nous bien, mais comme toujours au BIFFF, la nullité est propice à un peu de déconnade, ce qui n’a pas manqué.

Le film souffre surtout de son principe de base, à savoir proposer une anthologie fantastique sans aucun budget. En résulte une suite de sketches qui vont du mauvais ou passable, avec tout de même quelques saillies comiques réussies (l’homme-pénis devrait logiquement rester dans les mémoires).

Tentez l’expérience si ça vous dit.

(Ma note : 4/10)

 

Trauma (Lucio A. Rojas)

Quatre amies en visite dans un coin rural du Chili sont brutalement attaquées par un homme et son fils qui semblent descendre d’une lignée appartenant au passé sombre de l’histoire du pays…

Voici donc le film vendu comme étant pire que A Serbian Film et diffusé dans la seule séance interdite au moins de 18 ans.

Bon, clairement, sa réputation n’est pas usurpée (il faut voir cette séquence d’ouverture d’une brutalité inouïe !). Si vous aimez le viol incestueux, le viol sur bébé, le viol tout court, la violence, le tout nimbé d’une nudité de bon aloi, vous allez être servi. Écœurant, mais prenant, le film l’est assurément. D’autant plus que son sous-texte politique en fait une œuvre marquante. Mais même sans s’intéresser à cet aspect, Trauma fascine par son ambiance et sa tension soutenue.

On regrettera juste que le méchant souffre du syndrome d’invulnérabilité et que les héroïnes ne pensent jamais à l’achever une bonne fois pour toute d’une balle dans la tête.

Pour le reste, si les films hardcore ne vous rebutent pas, foncez, c’est du tout bon.

(Ma note : 8/10)

Lucio A. Rojas, réalisateur et ses actrices Ximena del Solar et Macarena Carrere Zenteno

 

Jungle (Greg Mc Lean)

En 1981, Yossi Ghinsberg fête ses 21 ans et il est globe-trotte depuis quelques mois. Ce film, inspiré d'une histoire vraie, retrace le calvaire d'un groupe de backpackers partis à la découverte de la jungle amazonienne...

Jungle m'avait tapé dans l'oeil par la présence de Daniel Radcliffe sur l'affiche. Cet acteur, que l'on pensait maudit à tout jamais par la malédiction de Voldemort et le poids du rôle d'Harry Potter, en avait surpris plus d'un au BIFFF 2017 par son incroyable rôle de pétomane dans Swiss Army Man. Malheureusement, le talent de l'acteur britannique ne suffit pas, cette fois-ci, à faire de Jungle un inoubliable de la cuvée 2018.

Si l'histoire est tout bonnement incroyable et mérite qu'on s'y attarde (wikipédia est ton ami), MC Lean (Wolf Creek, The Darkness) déçoit dans ses choix alors qu'il nous avait habitués à mieux par le passé. Les liens entre les protagonistes auraient mérités d'être plus développés durant la première heure du film, hors ce n'est pas le cas. Il en résulte que la suite d'évènements tragiques qui arrivent au groupe n'émeut pas beaucoup... voire par du tout.

Au final, le spectateur assiste à une jolie performance de Radcliffe mais à un film sans âme. Une petite déception de ce début de BIFFF...

(Ma note : 6/10)

 

Downrange (Ryuhei Kitamura)

Adeptes du co-voiturage, six jeunes se partagent un van sur les routes ensoleillées de la Californie...

Le réalisateur nippon Ryuhei Kitamura a connu quelques années de gloire à la fin des années 90 (Heat After Dark, Down to Hell). Nombreux sont ceux qui se souviennent de son film culte du début des années 2000, Versus, l'utime guerrier.

Downrange marque le retour sur le devant de la scène de Kitamura après plusieurs années d'absence dans les festivals de genre. Si le scénario est limité, voir quasi inexistant (un face à face entre un groupe de jeunes et un sniper sur une roue déserte en pleine nature) et que le jeu des acteurs est plutôt basique, ce film réussit sa mission principale qui est de divertir.

D'autant plus que l'on se rend vite compte que les défauts mentionnés plus haut résultent d'un choix conscient du réalisateur. Celui-ci veut aller jusqu'au bout de son concept: faire rire par l'absurde et le gore.

Et c'est là qu'on assiste à la magie du BIFFF. Le public survolté a rebondi sur chacune des perches tendues par Kitamura pour faire de cette projection une réussite totale dans le ciné 1. Et que dire si ce n'est que la fin est tout bonnement magistrale et qu'elle a fait rugir la salle entière !

