Critiques spectateurs de Dante_1984

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Slaughter

Slaughter

Faith décide de repartir de zéro après avoir rompu avec son petit ami violent. Elle trouve refuge dans une ferme isolée où Lola décide de lui louer une chambre. Néanmoins, cette famille d’agriculteurs cache un secret inavouable. Estampillé du très connu « Inspired by true events », Slaughter est un film d’horreur où l’on s’ennuie ferme. Je doute de la véracité des propos dont affuble le cinéaste et pense plutôt qu’il s’agit d’un terme vendeur en s’inspirant librement d’un fait divers local. Ceci étant dit, que vaut Slaughter ? Cela peut paraître surprenant, mais on a l’impression de se retrouver devant une version underground d’Une vie inachevée de Lasse Hallström, un drame qui date de 2005 où une jeune mère de famille se rendait chez son père acariâtre à la campagne afin de se ressourcer et de fuir un mari violent. C’est troublant comme les deux films possèdent de nombreuses similarités ! Enfin bref, le véritable problème du film de Stewart Hopewell est de ne jamais susciter la moindre émotion chez le spectateur. Le récit pâtit d’une lenteur ineffable de la première à la dernière seconde. Il faut attendre une demi-heure pour espérer voir l’histoire se décanter, puis le rythme retombe aussi vite qu’un soufflé au chocolat. Aussi bien dans l’introduction que dans le dénouement – ce qui est encore plus grave – rien n’est mis en œuvre afin de capter notre attention. On ressent que le réalisateur tend à conclure son film dans la précipitation en incorporant tous les protagonistes dans ce lieu macabre. Quelques prétextes fallacieux et le tour est joué. Un beau gâchis qui est d’autant plus frustrant que tout n’est pas à jeter dans ce Slaughter, bien au contraire. Au niveau des points positifs, on peut saluer la photographie qui sublime un cadre magnifique et rend une atmosphère poisseuse lorsque l’on pousse les portes de l’abattoir. Les deux actrices principales sont également convaincantes dans leur rôle. Une amitié naissante où les deux jeunes femmes se confient mutuellement leur peine afin de les soulager. Oui, mais édulcorer l’intrigue au profit de cet échange de soucis pendant près d’une heure ne plaide guère en sa faveur. En conclusion, Slaughter est un film poussif. Doté d’un certain potentiel de départ – on aurait pu s’attendre à un ersatz de Massacre à la tronçonneuse – le premier métrage de Stewart Hopewell déçoit par son manque d’ambition et un rythme apathique. Une production sommaire peu enthousiasmante.

4

Publié le 12 Août 2010

Les Chroniques du Dragon

Les Chroniques du Dragon

La paix d’un paisible royaume est mise à mal lorsqu’un dragon de feu le dévaste pour ne laisser qu’un champ de ruines fumantes. Luisa, jeune princesse, décide de partir à la recherche du fils d’un tueur de dragons, leur seul et unique espoir de mettre un terme au massacre. Après deux long-métrages à la réputation médiocre, Pitof nous revient avec un film de fantasy. Un changement de registre pour le moins étonnant après 4 années d’absence, mais le résultat escompté est loin d’être surprenant. Tout d’abord, le budget est clairement en deçà de ce que l’on pourrait espérer pour créer un univers riche et immersif. Les dragons disposent d’un design original et les effets spéciaux demeurent assez réussis dans l’ensemble. Néanmoins, l’affrontement tant attendu entre les deux bestioles s’avère décevant. Inutilement long, les deux dragons se pavanent dans les airs dans une sorte de chorégraphie où l’improbable côtoie le ridicule. Des réactions alambiquées, stupides et ridicules qui décrédibilisent le peu d’espérance que l’on place dans cette modeste production. A l’image de l’ensemble du film, cela manque d’imagination et de verve pour obtenir un affrontement intense. Une fois le principal attrait du film gâché, il nous reste une histoire éculée où l’on nous desserre tous les ingrédients de l’heroic fantasy. La princesse rebelle, le bon roi, le tyran et le jeune et fringant héros en quête de reconnaissance. Des personnages stéréotypés et plats aux motivations convenus qui évoluent dans un univers peu attachant. Pourtant, les paysages de la Roumanie sont sublimes et auraient mérité un meilleur traitement de la part du cinéaste. En dépit de quelques malheureuses intentions louables, cette entreprise paraît donc vouée à l’échec. Un manque de personnalité flagrant, une vision de la fantasy vu à toutes les sauces qui n’apporte strictement rien au genre, des dragons beaux, mais patauds, Les chroniques du dragon ne créera nullement la surprise en redorant quelque peu la très mauvaise réputation que s’est forgée Pitof. Sans atteindre les tréfonds de Dragonquest, nous sommes en présence d’une production de fantasy banale et bancale qui aura du mal à convaincre son public.

