Saw

Deux hommes qui ne se connaissent pas sont enfermés dans une salle de bain délabrée et bien glauque, avec au milieu de la pièce le cadavre d’un homme qui s’est suicidé. Synopsis pas banal pour une trame qui va découvrir peu à peu en captivant et en malmenant le spectateur de bout en bout.

La construction chronologique du scénario, basé sur une intrigue policière passée rattrapant le présent des deux compagnons d’infortune, est d’une habileté rare et particulièrement fascinante. Les personnages bénéficient d’une interprétation de grande qualité et nous transmettent volontiers leurs vives et diverses émotions. Que ce soit les deux malheureux de la salle de bains parfois désespérants et finalement désespérés, ou les personnages faussement secondaires qui nous embarquent dans une enquête bien malsaine. Le fameux tueur appelé Jigsaw est singulièrement inventif dans ses (non) meurtres et assez troublant dans sa démarche et sa philosophie.

(Mini Spoil) Il est possible d’être légèrement déçu par l’absence de visuel gore à outrance comme cela est annoncé, notamment par la froideur de l’affiche ciné avec la jambe coupée. Ensuite la saga, dont ce film est l’origine, est bien souvent considérée, par les critiques, comme la référence, en compagnie d’Hostel, pour allumer tous les torture-porns qui espèrent le succès en surfant sur celui de ces deux franchises. Ce film est pourtant beaucoup plus dans la droite lignée de Se7en que de l’œuvre d’Eli Roth. Cependant, s’il doit y avoir un soupçon de déception, il s’envole bien vite devant un scénario virtuose qui nous trimballe jusqu’au final à couper le souffle.

Si le choc visuel n’est pas exactement celui annoncé, l’angoisse savamment distillée est d’une qualité rare, et le stress empathique est merveilleusement bien amené jusqu'à l’insoutenable scène de l’automutilation du docteur Gordon. L’autre scène difficile à (sur)vivre est celle dans l’appartement d’Adam, pendant laquelle l’appréhension et la crainte montent lentement jusqu’à la frayeur.

Une énorme claque scénaristique pour une œuvre majeure de l’histoire du cinéma. Merci et bravo !

Déconcertant mais mon avis sur Saw ne sera pas si long que ça vu le statut de chef d’œuvre qu’il occupe aujourd’hui. Car je n’ai pas envie de gaver mes lecteurs avec des tournures de phrases et des mots qu’ils auront déjà lus un million de fois. Pour moi, la plus grande réussite du film se situe (d’abord) sur le plan moral. Après tant de thrillers ratés depuis le Seven de David Fincher en 1995, je n’y croyais plus. Le genre était pour moi bel et bien enterré jusqu’au jour ou Saw a débarqué sans prévenir. Avec rien en poche, James Wan et Leigh Whannell n’ont pas seulement créé un film d’horreur d’exception, mais ils ont donné naissance au « torture porn ». Un film culte et un nouveau genre, rien que ça ! Même si les scénarios des opus suivants seront encore plus « hard », celui-ci reste le meilleur. Compliqué mais toujours cohérent. Avec toujours ce souci de bien faire de la part du réalisateur James Wan. Les événements s’enchaînent mais ne ce ressemble jamais. Sans oublier des coups de théâtres astucieux, appuyés par les interprétations sans faille des comédiens. Qui a dis que Danny Glover était mort ? Suspense, violence, folie,… Le dosage, presque parfait, tient la route sans jamais verser dans une quelconque surenchère. Il faut un tant soit peu aimer le genre mais les amateurs de nouveautés apprécieront à coup sure. Comme cela sera plus le cas pour la nouvelle génération qui accrochera directement à ce type mise en scène. Cette dernière zigzag à tout va mais comme tout style, il ne suffit pas de bêtement appuyé sur un bouton. Il suffit de se laisser imprégner par cet univers et de bien suivre le déroulement des choses. Alors ont pourra facilement apercevoir que le film transpire de l’amour de ses créateurs à tout instant. Cela parait idiot écris comme ça mais ô combien de films pourris et opportunistes ne pullulent pas sur nos écrans depuis 2004 ! Le Saw premier du nom confirme la règle : les premiers épisodes sont à 98% les meilleurs. Dois-je vous remémorer les derniers ? Je vous éviterai ce calvaire et je ne dirais qu’une chose pour terminer : « James et Leigh, je vous aime. ».

Pas grand chose à dire. Un film culte, de supers acteurs, de supers idées de pièges et, cerise sur le gâteau, une soundtrack mortelle.

Avant de le voir, je m'étais convaincu que c'était un film à la mode mais qu'en fait il était seulement violent, et fait au hasard. Quelle surprise ! Peut-être que c'est le cas pour le 4 ou le 5 parceque ça commence à devenire une affaire d'argent interressante, Mais le premier est tout simplement genial ! Ce film est composé de plusieurs petit films sur les souvenirs des personnages, ou sur ce qui se passe en parallèle, ce qui rythme le film. Grâce à ce rythme, on a pas le temps de se poser des questions et on croit ce que le film veut qu'on croit et forcement, c'est un piège. BIG SPOILERJe n'aurais jamais suspecté le cadavre d'être le tueur deguisé, plutôt Zep mais c'était le piège.FIN DU BIG SPOILER Le gore, lui, est utilisé à juste dose. Bref, ne pensez pas comme moi, la mode a raison.

Quel film de fou! un scénario hyper efficace, de sacrés acteurs (merci pour le retour de Danni Glover), des pièges terrifiants... le digne successeur de Seven!