(Ma note : 7/10 pour le film mais 9/10 pour sa projection au BIFFF !)

 

White Chamber (Paul Raschid)

La guerre civile fait rage au Royaume-Uni. Nous sommes dans un futur proche et l'ancien empire est tombé dans la tourmente à force de se couper du reste du monde...

Du haut de ses 25 bougies, Paul Raschid propose ici son deuxième long métrage. L'actrice principale de White Chamber n'est autre que Shauna Mac Donald (Descent, Nails, Star Wars 8, etc). Nous les avons rencontrés dans les allées du Bozar afin de mieux décrypter l'idée qui sous-tend cette dystopie.

Lors de notre entrevue, Paul Raschid a dévoilé que l'idée lui est venue lors d'un vol en avion entre le moment où le Brexit a été voté et l’élection de Donald Trump. Ce jeune réalisateur prometteur s'essaie cette fois-ci à film anxiogène dont l’esthétique est très épurée et minimaliste. Le projet a été mis en boite de a à z en moins de deux semaines, une véritable prouesse possible uniquement grâce à la solidarité et au sérieux de toute l’équipe sur le tournage. S’il a réussi son pari de créer une ambiance intéressante (costumes, décors, voix dans la cellule) digne de 1984 d'Orwell, il faut admettre qu'il manque quelques éléments essentiels et de la profondeur à ce long métrage pour rivaliser avec les grosses pointures de la science-fiction.

On assiste finalement à une sorte d'expérience de Milgram durant les 89 minutes de ce huis-clos pessimiste sur la nature humaine et le futur de nos sociétés. Nous entendrons encore parler de Paul Raschid dans les prochaines années à n'en pas douter. Pour sa part, Shauna Macdonald n'a plus à démontrer son talent. Ce fut un réel plaisir de rencontrer cette actrice dans les allées du Bozar à l’occasion du BIFFF 2018. 

(Ma note pour White Chamber : 6/10)

 

Ruin me (Preston Defrancis)

Ruin me est un slasher d’horreur qui exploite le filon « Escape Room ». La trame consiste à suivre le week-end d’un groupe de participants au Slasher Sleepout, le tout nouveau jeu grandeur nature à la mode. Le but du jeu ? Solutionner des énigmes disséminées dans une forêt grâce à des indices. Les évènements sont scénarisés et tout est fait pour effrayer les participants.

Mais le jeu est-il vraiment un jeu ? A quel moment bascule-t-on dans l’horreur ?

Si le scénario semble basique, il est foutrement efficace. On salue le casting du film avec des choix de personnages crédibles. Le gothique louche, le geek obsédé, la bimbo sexy nymphomane, le petit écolier amoureux, la nana timide et peureuse, tous ont une personnalité bien distincte.

Finalement, on s’attache assez vite aux différents protagonistes et on ne sait jamais vraiment ce qui est vrai ou faux, et ce du début à la fin. Le suspense et le rythme sont maintenus jusqu’au finish qui est excellent !  Avec quelques scènes gores et plusieurs bonnes idées, ce film a ravi le public du BIFFF. Pas étonnant que ce long métrage ait remporté plusieurs prix dans d’autres festivals. BON FILM !

(Ma note : 7/10)

 

Dhogs (Andres Goteira)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le film de Andres Goteira divise le public. Alors que certains l’ont adoré, d’autres l’ont vraiment détesté. On suit les péripéties de plusieurs personnages qui souffrent tous de diverses tares sociétales de notre temps. Si la réalisation n’est pas mauvaise et que les acteurs sont plutôt bons dans leurs rôles respectifs, l’abondance de dialogues et la lenteur du film en a abattu plus d’un dans le ciné 2 du Bozar. 

Alors oui, on sent bien la volonté du réalisateur de mettre en avant l’importance du hasard et des coïncidences dans la vie. Oui les sujets traités sont intéressants. Oui la volonté est de mettre le spectateur mal à l’aise et il y arrive. Mais que de longueurs et de faux rythme…

Si l’on doit retenir une chose de ce film, c’est qu’il ne laisse pas le spectateur indifférent, soit on aime, soit on déteste ! A voir pour vous faire votre opinion car nous avons sondé 10 personnes et on arrive plus ou moins à du 50/50 !

(Ma note : 6,5/10)

 

Rendel (Jesse Haaja)

Rendel est le super héros finlandais mélange de Batman et Punisher. Les fans de DC comics remarqueront directement les nombreuses influences du réalisateur qui propose un film fidèle à son synopsis : "Un homme devient RENDEL, super-héros justicier et masqué pour se venger de l’organisation criminelle VALA, responsable du meurtre de sa famille..."

