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George A. Romero

Biographie

George Romero est né le 4 février 1940 à New York et il a passé son enfance dans le Bronx.

Sa première vocation l'emmène à faire des études dans les beaux-arts, mais il échoue et se tourne alors vers le cinéma. En 1961, il forme avec quelques amis une petite compagnie appelée Image Ten spécialisée dans les pubs commerciales. Parralèlement, il se lance dans le 8mm avec quelques courts inspirés par "Tales of the Offman" (1951) de Michael Powel et Emeric Pressburger.Avec son équipe, il lui vient l'idée de réaliser un film en noir et blanc pour une somme modeste: il s'agira bien évidemment de la mythique La nuit des Morts-Vivants en 1968; un film précurseur du cinéma d'épouvante contemporain au même titre que L'Exorciste ou Massacre à la Tronçonneuse. La nuit des Morts-Vivants sera produit pour la modeste somme de 114 000$. Romero en profite pour faire une critique de la famille américaine telle que prônée par les valeurs judéos-chrétiennes.

La mythique "nuit des morts-vivants"

On y retrouve au niveau de la forme, la violence gore de H.G. Lewis (2000 maniacs), mêlée au suspence des Oiseaux d' Alfred Hitchcock. George Romero est omniprésent sur le film: réalisateur, producteur, scénariste, monteur et même acteur. Un remake produit par Romero himself sera réalisé par Tom Savini, grand spécialiste des effets spéciaux gores, en 1990. Evènement mondial, le film crée l'évènement partout où il passe et devient instantanément un classique du cinéma. Beaucoups ne manqueront pas de parler de la dimension politique de l'oeuvre, et d'en saluer la liberté de ton...

 

Second film de Romero, There’s always vanilla (1972) est le “film perdu” de celui-ci. Quasiment introuvable à l’heure actuelle, le film l’était tout autant après sa réalisation ; celui-ci n’ayant jamais connu les honneurs d’une distribution cinéma. L’une des raisons principales étant le désamour de Romero lui-même pour ce film qu’il a toujours refusé de commenter et de promouvoir.

Effectivement considéré comme faible par les rares personnes ayant eu la chance de le voir en VHS, le film relate les interrogations existentialistes d’un jeune couple de la fin des années 60. Le film semble principalement plombé par de nombreux problèmes narratifs et constitue un échec pour Romero qui considère ce film comme une parenthèse malheureuse dans sa carrière qui n’a eu pour but que de lui en apprendre d’avantages sur le métier.

Season of the witch est le troisième long-métrage tourné par Romero et son second échec financier. Romero a eu bien des difficultés à achever le film et même à le tourner. Mais il est, en dépit de son thème très classique, original et imprégné de l’esthétique underground des années 70. L’hésitation entre comédie dramatique, drame psychologique, film underground et cinéma fantastique pur se traduit dans la diversité des titres sous lequel le film est connu : Jack’s Wife / Hungry Wives / Witches.

 

The crazies: Le segment caché de la saga de Romero ?

 

Second chef-d’œuvre de Romero pour son quatrième film. On peut considérer The crazies comme le chaînon manquant à sa désormais classique trilogie des morts-vivants pour qu’elle devienne une authentique tétralogie (et bientôt plus) . Un film formidable et indispensable pour appréhender l'oeuvre du réalisateur.

 

Martin ou le vampirisme selon Romero

En 1976, Romero s'attaque au thème du vampirisme avec Martin. Martin n'est en réalité pas un vampire, mais un psychopathe qui boit le sang de ses victimes après avoir abusé d'elles. On notera au passage que ce film est la première collaboration entre George Romero et son maquilleur attitré, Tom Savini. Le vampirisme dans ce film est traîté d'une manière clinique, comme s'il s'agissait d'une maladie et non d'un phénomène surnaturel, à tel point qu'on ne sait plus très bien si ce jeune homme est un vrai vampire ou bien un tueur fou. Un des grands films de Romero.

 

Dawn of the dead / Zombie: le classique des classiques du film de Zombies

Zombie (en 1978) est le second volet d'un triptyque zombiesque désormais légendaire, ayant pour commencement le classique La nuit des Morts-Vivants (en 1968) et pour achèvement provisoire Le jour des morts-vivants (en 1985). L'origine du projet Zombie est le fruit de l'association inattendue entre Romero et Dario Argento à la production. Disposant ainsi d'un budget suffisamment satisfaisant, Romero a pu laisser libre cours à sa violente et acerbe énergie créatrice et accoucher de ce film incroyable, inspirateur définitif du sous-genre "zombie", et ovni filmique adulé des cinéphiles du monde entier. Résultant de l'association de Romero et de Dario Argento à la production, chacun s'est octroyé un montage final différent. La version Romero, appelée "Director's cut", est exploitée aux USA, tandis que la version Argento est celle que nous connaissons en Europe (avec la formidable partition des Goblins).

 

Après ce succès international (sauf en France où le film est totalement interdit par la censure giscardienne avant d'être "libéré" en 1981, même si entre temps le film est devenu culte grâce à son passage dans divers festivals), Romero réalise l'étrange Knightriders (1981) avec Ed Harris, film-maudit de sa carrière. Délaissant le fantastique, Romero imagine les pérégrinations d'une troupe itinérante de motards qui vit selon le code de la chevalerie et organise des spectacles inspirés de la Légende de la Table Ronde. Réflexion sur les mouvements communautaires des années 70, très représentatif des idées de Romero sur l'utopie, le rêve et l'indépendance, Knightriders essuya un rejet cinglant de la critique et du public.

