Critiques spectateurs de Captain Nono

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Underworld 3 : le Soulèvement des Lycans

Underworld 3 : le Soulèvement des Lycans

Pas vraiment fan de la franchise Underworld, mais j'avoue que cette préquelle m'intéressait beaucoup, du fait qu'elle nous plonge au coeur d'un Moyen-Âge ténébreux, pour nous conter les origines du bordel millénaire entre vampires et lycans. Un contexte historique qui fait tout l'intérêt de ce troisième volet, sans la belle Kate Beckinsale, mais avec la sexy Rhona Mitra.

Le gros point fort du film réside dans son visuel, qui sied parfaitement à ce genre d'histoire. La nuit y est omniprésente, la forteresse des vampires est impressionnante et les décors naturels aux alentours évoquent les paysages typiques des films de vampires, à l'image des Carpates, avec ces montagnes et ces profondes forêts qui recèlent mille dangers. Bref, un contexte relativement immersif, mais malheureusement trop peu mis en valeur, un peu comme dans un Van Helsing notamment. N'est pas Peter Jackson qui veut, et même si Patrick Rastapopoulos s'en sort honnêtement, sa réalisation s'oriente résolument vers l'action et rien que l'action, au détriment d'une certaine fibre artistique...

Quant à l'intrigue, elle ne m'a guère transcendé. La romance entre la vampire et le lycan n'apparaît guère crédible à l'écran, et bien peu d'émotion en émane. Les ficelles sont grosses, le manichéisme de rigueur, et les dialogues sentent souvent le réchauffé. Mis à part le personnage de Viktor, le reste du casting manque de charisme et cela s'en ressent forcément au niveau des personnages, dont aucun ne sort véritablement du lot. Même les combats sont filmés de manière trop brouillonnes, avec un suspense qui ne fonctionne ici qu'à très bas régime.

Finalement, ce soulèvement des lycans ne fait pas de vagues, pénalisé par une réalisation trop quelconque et une intrigue trop simpliste. L'ensemble demeure cependant honnête à tous les niveaux, et le contexte historique apporte un véritable regain d'intérêt à la franchise en général.

7.26667

Publié le 15 Février 2012

Poursuite Mortelle

Poursuite Mortelle

Attiré par la critique très intéressante d'horreur.net, je me suis laissé tenter par cette traque haletante au coeur des Highlands, l'une des plus belles et des plus sauvages régions d'Europe. Un film que l'on pourrait ranger dans la très large catégorie des thrillers, mais que je qualifierai davantage d'authentique survival en milieu naturel.

Cinq jeunes gens sportifs cavalent ainsi dans cette magnifique région que sont les Highlands, quand ils découvrent par hasard une fillette enterrée vivante dans un bois isolé. L'enfant cause le bosniaque et paraît traumatisée, ce qui peut se comprendre... Le commencement d'une poursuite effectivement mortelle pour nos cinq randonneurs chevronnés, dans la ligne de mire de mystérieux individus à la motivation clairement affichée : récupérer la gamine par tous les moyens. L'identité de ces prédateurs à la gâchette facile nous est d'ailleurs révélée dès le début des hostilités, ce qui à mon sens atténue le suspense. Deux psychopathes donc, froids et déterminés, quasi déshumanisés. Pour eux, abattre un homme de sang froid équivaut à chasser le cerf ou tout bonnement à cartonner des silhouettes en carton au stand de tir...

La première mort - une chute de plusieurs dizaines de mètres d'une paroi rocheuse - m'a laissé sur le cul ! On ne s'y attend pas du tout à ce moment là, et la scène est filmée avec un tel réalisme qu'elle se révèle presque choquante de par sa soudaineté et sa brutalité. Un sacré effet ! Par la suite, le film adopte le rythme soutenu mais relativement classique d'une traque, mais se différencie clairement par sa mise en scène qui s'attelle à toujours mettre en valeur le cadre naturel dans lequel se déroule l'action. Les paysages de montagnes et de landes sont magnifiques et très bien filmés, avec de fréquents plans larges qui soulignent l'isolement des personnages. La dernière partie dans le petit village est également réussie, avec une violence encore davantage accrue : beaucoup vont trinquer !

