Rebellion

Critiques Spectateurs de Rebellion

Réalisé par Masaki Kobayashi, sorti en 1967.

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8
★★★★★★★★☆☆
1 critique
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Portrait de CarthCarth
Serial Killer - 710 critiques
publié le 20/09/2008 - 11:58
8
 

L'exigeance des grands

L'art de Kobayashi est de constamment renouveler son travail formel, jusqu'à en tirer le nectar suprême. L'impressionnante maîtrise visuelle atteint donc son apogée avec Rebellion, grand film tragique sur le chantage et l'insoumission durant l'ère Edo confrontant deux clans, dont un aux méthodes vite expéditives (demande d'Hara-Kiri puis demande d'exile). Apogée stylistique évidente, Kobayashi multiplie les techniques de mise en scène pour rendre son oeuvre à la fois audacieuse et haletante, n'en déplaise à certains mais Rebellion est un film extrêmement exigeant et il fallait quelques grands moments de cinéma pour sauver l'ensemble de l'ennui le plus total. La première heure est ainsi délicate, longue et ténébreuse, instaurant un climat étouffant au fur et à mesure que les langues se délient et que Isaburo se durcit dans ses positions. La mise en scène est aussi à l'image des protagonistes. Lorsque le chambellan lit une lettre envoyée par Isaburo, la lumière s'éteint, un spot lumineux braque le lecteur, une technique déjà utilisée par Kobayashi notamment dans le chef d'oeuvre du drame guerrier La condition de l'homme pour accentuer davantage cette tension, cette solitude au moment même de l'action. Et Kobayashi réalise le sans-faute du point de vue formel, alternant les travellings, ouverture d'un autre décor au second champ, zooms d'une violence inouïe lorsque la cocotte-minute est prête à exploser, gros plans Leoniens pour capter -une fois de plus- la tension, le cinéaste étonne et réveille car la première partie fut longue, presque ennuyeuse. En revanche, rien à redire sur ce qui se passe par la suite, c'est juste du grand cinéma. Confrontation Mifune/Mishima par la parole à tomber par terre (pendant que Dame Ichi est prise en otage), prémices d'une séquence barbare opposant Mifune à une armée de samouraïs, et duel final tout simplement anthologique, aussi brutal et surprenant que celui de Sanjuro à un degré bien sûr différent. Le code d'honneur à son paroxysme puisque cinq minutes avant, Nakadai portait délicatement dans ses bras l'enfant de son duelliste à mort.