6

Publié le 11 Août 2010

No limit

No limit

Un terroriste dispose dans trois bombes nucléaires à travers trois mégalopoles des Etats-Unis. Lorsqu’il se fait arrêter, il résiste à toute forme d’interrogatoire. Dans l’impasse, les autorités compétentes se voient contraintes de faire appel aux méthodes plus musclées et controversées de H, un spécialiste des interrogatoires impossibles. Le nouveau film de Gregor Jordan pose donc les bases d’un récit savamment préparé avec cette course contre la montre. A travers une psychose sur le terrorisme, le cinéaste porte notre réflexion sur les limites que nous sommes capables de repousser afin de protéger son pays et plus précisément sa population. Dans ce thriller haletant, deux formes d’interrogatoires s’opposent. La méthode douce en la présence de l’agent Brody, faites de psychologie fine qui tente de toucher l’humanité de ce terroriste qui reste, au demeurant, un homme. Mais celle que privilégieront le FBI et l’armée, la méthode de H, personnage cynique et désabusé qui n’hésite nullement à employer les grands moyens pour obtenir ce qu’il veux ; en l’occurrence la localisation des bombes. De ce fait, on est en droit de se poser la question : Les tortionnaires ne valent-ils pas mieux que le terroriste ? Employer la torture physique ne sera jamais un moyen d’obtenir ce que l’on veut. D’une part, elle peut être sans effet si la personne est suffisamment bien préparée ou courageuse. D’autre part, elle peut également faire dire tout et n’importe quoi du moment que la douleur cesse. Il s’agit d’un procédé barbare d’un autre âge sans la moindre efficacité. Le réalisateur tient à nous tenir en haleine en entretenant le suspense. Comment découvrir l’emplacement des bombes ? Ont-elles seulement jamais existé ? Jusqu’où ira H pour obtenir les réponses qu’il attend ? Samuel L. Jackson est véritablement inquiétant dans ce rôle où la frontière entre le bien et le mal est bien plus nébuleuse qu’elle n’y paraît. En conclusion, Unthinkable est un thriller intelligent qui plonge le spectateur dans un contexte post 11 septembre délétère et paranoïaque. Une psychose entretenue par une peur latente qui engendre des actions dépourvues de toute humanité au profit du résultat. En d’autres termes, la fin justifie les moyens. Est-ce réellement une solution ?

8.5

Publié le 11 Août 2010

The Reeds

The Reeds

Un groupe d’amis part en week-end à la campagne. Sur place, il loue un bateau pour une petite excursion dans les marais. Malheureusement pour eux, la croisière tourne au cauchemar quand survient un terrible accident. Ce n’est que le début d’une longue descente aux enfers. Le début du film, ainsi que son synopsis, tend à brouiller les cartes. Le cadre isolé, inhérent à toute production horrifique qui se respecte, une bande d’amis citadins. Tout semble réunit pour un slasher de bas-étage et pourtant, ce n’est pas le cas. Ensuite, survient une bande d’adolescents qui se la jouent rebelles. A partir de ce moment, on se demande si l’on aura droit à un ersatz d’Eden lake. Bien que ce dernier point occupe une place prépondérante dans la majeure partie du film et que l’on pense pour acquis cette idée, là encore, c’est une fausse piste et ainsi de suite. A chaque fois que l’on pense saisir la véritable teneur de The reeds, notre idée s’évanouit avec un nouvel élément. Bizarre et désarçonnant. Comment pourrait-on définir The reeds dans ces conditions ? Difficile d’y trouver un équivalent. Le réalisateur s’est essayé à mélanger un peu d’Eden lake avec des ingrédients de survival classique, sans oublier une ghost story assez floue. Le résultat final est assez confus et peu convaincant. A force de jouer sur plusieurs tableaux, on finit par se perdre totalement dans une intrigue qui s’emmêle les pinceaux. Le déroulement est aléatoire, pour ne pas dire chaotique. C’est maladroit et incompréhensible la plupart du temps. Ce récit déconcertant multiplie les incohérences et les pans de scénario demeurant obscur ou négligé. Voilà qui est d’autant plus dommage que l’interprétation des acteurs se révèle honnête, sans toutefois parvenir à faire vivre une histoire alambiquée au possible. En conclusion, The reeds laisse un arrière goût d’inachevé, voire de négligence. La réalisation propre et le jeu des acteurs ne permettent pas de rattraper une histoire cahoteuse et brinquebalante. Difficile de cerner ce The reeds dans son entièreté avec enthousiasme. Déconcertant et ce, même après avoir vu le final.