 


Ed Harris dans le méconnu Knightriders

En 1983, Romero va connaître un succès énorme avec sa collaboration avec Stephen King: Creepshow. Plus qu'inspiré des recueils illustrés d'histoires horribles et non dénuées d'humour noir, le film est un véritable hommage dans l'esprit et la forme. Le film contient ainsi cinq parties distinctes qui sont toutes reliées par un fil conducteur. Cinq histoires qui fonctionnent à merveille. Certaines retenant plus l'attention que d'autres après la vision du film. Mais aucune n'est réellement plus faible que les autres, ce qui est une chose plutôt rare dès que l'on parle de film à sketches. C'est aussi l'utilisation des vignettes telles que l'on peut en voir dans une bande dessinée, des cadrages ainsi que des couleurs agressives (rouge, vert et bleu) qui caractérisent le film. Tout cela fait de Creepshow l'illustration parfaite de ce qu'étaient les EC Comics. Une réussite.

 

  

En 1985, Romero effectue son retour tant attendu avec le film de zombies. Une fois encore, les protagonistes vont devoir combattre contre les zombies et contre les tensions liées des rapports humains. Car s'il y a bien un point que Romero veut nous montrer, c'est que les humains préfèrent s'entretuer pour leurs intérêts personnels plutôt que de s'allier contre un ennemi commun. Il n’en demeure pas moins que Le jour des morts-vivants est un vrai film de zombies, à la dimension psychologique très poussée. Tom Savini nous a concocté des effets spéciaux hallucinants de réalisme et va très loin dans l’horreur graphique. Il est amusant de voir que dans ce film, ce sont les humains qui sont sous terre et non les morts. Romero critique aussi sévèrement l’armée et le pouvoir. Le film tient toutes ses promesses et achève, pour le moment, l'une des meilleures saga du cinéma d’horreur !

Changement de cap en 1988 avec Incident de parcours. George A. Romero nous prouve une nouvelle fois qu’il est un réalisateur et scénariste de tout premier plan, malheureusement sous estimé. Monkey Shines est en effet l'un de ses tout meilleurs films. Racontant les rapports psychologiques entre un tétraplégique et un chimpanzé spécialement dressé pour l’assister dans le quotidien et lui faciliter la vie, le fim bascule dans l'inquiétant lorsque nous apprenons que le singe a fait l'objet d'étranges expériences... Romero réalise alors l'un de ses meilleurs films et donne un nouveau chef-d'oeuvre au cinéma fantastique.

En 1990, Romero va s'associer une nouvelle fois à Argento pour Deux yeux maléfiques . Le film raconte deux histoires totalement indépendantes l'une de l'autre. Romero choisit d'adapter la nouvelle de Poe, La Vérité sur le cas de Monsieur Valdemar. Sympathique, le film sera un flop au box office. Romero met en scène son histoire à la manière d'une intrigue policière, très sobrement, peut-être trop. Le récit semblable à celui d'un EC comics parait cependant un peu sage et très éloigné du traitement utilisé pour Creepshow.

Après avoir renoncé à plusieurs reprises à adapter Stephen King à l'écran (il avait été approché pour Les vampires de Salem, Le fléau et Simetierre), Romero se lance en 1991 dans La part des ténèbres après avoir poussé Orion à acheter les droits du roman. Dès lors, les problèmes ne font que commencer. Financièrement très mal en point, Orion harcèle George Romero lorsque celui-ci travaille à l'écriture du scénario tout comme ils continueront à lui faire des misères tout au long de la réalisation et du montage. La maison de production accuse de plus en plus de problèmes financiers et le film mettra plusieurs années à être distribué en salle. Sans être le meilleur film du réalisateur, La part des ténèbres est cependant un bon film assez fidèle au roman d'origine. Sans révolutionner le genre, Romero parvient à montrer quelques passages très efficaces et à amener quelques frissons bien sentis.

Et puis, silence radio ou presque. Romero commence sa traversée du désert qui ne prendra fin qu'en 2000 avec la réalisation de Bruiser qui ne connaîtra pas les honneurs d'une sortie en salle (contrairement à la France où le film sortira dans une seule salle (!!!) parisienne en plein mois de Juillet). Par ailleurs, les projets avortés sont légion, notamment celui de l'adaption du jeu gore "Résident Evil" (Romero a été débarqué manu-malitari par des producteurs japonais jugeant son scénario trop violent).

 

Même s'il n'est pas le réalisateur le plus profilique (13 films en plus de 30 ans de carrière), une chose est sûre, le nom de George Romero restera à jamais attaché à sa saga La nuit des morts-vivants qui a révolutionné le cinéma d'épouvante. Ainsi après avoir signé le quatrième volet intitulé Land of the dead, il signe dans la foulée Diary of the Dead et Survival of the Dead...Il décède le 16 juillet 2017, à l'âge de 77 ans, alors qu'il venait de lancer un nouveau projet de film de zombies.

 

 


Kevin & Laurent

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