Là où le film surprend, c’est dans la violence de certaines scènes qui sont vraiment très trash. Les méchants sont très mauvais… mais alors vraiment très mauvais. Le héros n’est pas plus gentil qu’eux, mais c’est le gentil. Ajoutez à cela une équipe commando russe badass et vous obtenez un Rendel projeté en ciné 2 !

En résumé, si vous aimez l’univers DC Comics, vous passerez probablement un bon moment… Les autres, passez votre chemin !

(Ma note : 6/10)

 

Mon Mon Mon Monsters (Giddens Ko)

Alors que le harcèlement scolaire est un fléau des temps moderne, Giddens Ko pousse à l’extrême le concept de Bullying. Le petit Lin est martyrisé par ses camarades de classe sans relâche pendant la première partie du film. Les professeurs vont même jusqu’à prendre partis pour les agresseurs…

Assez rapidement, le film intègre de la science-fiction avec l’apparition d’une sorte de goule zombie souffre-douleur des tortionnaires. Si l’esthétique du film est irréprochable, que l’ambiance est sombre à souhait, et que de nombreuses séquences d’humour font mouche, il n’aurait pas été inutile de raccourcir un peu le supplice afin de garder plus de dynamisme et moins de répétition dans les séquences d’horreur. On se demande parfois si les réalisateurs n’allongent pas les films uniquement afin de justifier le prix du ticket de cinéma et du blu-ray auprès du public…

En y repensant, je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce film si ce n’est que j’ai perdu le fil en cours de route. Le finish est malgré tout spectaculaire et ceux qui s’accrocheront jusqu’au bout en auront pour leur argent ! Maintenant, avouons qu’on n’en attendait pas moins ni plus de ce slasher lycéen chinois qui vise clairement à concurrencer la J-Horror.

(Ma note : 7/10)

 

Dead Ant (Ron Carlson)

Ça sent bon l’Amérique profonde avec ce road movie déjanté. Ron Carlson est venu au BIFFF à la séance de 00h30 et le moins qu’on puisse dire, c’est que le gars en a sous la pédale ! Sex, drugs & Rock’n Roll au programme de ce film explosif de 87 minutes.

Ce film démarre sur les chapeaux de roue avec un flashback. Une véritable bombe se shoot grâce à la drogue d’un indien illuminé. Elle commence ensuite à avoir des hallucinations. C’est là que des araignées géantes décident de la pourchasser pour la tuer. Comment se défendre ? En leur jetant tout ce qu’elle peut à la gueule. On commence par le tee-shirt, puis le soutien-gorge et on finit par la petite culotte. Pas fort efficace mais vachement divertissant pour le public présent en masse dans le ciné 2 !

Le film bascule ensuite dans le présent et l’on suit dès lors les péripéties d’un groupe de rockstars qui se rend en van à un festival dans le désert américain. Bien entendu,  arrêt obligé par le dealer indien du coin qui propose toujours la même marchandise. La suite se passe de commentaires : blagues à profusion, délires débiles, morts sanguinolentes… et un finish en musique bien entendu !

Ce film qui me rappelle les soirées VHS des années 90 plaira assurément aux fans de nanars de série B. Le tout est bien réalisé et les personnages sont plus que crédibles. Si vous avez aimé Sharknado et tous ces vieux films avec des bêbêtes qui tuent et des blagues grivoises, ruez-vous sur ce petit bijoux made in USA ! Et si je vous dis que les fourmis sont vachement bien foutues, what else !

(Ma note : 8/10)

 

Verónica (Paco Plaza)

À Madrid, après avoir participé à une séance de spiritisme avec ses amies, une jeune fille est assaillie par des créatures surnaturelles qui menacent de s'en prendre à sa famille. Le seul cas d’activité paranormale officiellement reconnu par la police espagnole...

Verónica est l’exemple-type du film de fantôme déjà vu des dizaines de fois et qui se contente d’enchaîner les scènes sans intérêt pour quiconque a déjà regardé ce genre de production. Portes qui claquent, ombres menaçantes, objets qui volent, nonne aux yeux blancs, aucun cliché ne vous sera épargné, sachez-le.

Pourtant, les acteurs sont bons et la réalisation fait le job. Mais c’est beaucoup trop convenu pour emporter l’adhésion.