5

Publié le 10 Août 2010

Vipers

Vipers

Des vipères issues d’expérimentations scientifiques s’échappent dans les abords d’une petite île perdue. La population locale est menacée par ses prédateurs voraces et sans pitié. Cela faisait longtemps que NRJ 12 ne nous avait pas gratifié d’un petit survival animalier inédit dans nos contrées. Si l’initiative est louable, la qualité du produit final l’est beaucoup moins. En effet, il est difficile de trouver quelque qualité que ce soit au film de Bill Corcoran. Commençons par le scénario, catastrophique au possible. Un lieu isolé où des serpents fous furieux dont on ne sait pas comment ils se sont échappés de leur laboratoire pour se retrouver sur une île, une population locale qui se résume à 4 ou 5 pantins sans âmes, Vipers plonge dans les écueils les plus convenus que l’on puisse trouver dans un survival animalier. Ainsi, le récit se jalonne de situations vu et revu autre part. En d’autres termes, l’invasion, le massacre et la tentative de fuite. Vipers se résume en cela. Concernant le principal attrait du film, il n’y a de vipères que le pacifique petit reptile du début où Nicky la prend dans ses mains pour la mettre hors de portée des touristes amateurs de bonsaï. En dehors de cela, les choses en images de synthèses et prothèses de latex, que l’on ose appeler serpent, s’apparentent davantage à une bouillie de reptiles informes mal incorporé à l’image. Quelques gerbes de sang égrènent les deux ou trois carnages où la moitié de l’île se fait décimer, c’est assez plaisant, mais bien inutile. Au final, on ne nous desservira aucun argument de poids pour expliquer cette fuite malencontreuse d’un unique serpent qui en a engendré des centaines. Les incohérences sont multiples. Cela est d’autant plus malheureux qu’il ne faut pas être un génie pour pondre pareille histoire. Etant donné que Brian Katkin est également responsable du scénario du troisième volet de la saga Scarecrow, il ne fallait peut-être pas attendre de miracle de sa part pour transcender le genre. En conclusion, Vipers est un survival animalier très classique où l’histoire rivalise de médiocrité avec des moyens minimalistes. Une piètre tentative qui ne retiendra l’attention de personne.

5.5

Publié le 10 Août 2010

Paris by Night of the Living Dead

Paris by Night of the Living Dead

Paris est envahit par les zombies. Un couple « just married » tente de survivre dans ce monde impitoyable. Petit long-métrage très ambitieux, Paris by night of the living dead est une production sympathique au visuel léché. En dépit d’une histoire anecdotique – ce qui n’est clairement pas le centre d’intérêt du court-métrage – Grégory Morin gratifie son projet d’une réalisation qui n’a pas à pâlir face à des films davantage conséquents en terme de moyens et de durée. La photographie sublime renvoie une image de Paris que l’on ne lui connaissait pas. Des teintes monochromes qui traduisent la froideur et la décrépitude des lieux. Tout comme une nouvelle littéraire, on ne perd pas de temps en spéculations. Nous sommes immédiatement mis dans l’ambiance afin d’en prendre plein la vue durant les douze petites minutes qui jalonnent le récit. Ainsi, on voit un véritable massacre en règle où le couple rivalise d’inventivité pour trucider du mort-vivant décomposé. Arme à feu, sabre, mais également une tronçonneuse ou un lance-roquettes, Paris by night of the living dead est un concentré d’adrénaline purement jouissif. On pourrait se croire dans un Dead rising version frenchie. Les images de synthèses son plutôt bien incrustés et le maquillage des zombies crédible. Au passage, un petit clin d’œil à un film très connu de la capitale qui en prend pour son grade ! Tout comme nos monuments nationaux, maltraités sans la moindre retenue ! Bref, c’est beau, rythmé, et distrayant au possible. Tout comme Le bon, la brute et les zombies voici un court-métrage simple, mais terriblement attachant. Un jeune réalisateur talentueux et amoureux du genre qui nous gratifie d’une petite production surréaliste aux indéniables qualités.