Une mise en scène de qualité, du suspense, de la violence froide et réaliste, des acteurs crédibles et un cadre grandiose, sans oublier un final assez surprenant... Un film qui possède de nombreux atouts pour remporter l'adhésion des amateurs de sensations fortes.

7.6

Publié le 12 Février 2012

Apollo 18

Apollo 18

Décidément, les docu-fictions ont le vent en poupe depuis quelque temps. Surfant sur la vague lancée par "Le Projet Blair Witch", de plus en plus de productions s'engouffrent dans la brèche, telles que "Cloverfield", "Paranormal Activity" ou encore "The Troll Hunter"... Perso, je ne suis pas un grand fan de ce style de réalisation, qui je trouve sert trop souvent de prétexte à masquer le manque de moyens ou la faiblesse des acteurs en présence. Maintenant, je reste un grand passionné de tout ce qui touche à la conquête spatiale, et encore plus lorsque de mystérieuses formes de vie extra-terrestre se tapent l'incruste dans l'histoire !

Le pitch de départ est ainsi particulièrement excitant. En 1974, la NASA envoie secrètement une mission habitée sur la Lune afin d'y installer du matériel de transmission. Mais une fois sur place, les deux cosmonautes sont témoins d'étranges phénomènes qui vont rapidement mettre leur vie en danger. Pour le coup, le style de réalisation apparaît plutôt approprié au contexte du film. Nos deux valeureux représentants de l'Humanité sont ainsi filmés par les caméras qu'ils ont eux-mêmes disposés autour de la capsule lunaire. L'ambiance est ainsi particulièrement immersive, mais atteint malheureusement très vite ses limites. Passé l'effet de surprise, les péripéties des deux cosmonautes commence à sentir le réchauffé, et pourrait même s'apparenter quasiment à un "copier-coller" scénaristique de "Planète Rouge", le film avec Val Kilmer et Tom Sizemore, qui lui se déroulait sur Mars.

Apollo 18 pêche par son manque d'originalité et son manque de prise de risque. Le film se repose essentiellement sur un visuel accrocheur et un contexte immersif, mais peine à surprendre. Pour résumer, les deux cosmonautes découvrent progressivement une réalité que le spectateur a lui-même déjà deviné depuis un bout de temps, peut-être même dès le début du film. Le suspense est ainsi très faiblard, et hormis les deux descentes au fond des cratères où règne une obscurité glaciale, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Ce ne sont pas les quelques plans rapidement torchés des bestioles arachnides qui viennent changer la donne...

Pas de quoi sauter au plafond. L'idée de départ n'est finalement pas exploitée au maximum de son potentiel, et Apollo 18, sans être ridicule, me fait plutôt l'effet d'un pétard mouillé. A voir par curiosité !

6.45455

Publié le 9 Février 2012

La Guerre des Mondes

La Guerre des Mondes

Une invasion d'extra-terrestres vécue à l'échelle humaine, telle est la base de réalisation que s'est fixé Steven Spielberg pour cette adaptation d'un grand classique de la littérature de Science-Fiction. L'oeuvre de H.G. Wells date tout de même de 1898, et il est intéressant de constater qu'un siècle plus tard, la vision d'une telle invasion n'est finalement guère différente de celle de l'écrivain britannique, si l'on excepte les inévitables prouesses technologies réalisées depuis lors.