La faute est sans doute à mettre sur le fait que le film se base sur des faits prétendument réels et qu’il s’est donc retrouvé avec un panel d’actions possibles très limité. Les cinq dernières minutes, dans lesquels tout se déchaîne, sont certainement les plus réussies. Mais quel calvaire pour en arriver là.

Donc, à moins que vous n’ayez jamais vu un film d’épouvante de votre vie, je ne peux décemment pas vous conseiller le film de Paco Plaza.

(Ma note : 4/10)

 

The Scythian (Rustam Mosafir)

Des siècles avant J.C., les steppes d’Asie centrale servaient de terrain de jeu aux plus grands guerriers. Les civilisations succédaient les unes après les autres dans des bains de sang épiques. Cette fois, ce sont les Scythes qui sont en voie d’extinction : de valeureux guerriers nomades, ils sont devenus de redoutables mercenaires prêts à assassiner n’importe qui contre une bonne poignée d’or…

Bon Dieu, je ne m’attendais pas à ça ! L’un des organisateurs du BIFFF (big up à Jonathan) m’avait prévenu : il avait beaucoup aimé ce film de Fantasy russe qu’il décrivait en évoquant Apocalypto, Gladiator et Mad Max. Après l’avoir vu, je comprends mieux pourquoi. C’est épique, très bien réalisé, les personnages sont badass tout en étant attachant et l’histoire, bien que prévisible (quoique…), fait très bien le job avec une suite ininterrompue de péripéties diverses et variées !

Seul petit bémol, l’identité du traître de service, grillée dès sa première apparition à l’écran, mais qui ne nous sera révélée qu’en toute fin de film au détour d’un twist qui se voudrait renversant (spoiler : il ne l’est pas).

Mais à part ça, ce film a tout pour devenir un digne héritier du Conan de John Milius ! (#n’ayonspaspeurdesréférences)

(Ma note : 8/10)

 

Belzebuth (Emilio Portes)

Alors qu'il mène une enquête sur un massacre dans une école publique à la frontière du Mexique et des États-Unis, l'agent spécial Emanuel Ritter relie ce cas étrange à un autre massacre, au cours duquel son nouveau-né a trouvé la mort...

Belzebuth fascine pendant une bonne heure par son ambiance et sa radicalité (on parle quand même de plusieurs massacres d’enfants, dont un de bébés au scalpel…). Puis le film vire dans le fantastique pur et dur et se perd quelque peu dans des effets grandguignolesques et un classicisme mal venu. Dommage, mais tout n’est pas à jeter, loin de là. On notera également la présence de Tobin Bell (le Jigsaw de la saga Saw) en curé couvert de tatouages.

(Ma note : 6.5/10)

 

The Envelope (Vladimir Markov)

Chauffeur privé d’une grosse société moscovite, Igor n’a peut-être pas de casquette DHL vissée sur le caillou, mais il veut bien jouer au coursier afin de faire plaisir à la secrétaire . Et puis, une enveloppe à livrer, c’est l’affaire de quinze minutes à tout casser, non ? Sauf qu’à peine arrivé à l’adresse susmentionnée, Igor ne va pas tarder à regretter sa bonté d’âme...

Depuis quelques années, le cinéma russe se donne les moyens de rivaliser sur le terrain du grand spectacle avec son homologue américain, pour le meilleur (parfois), pour le pire (le plus souvent). C’est dans la seconde catégorie que nous classerons ce « The Envelope », qui a tout de la fausse bonne idée. Le concept est fun (suivre un facteur improvisé qui doit livrer une lettre mystérieuse qu’il ne peut ouvrir sous peine de mort), mais incapable de tenir la longueur (malgré une courte durée de 74 min). De fait, le réalisateur multiplie les « plans voiture » alors que son héros voyage d’un point à autre et étire les situations plus que de raison. Bref, en deux mots, The Envelope aurait fait un chouette court métrage.

(Ma note : 4/10)

 

Parallel (Isaac Ezban)

Quatre jeunes créateurs d'application découvrent un miroir dans le grenier de leur maison. L'objet s'avère être un portail vers des univers parallèles...

Le réalisateur de The Incident et The Similars est de retour avec Parallel, un film malin et bien ficelé sur un sujet souvent casse-gueule (rappelons-nous du piètre Projet Almanac, même si ici le voyage temporel a été remplacé par les dimensions parallèles à la Sliders). Les acteurs sont bons, le scénario est réussi et la réalisation est globalement de qualité, malgré certains plans qui font saigner la rétine. Bref, une bonne surprise et un film très plaisant à suivre. On regrettera toutefois la facilité du plan final, qui vient gâcher une bonne partie du plaisir.