8.23077

Publié le 9 Août 2010

Holocaust 2000

Holocaust 2000

Un puissant industriel qui a la main mise sur une technologie thermo-nucléaire se pose des questions quant aux risques que cela pourra engendrer. Des signes préoccupants et une conversation avec un prêtre le persuade que l’apocalypse est proche et qu’il en sera l’origine. Kirk Douglas a fait quelques incursions remarquables dans le cinéma de genre. Les plus notables étant 20 000 lieues sous les mers, Nimitz – Retour vers l’enfer et Furie. Aussi n’ai-je pas été surpris quand j’ai découvert ce film. Production un peu plus discrète que celles suscitées, Holocauste 2000 reprend la thématique de l’antéchrist. Coïncidence amusante, le film succède à Antéchrist – L’exorciste du mal, du même réalisateur, mais surtout à Damien – La malédiction, sorti respectivement trois et un an auparavant. C’est de ce dernier que le film d’Alberto Martino possède le plus de similarités. Dans un siècle de progrès – et de barbarie – nul doute que les peurs attisent l’inquiétude des masses. Si les objectifs de Robert Caine sont louables, elles évoquent de violentes véhémences de la part des citoyens (manifestations…). Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Pamphlet virulent contre le nucléaire et ses conséquences, Holocauste 2000 tend à se rapprocher, tout comme son prédécesseur, vers le thriller fantastique. Néanmoins, il se différencie par une approche socio-politique afin de dénoncer les méthodes des industrielles et les dangers du nucléaire. Ainsi, le malheur des uns (pays pauvres du tiers monde) fait l’enrichissement des autres quand ces derniers promettent monts et merveilles au plus démunis. Un contraste incontestable qui sépare deux mondes et qui n’a pas changé en 30 ans. Dans ce contexte d’incertitudes où les progrès technologiques et de la science prennent le pas sur les croyances et la religion, l’antéchrist survient. La quête de vérité de Robert semble voué à découvrir l’identité de l’antéchrist. Bien qu’un rebondissement de dernière minute survienne, l’illusion ne fonctionne pas. On découvre immédiatement qui il est en mettant à jour les indices épars de l’intrigue. Malheureusement, Simon Ward fait pâle figure pour incarner le fils de Satan en personne. Trop taciturne, son interprétation du mal incarné dans la bonté même ne nous leurre pas. En conclusion, Holocauste 2000 est un film sur l’antéchrist honnête. Il se différencie de ses homologues par un contexte sociologique poussé et un message anti-nucléaire âpre. Une initiative qui s’avère un complément appréciable au mythique Damien. La fin est proche ! Repentez-vous !

7.25

Publié le 7 Août 2010

Cobra

Cobra

Marion Cobretti, flic aux méthodes très controversés par ses collègues, se voit en charge de la protection du témoin d’un assassinat. Un groupe de fanatiques les pourchassent sans relâche. Cobretti va devoir employer les grands moyens afin de s’en sortir vivant. Au cours des années 1980, le cinéma d’action sans fioritures était à son apogée. L’émergence de stars charismatique. Inutile de citer leur nom, tout le monde les connaît parfaitement. Un âge d’or qui aura procuré son lot d’icônes, de films sympathiques, mais également des navets voués à l’oubli. Cobra fait partie de la seconde catégorie. Certes, le personnage de Cobretti semble bien édulcoré, 24 ans plus tard. Il pourrait même faire pâle figure en comparaison du mythique Rambo. Néanmoins, le plaisir est toujours présent. Pas de prises de têtes, une bonne dose de cascades et de fusillades et le tour est joué. C’est divertissant et jouissif. On met de côté le réalisme de l’ensemble – Cobra, seul, face à toute une secte de cinglés – pour laisser place uniquement à l’action et à rien d’autres. Il n’y a pas grand-chose à dire de plus, si ce n’est que Cobra demeure un film d’action au rythme effréné. Une histoire anecdotique au service d’un Stallone en colère contre ces fanatiques d’un autre-âge. Distrayant, le film de George Pan Cosmatos dispose de 80 minutes pour vous vider l’esprit et le remplir à satiété de fusillades en tout genre, de règlement de comptes et d’une mince idylle entre le protecteur et la protégée. Actuellement, une production qui ne disposerait que de ces ingrédients ne laisserait pas un souvenir impérissable, mais avec un film où Stallone est en vedette, cela fonctionne parfaitement. Etant donné que Cobra a déjà 24 ans, on tolère davantage ce déferlement d’action et de violence. Simple, classique, mais indéniablement efficace.