(Ma note : 7/10, à cause du plan final)

 

Tragedy Girls (Tyler MacIntyre)

Deux adolescentes fascinées par la mort décident de kidnapper un tueur en série pour qu’il leur enseigne les « ficelles du métier ». Le début d’une vague de crimes qui va transformer ce duo de lycéennes mal dans leur peau en véritables stars des réseaux sociaux...

Et encore un coup de cœur pour moi ! J’ai adoré ce film qui m’a fait penser à Tucker & Dale vs. Evil dans sa volonté de retourner les codes du genre pour en faire quelque chose de fun. J’ai adoré détester les deux héroïnes et leur superficialité/égocentrisme, ainsi que leur volonté de devenir célèbre à tout prix. Les acteurs sont tous excellents, avec surtout la sublime Brianna Hildebrand qui crève l’écran à chacune de ses apparitions.

Bref, encore un film très réussi au sein d’une programmation 2018 de haute volée.

(Ma note : 9/10)

 

Cronos (Guillermo Del Toro)

Au XIVe siècle, un alchimiste enferme le secret de l'éternité dans une petite boite. Plus de six siècles après, en 1997, un antiquaire est sur le point de libérer cette force inconnue...

Est-il besoin de présenter le premier long métrage du grand Guillermo Del Toro ? Film fantastique qui s’ingénie à renouveler le mythe du vampire, Cronos n’est certainement pas ce que le réalisateur mexicain a fait de mieux dans sa carrière (Labyrinthe de Pan forever !), mais pour un premier film, réalisé dans des conditions délicates, il constitue une réussite incontestable. A voir, si ce n’est pas déjà fait.

(Ma note : 7.5/10)

 

Tokyo Ghoul (Kentarô Hagiwara)

À Tokyo, sévissent des goules, monstres cannibales se dissimulant parmi les humains pour mieux s’en nourrir. Étudiant timide, Ken Kaneki est plus intéressé par la jolie fille qui partage ses goûts pour la lecture que par ces affaires sordides, jusqu’au jour où il se fait attaquer par l’une de ces fameuses créatures. Mortellement blessé, il survit grâce à la greffe des organes de son agresseur… Remis de son opération, il réalise peu à peu qu’il est devenu incapable de se nourrir comme avant et commence à ressentir un appétit suspect envers ses congénères. C’est le début d’une descente aux enfers pour Kaneki, devenu malgré lui un hybride mi-humain, mi-goule...

Bon... Tokyo Ghoul... Par où commencer. N’ayant jamais lu le manga, ni vu les animés, je n’avais aucune connaissance de l’univers du film. Première chose à noter, le film est d’une lenteur exaspérante. Et on ne parle pas ici de la lenteur posée et sereine d’un film asiatique qui a un propos à faire passer. Non, ici, la lenteur des scènes à rallonges/inutiles (exception faite d’un concours de grosses tentacules) est due au fait que ce film n’a pas grand-chose à raconter. Les personnages sont peu creusés ou clichés (le réalisateur n’a visiblement pas réussi à se décider entre les deux). On n à aucune explication sur les armes des agents la seconde moitié du film, ce qui est long, trop long. Le gros principe de cette franchise est apparemment les masques. Fort bien. Dans ce cas, pourquoi aucune goule n’en porte même pendant les combats, à part le personnage principal ? On ne sait pas non plus à quoi ils servent, alors qu’on nous explique en images, en dialogues, et presque par spots publicitaires, que les goules bouffent de l’humain... Merci, on avait saisi. Les seuls moments où je n’ai pas soupiré, c'est quand le héros décide de se sortir les doigts du *** pour s’entraîner et lors de quelques gags réussis. Pour le reste, c’est un festival de choses illogiques à la limite de l’incohérence et du flou scénaristique.

Quand, en plus, pendant le double combat final, l’un des deux agents sort une grosse épée en forme de pitta volcanique, le ridicule atteint des sommets. Dommage, c'est mauvais, mais tout de même produit avec assez de moyens pour en enlever le côté nanar.

(Ma note : 3/10)

 

Along With the Gods (Kim Yong-hwa)

Le cinéma coréen met une grosse claque à ses concurrents nippons ou même américains avec cette aventure d'héroic-fantasy incroyablement drôle et émouvante. Avec des budgets largement inférieurs à ce qui se pratique Outre-Atlantique, Yong-Hwa Kim nous propose un film divertissant qui emmène le spectateur tout droit au paradis… ou plutôt au purgatoire.

On assiste durant ce film au jugement par les dieux d’un pompier qui perd la vie dans une mission de sauvetage. Une fois arrivé dans le monde des morts, on comprend que l'intéressé a une chance incroyable car il sera ressuscité plus tôt que prévu... mais à une condition, celle de prouver qu'il le mérite auprès des dieux. Commence alors le voyage de notre héros dans 7 mondes afin de plaider sa cause devant les juges suprêmes.

Avec des styles incroyables et des images de synthèse d’une qualité exceptionnelle, l’adaptation du manga en trois parties de Joo Ho-Min (2010) offre un divertissement sans faille au spectateur à la recherche d’un film d’action fantastique grand public. Ce premier opus a d’ailleurs squatté la première place du box-office coréen pendant plus de trois semaines. Le deuxième volet sortira dans les salles obscures dans le courant de l’été 2018.

Assurément l'une des belles surprises du BIFFF 2018. L'humour et la dérision coréenne ne sont pas si éloignées de la nôtre (en Belgique) quand on y regarde de plus près... Must-see !

Ma note : 9/10

 

Baahubali 2 : La Conclusion (S. S. Rajamouli)


Après avoir enthousiasmé le public du BIFFF en 2016 avec le premier opus, l'annonce de Bahubali 2 pour la soirée du vendredi 13 avril avait fait l'effet d'une petite bombe parmi les festivaliers.

Combats épiques, chorégraphies grandiloquentes, amour, passion, trahison, humour, ce long métrage « Made in India » regroupe le meilleur et le pire de Bollywoord en un seul film. Certains diront que c'est à nouveau un beau bordel mais ce blockbuster indien est à la hauteur du premier du nom.

Avec Bahubali, S.S. Rajamouli signe son plus grand succès et les meilleurs chiffres au box-office indien de tous les temps. Les 105 millions de tickets vendus lors de son lancement attestent de l’engouement incroyable pour cette quête épique entre Ben Hur et Kung-Fu Hustle !

A voir au moins une fois dans sa vie…. KATAPAAAAAAAA !

Ma note : 8,5/10

 

Blue My Mind (Lisa Brühlmann)

Lisa Brûhlmann, la réalisatrice de Blue My Mind, a donné le premier rôle à Luna Wedler. On promet un bel avenir à cette jeune comédienne germano-suisse. L’histoire de ce film atypique et poétique nous plonge dans la peau d'une jeune en pleine crise d’adolescence. On ne parle pas d'une petite crise de pacotille mais de celle qui ferait frémir tous les parents d'une jolie blonde à l'âge de la puberté !

Parfaitement crédible dans son rôle et émouvante par sa beauté et sa candeur, Luna Wedler est vraiment époustouflante. Si le film connaît des lenteurs, la réalisation est impeccable et le scénario solide. Blue My Mind est un condensé d'émotions qui oscille entre le réel et le fantastique. Un petit bijou à ne pas louper.

En effet, la maladie de la jeune Mia la métamorphose lentement mais sûrement et elle ne peut malheureusement rien y faire. Blue My Mind est un magnifique témoignage sur l’amitié et l’amour chez les jeunes. C'est également un film sur la différence ou, plus précisément, la crainte d'être différent. Un message fort de la part de Lise Brühlmann à tous ceux qui ont souffert du regard des autres ou qui se sont sentis exclus de la société ! Pas le type de films dont on raffole au BIFFF pour mettre une ambiance dans la salle, mais assurément l'une des meilleures histoires du festival !

Ma note : 8/10

 

Cannibals and Carpet Fitters (James Bushe)

Rien qu'à la lecture du titre, vous aurez compris que Cannibal & Carpet Fitters n'est pas le nouveau Top chef made in UK... ou alors un Top chef d'un autre type ! Après une mise en bouche plutôt réussie à la Blairwitch Project , le film commence pour de bon et l'on a finalement du mal à retrouver la même intensité dans l'action que lors des premières minutes.

On se rend compte que ce long métrage est un mélange de gore et d'humour typiquement britannique (Shaun of The Dead, etc.). Pour apprécier ce film, il faut le prendre pour ce qu'il est, un film décalé et déjanté. Ne vous attendez donc pas à sursauter du début à la fin. Notons également quelques beaux effets visuels en cours de projection.

Mention spéciale pour la maman/mamy qui est nominée dans la catégorie Best Vilain du festival 2018 ! Mais pourquoi est-elle si méchante ?

Ma note : 6/10

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