7.61538

Publié le 6 Août 2010

Terreur

Terreur

Stephen doit préparer une thèse pour son examen scolaire, mais n’arrive pas à trouver de sujet. Dans le même temps, il fait la connaissance de Quaid, jeune homme névrosé qui est traumatisé depuis qu’il a vu ses parents se faire massacrer devant ses yeux. Avec l’aide d’une amie, ils montent un projet afin de recueillir le témoignage d’étudiants qui racontent leur plus grande peur. Adaptation d’une nouvelle de Clive Barker, Dread possède une thématique attrayante. Le film se base sur les mécaniques de la peur et ses effets sur notre psychologie. L’identification de notre plus grande peur n’est que la prémisse vers la véritable confrontation. Du point de vue de Quaid, la peur est une bête qui doit être affronté de front. Il n’y a pas de demi-mesure. Néanmoins, ce projet de thèse recèle quelque chose de pervers dans sa conception. Observer des personnes se mettrent à nu en racontant leurs secrets les plus enfouis, voire inavouables, est un acte voyeuriste et gratuit, qui plus est devant une caméra. On ressent une certaine fascination de la part des « intervieweurs », peut-être même une délectation non feinte de la part de Quaid. Imperceptible et immatérielle, la peur est latente, suintante dans les méandres tortueux de notre âme, guettant sa proie, prête à bondir dessus à la moindre occasion. Un prédateur invisible et redoutable. Nul doute que l’histoire se révèle intéressante à plus d’un titre quand on l’analyse de fond en comble. Néanmoins, le film peine à instaurer un climat paranoïaque et angoissant comme l’exige le sujet. Il est difficile de s’immerger dans l’histoire et ce, malgré une photographie sublime. Une grosse partie du film s’appesantit sur la « première phase » du projet, c’est laborieux, mais intrigant. En revanche, là où le concept devient totalement novateur et intéressant, la « seconde phase » s’avère pernicieuse et dérangeante au possible. Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la surprise, mais l’idée finale est on ne peut plus captivante. Malheureusement, elle apparaît comme une conclusion de luxe. Les passages sont éprouvants (ex : scène dans la baignoire ou la séquestration) et confèrent l’atmosphère putride que l’on attendait depuis le départ. Dommage, la seconde phase aurait mérité un développement plus poussé que la première. Certes, découvrir la psychologie des personnages n’est en rien négligeable, mais entretenir un climat cruel et réaliste pour ce genre de film l’est encore plus. Je ne parlerais pas de déception, mais d’une approche différente de ce à quoi je m’attendais pour une adaptation de Barker.

6.28571

Publié le 6 Août 2010

Mr. Nobody

Mr. Nobody

En l’an 2092, l’humanité est devenue immortelle. Nemo Nobody, âgé de 120 ans, est le dernier homme sur Terre à vieillir. Il nous raconte sa vie ou plutôt ses vies. Mr Nobody est un projet européen de longue date. Il s’est écoulé près de 13 ans entre Le huitième jour et l’ambitieux projet de Jaco Van Dormael. Véritable OVNI cinématographique, Mr Nobody est une œuvre expérimentale à la puissance incommensurable. Le scénario tentaculaire recèle une pléthore de messages et d’histoires passionnantes. Au vu du résultat final, on se dit que le montage a dû être un casse-tête comme nul autre pareil. Un travail pharaonique qui porte ses fruits et bien plus encore. De quoi parle Mr Nobody ? Tout simplement de la vie. Quel sens possède l’existence humaine ? Quelle conséquence ont nos actes ? La vie est une succession de choix. Un peu comme un chemin de fer, on opte pour une voie ou une autre. De notre décision découle un nouveau panel de choix. Une vision différente qui propose, à son tour, de nouveaux choix et ainsi de suite. On découvre différentes possibilités de ce que fut la vie de Nemo. Un événement insignifiant engendre des conséquences incontrôlables et indépendantes de notre volonté. La théorie du chaos semble régir toute chose. D’un autre côté, connaître les évènements à l’avance ne nous empêche t-il pas d’agir ? L’absence de choix demeure t-elle la seule solution à une inéluctabilité commune ? Vous l’aurez compris Mr Nobody n’est pas un film comme les autres. C’est une fable onirique où le rêve est indissociable de la réalité. A moins que cela ne soit l’inverse ou que tout ceci n’est qu’une illusion destinée à nous flouer ? On se perd dans les méandres de l’imaginaire, des conjectures et des états d’âmes du protagoniste avec une déconcertante facilité. Tout est possible. Une œuvre fantastique, inclassable et indubitablement magique à plus d’un titre. Le résultat final n’en est que magnifié par une complexité déconcertante. Prose intemporelle où les lois de la physique sont mises à rude épreuve, le récit intrigue et interroge. Qui somme-nous au bout du compte ? Une quête d’identité permanente qui pourrait être la clef de notre existence. Découvrir son véritable moi profond afin de se détacher des velléités de ce monde et jouir de l’instant présent. Mr Nobody est une œuvre expérimentale anticonformiste singulière. Il multiplie les scènes d’un éclectisme jamais vu afin de nous émerveiller durant 145 minutes. Une goutte d’eau dans le long fleuve du temps. Doté d’une réalisation inventive et novatrice, d’un casting irréprochable, d’une histoire passionnante et hautement philosophique, ce film est un chef d’œuvre unique. Je conclurais sur une citation d’Amélie Nothomb : « Le seul mauvais choix est l’absence de choix. » (La métaphysique des tubes).

8

Publié le 5 Août 2010

Projet Oxygène

Projet Oxygène

Une équipe de scientifiques est envoyée sur une planète inconnue afin de se rendre compte des possibilités d’exploitation. Néanmoins, ils ne sont pas seuls. En effet, quelques ours préhistoriques mal léchés tiennent à leur territoire. La venue d’intrus va les mettre de mauvais poil. Tout commence par un postulat de science-fiction. La Terre est asphyxiée par notre arrogance et il incombe de trouver une solution au plus vite. Une petite téléportation et nous revoici en compagnie d’une belle brochette de bras cassée sur les contrées inhospitalières d’une planète étrangère. Si le début se révélait peu réjouissant, la suite l’est encore moins. Une fois plongé dans cette végétation dense, on déchante rapidement et l’on se rend compte de l’imposture. Il est difficile de saisir l’orientation donnée au scénario, mais il n’y a pas plus d’éléments de science-fiction dans la suite des évènements qu’il n’y a d’extraterrestres sur cette planète. Manque de moyens et surtout d’ambitions oblige, on nous dessert une horde d’ours affamés très caractériels. De ce fait, on se retrouve dans les poncifs du survival animalier. Une sorte de Grizzly rage du pauvre – qui n’est pourtant pas une référence ! – auquel on aurait songé à le rendre encore plus exécrable et pénible que son médiocre modèle. Les plantigrades ne payent pas de mine. La purée de pixels qui les composent donne envie de vomir à chaque instant. Quand il n’y a pas d’effets spéciaux, un technicien s’amuse à enfiler des gants avec des griffes et entraîne une victime dans les buissons pour faire je ne sais quoi avec. Entre des images de synthèse abominable et des hors-champs scandaleux qui démontre toute l’incompétence de l’équipe, Savage planet offre une pléthore de raisons de le détester. On pourrait peut-être se rabattre sur un message écologique, si basique soi-il. Il n’en est nullement question ! Au lieu de dénoncer les errances de notre mode de vie, l’histoire propose de s’en accommoder (ex : On pourrait vivre dans la pollution grâce à l’oxygène de la planète !). Sans oublier un dénouement d’une naïveté sidérante. Laid, mal joué, mal fait, le film de Paul Lynch donne l’impression d’être un premier brouillon auquel on n’aurait pas donné suite. Pourquoi s’en faire ? On fourre le tout à Sci-fi en espérant qu’ils n’y voient que du feu. Malheureusement, ce n’est pas le cas, mais qu’importe ! Sci-fi opte pour la même approche vis-à-vis du public, c’est-à-dire nous. Au final, on se retrouve avec une ébauche d’un navet immonde. Une arnaque éhontée.

2

Publié le 5 Août 2010

Cargo

Cargo

En ce 23e siècle, la Terre n’est plus habitable. L’humanité est contrainte de s’exiler dans l’espace. Seul l’espoir de pouvoir rejoindre Rhéa, une planète jumelle où la vie semble idyllique, demeure la seule perspective de l’humanité. Il me sera difficile de dire si Cargo est le premier film de genre provenant de la Suisse, mais une chose est certaine : il s’agit du métrage le plus marquant provenant de ce pays. Doté d’un budget confortable, Cargo dispose d’une photographie somptueuse qui ne peut laisser de marbre. Le ton est donné dès les premières minutes. L’intrigue pose les bases d’une humanité vouée à l’autodestruction. Au niveau du rythme, Cargo se rapproche davantage d’un Sunshine que d’un Pandorum. Une approche volontairement lancinante qui parfait une certaine tension dans les rapports entre les personnages. Ces derniers sont l’atout principal du film. En général, on se demande si l’histoire fait les personnages ou si c’est l’inverse. Dans le cas présent, la caractérisation des protagonistes se révèle une part non négligeable à la réussite du film. Les deux réalisateurs prennent le temps d’instaurer un climat angoissant. Entre les plans larges de l’espace, absolument magnifique, qui nous font prendre conscience de notre insignifiance et un bâtiment gigantesque où évolue l’équipe, nul doute que l’on navigue dans les méandres sépulcraux les plus obscures. On éprouve davantage un sentiment paranoïaque dans l’immensité de ce vaisseau (Qui est le tueur ? Un clandestin ou un membre de l’équipage ?) plutôt qu’une claustrophobie justifiée au regard des recoins sombres et impénétrables. Les séquences dans des couloirs étroits ou des conduits d’aération sont rares. En ce qui concerne l’histoire en elle-même, on ressent un effort de se démarquer des habituels monstres de l’espace ou des conflits habituels afin de se créer une véritable personnalité. Les quelques rebondissements sont louables, bien que l’ensemble demeure assez prévisible. Cargo est avant tout un récit sur l’humanité et son avenir, aussi incertain soit-il. Notre destin est-il inéluctable ? Pouvons-nous prendre conscience de nos erreurs ? Bref, Cargo est une première réalisation talentueuse. La réalisation est soignée, les effets spéciaux irréprochables, le développement des personnages bien amené. On pourrait lui reprocher de mettre au ban des éléments qui forment l’historique du récit (Qui prend les décisions ? Les origines de Rhéa…). En dehors de cela, Cargo jouit de moyens à la hauteur de ses ambitions. Le résultat s’en ressent à tous les niveaux. Une production suisse qui mérite un petit détour dans les confins de l’univers.

7

Publié le 4 Août 2010

La Guerre des abîmes

La Guerre des abîmes

Adaptation d’un roman du très prolifique Clive Cussler, La guerre des abîmes est un film d’aventures qui nous entraîne dans le sillage du Titanic. Alors que les Etats-Unis tentent de créer une nouvelle arme de destruction massive, ils se rendent à l’évidence qu’il manque un minerai extrêmement rare pour parvenir à leur fin : le Byzanium. Après quelques recherches, il semble que le précieux minerai soit disponible dans les cales du Titanic. Dirk Pitt, célèbre aventurier, émet l’hypothèse folle de renflouer le Titanic afin de récupérer le Byzanium. Force est de constater que le film de Jerry Jameson a terriblement vieillit au cours de ces 30 dernières années. Certes, le plaisir d’un récit d’aventures teinté d’un conflit politique entre les Etats-Unis et l’URSS n’est pas pour nous déplaire. Les deux pays se trouvant encore en pleine guerre froide, nul doute que les tensions diplomatiques sont à leur paroxysme. Néanmoins, cette confrontation semble davantage un prétexte pour fournir un ennemi dans le récit plutôt qu’une véritable intrigue secondaire. C’est bien là le gros défaut du film : son manque d’intensité. On a l’impression que tout semble couler de sources. On ne parvient pas à se dire qu’il y aura un obstacle au renflouement du Titanic. A l’instar de son personnage principal, Dirk Pitt, le héros par excellence, tout est très propre. Le film navigue sur une mer d’huile. Ce sera le principal reproche que l’on pourra faire. Un manque de profondeur (assez paradoxal compte tenu du sujet !) vis-à-vis des personnages, beaucoup trop stéréotypés et d’un scénario discutable sur les méthodes employées, ainsi que sur la viabilité du projet. Il n’en demeure pas moins un film d’aventure convenable et sympathique si l’on fait l’impasse sur les errances suscitées et certaines incohérences historiques. En l’occurrence, le Titanic se brisa en deux lors de son naufrage, ce que le film omet de nous dire afin de permettre son bon déroulement. Un film d’aventures basique, mais divertissant.

6

Publié le 4 Août 2010

Dragon Quest : Le Réveil du Dragon

Dragon Quest : Le Réveil du Dragon

Dans un royaume imaginaire, Kirill, un puissant magicien, parvient à invoquer un dragon noir capable de lui assurer la suprématie sur le monde. Seul un jeune apprenti semble être en mesure de contrecarrer ses projets. Pour le jeune homme débute une quête pour éradiquer le mal de ses contrées verdoyantes. Fort heureusement pour nous, Dragonquest n’est pas à confondre avec le jeu vidéo du même nom qui jouit d’une prestigieuse renommée. Une production Asylum est toujours synonyme de médiocrité puérile et d’un sens de l’intégrité professionnelle des plus discutables. Le cas présent est un condensé de tous les poncifs que peut nous offrir un film de fantasy. D’un point de vue scénaristique, nous avons le jeune homme vertueux amené à être « l’élu », un grand méchant tyran, le mentor irascible et honorable, sans oublier la séduisante guerrière légèrement vêtue qui va aider notre ami. Les situations s’enchaînent avec un classicisme déconcertant. L’apprentissage, la quête et l’affrontement final, ni plus, ni moins. On ne ressent aucun émerveillement pour cet univers imaginaire. Hormis le dragon, le bestiaire est totalement absent. Pas le moindre moustique ne traîne dans les parages. On se met à espérer que les paysages seront au moins de la partie. Que nenni ! Une forêt et une montagne rocheuse sont les principaux cadres. Il n’y a rien de palpitant dans cet amas de pudibonderies bon marché. La quête des cailloux multicolores, pardon, des pierres de la vertu, se révèle aussi inutile que navrante. On s’en fiche complètement et cela n’a d’autre volonté que de faire avancer un récit pataud et peu engageant. Quant aux effets spéciaux, le résultat est à la hauteur du reste : pathétique. Des affrontements magiques ridicules où des jets violacés s’entrecroisent dans des flux abominables. Concernant le dragon, les dégâts sont plutôt limités. Sous des plans très larges, c’est acceptable. Il égrène un joli panache de fumée dans les airs. En revanche, au sol, les flammes sont aussi crédibles qu’un esquimau sur une plage de sable fin. Bref, Dragonquest est un film de fantasy déplorable. Entre une histoire inintéressante au possible et des moyens rachitiques pour donner un semblant de forme à l’ensemble, nul doute que nous sommes en présence, une fois de plus, d’une petite perle provenant tout droit des cerveaux dérangés de nos amis Asylum.

5

Publié le 3 Août 2010

Mission Protection

Mission Protection

Un agent secret est chargé de kidnapper un millionnaire, accusé de détournement de fonds, à Malte et de le ramener en Russie afin qu’il soit jugé. Le voyage ne s’annonce pas de tout repos. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Russian transporter n’est pas l’homologue du film de Louis Leterrier, ni même une pale copie. Il est bien pire qu’un sombre plagiait. Nous sommes en présence du parfait exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire dans un film d’action. On passera outre l’interprétation des acteurs. Un défaut certes, mais mineur au vu de ce qui nous attend durant près de deux heures. Bien qu’il s’autoproclame entre Die hard et James Bond, le film n’a vraiment pas à se vanter d’une quelconque référence ou influence. L’histoire se révèle vite anecdotique et par la suite confuse et inintéressante. Le réalisateur semble multiplier les séquences d’action avec le minimum de cohérences pour contenter les amateurs de testostérone. Lorsque l’on s’attaque à la raison même de cette production russe – les séquences d’action – la déception est égale au surréalisme des scènes. On se la joue à la Max Payne en moins réaliste, c’est dire ! Notre agent invincible, au QI qui ferait pâlir The marine en personne, défouraille une dizaine de types en moins de temps qu’il n’en faille pour l’écrire. Il enchaîne les séquences semi-grotesques à l’humour aussi fin qu’un 38 tonnes sur une route de campagne avec une déconcertante facilité. Rien ne peut lui arriver, tout est permis. C’est la fête à Malte ! Plus sérieusement, Russian transporter exaspère de par les défauts qu’il accumule. Bien que l’on ne s’ennuie pas forcément, le récit recèle des longueurs. Entre deux fusillades, il ne se passe rien. On tente de combler le vide par des dialogues inutiles. Concernant le final, on nous dessert un épilogue interminable sur le devenir des personnages et les réelles implications de tout ce beau méli-mélo. On s’en fiche complètement et l’on n’a qu’une envie : voir le générique de fin se dérouler. Après presque 2 heures, le souhait est exaucé. Si vos cellules grises n’ont pas implosés devant cet amas d’idioties, elles auront sûrement pris des vacances. Inutile de s’appesantir, Russian transporter est l’un des plus mauvais films d’action qu’il m’ait été donné de voir cette année.

4.66667

Publié le 31 Juillet 2010

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