C'est donc Tom Cruise qui va devoir se farcir ces impressionnants tripodes à l'apparence de calamars métalliques, dont la sorte de sirène résonne encore comme un signal menaçant dans la tête de tous ceux qui ont vu le film. Tom Cruise donc, est parfait dans ce rôle de père qui tente de faire face à des évènements qui le dépassent. Archétype du père de famille recomposée, en apparence cool mais qui n'assume pas toujours à bon escient ses responsabilités, et qui souffre également d'une perte d'autorité et de crédibilité vis à vis de ses deux enfants. L'ainé est un sale gosse de prime abord, mais qui dévoile un véritable courage au cours de leur périple à travers une Amérique en proie à la panique et au chaos. La plus jeune est ici interprétée par la toute jeune Dakota Fanning, excellente actrice à l'avenir prometteur, et qui sert finalement de lien entre son père et son grand frère, dont l'incompréhension est manifeste. Pourquoi m'attarder ainsi sur les liens familiaux des personnages alors qu'on est là pour assister à un déluge de feu à grande échelle ? Parce qu'il s'agit là d'une grande qualité de Steven Spielberg : toujours placer ses personnages au centre de son histoire, les positionner comme les piliers de l'intrigue. C'est pourquoi ce film se veut être à l'opposé d'un "Independence Day" par exemple...

Même si certaines séquences se veulent bluffantes visuellement, à l'image de la première attaque dans Boston, ou encore l'apparition des tripodes au bord du fleuve où se pressent des milliers de réfugiés, la réalisation ne privilégie pas le grand spectacle à tout prix, à la différence d'un blockbuster commercial estival par exemple. L'invasion extra-terrestre n'est finalement qu'une épreuve subie par ce père et ses deux enfants, et qui à terme devra resserrer les liens familiaux pour boucler la boucle, à l'image du final typiquement hollywoodien en forme de happy-end, d'ailleurs surprenant au regard de la scène où le fils aîné part rejoindre l'armée pour combattre les tripodes. Le travail réalisé par Steven Spielberg reste tout de même ô combien impressionnant, et illustre une maîtrise totale de son sujet, tant visuellement qu'au niveau du son. L'immersion aux côtés de ce trio de réfugiés est totale, et atteint son paroxysme lors de la scène avec Tim Robbins dans la cave : un grand moment de suspense et de tension.

Les aliens étant mon dada, je ne peux qu'essayer d'être objectif en rédigeant cette critique d'un film que je prends du plaisir à regarder plus ou moins régulièrement. Une très bonne adaptation de l'oeuvre originelle en tout cas !

7.96

Publié le 9 Février 2012

Tucker & Dale fightent le mal

Tucker & Dale fightent le mal

A première vue, Tucker et Dale font figure de péquenauds en puissance. Tous deux originaires de Virginie Occidentale, Etat surtout connu pour ses montagnes recouvertes d'immenses forêts à perte de vue, ainsi que ses rednecks arborant innocemment un large sourire édenté et de grandes oreilles décollées, témoignage malheureux d'une certaine propension aux rites consanguins. Dans cette région reculée des Etats-Unis, où de nombreux randonneurs disparaissent chaque année sans laisser de trace, les locaux tuent le temps en s'envoyant des boîtes de bière bon marché et en scrutant avec une méfiance malsaine les quelques touristes civilisés égarés...

Ainsi, les quelques morveux et autres bimbos prépubères en vadrouille hors de leur riche banlieue - l'avenir glorieux de l'Amérique - ne peuvent s'empêcher de flipper leur race en apercevant ces deux "indigènes" à casquette de plouc dans une station service isolée, où ils viennent faire le plein de bières avant d'aller batifoler quelque part dans la cambrousse. Les teenagers s'étaient matés "Détour Mortel" la veille, ce qui peut expliquer cela... Les pauvres bougres Tucker & Dale, qui n'avaient rien demandé à personne, vont ainsi apprendre à leurs dépens les conséquences malheureuses de l'acculturation cinématographique sur les jeunes générations de trous du cul...

A l'origine de ce massacre sanglant, un simple malentendu issu des préjugés et d'un manque flagrant de communication. Non, ces deux bouseux ne se sont rendus coupables d'aucun enlèvement ni d'aucun attouchement sexuel à l'égard d'une jeune femme issue du monde civilisé. Et si Tucker s'est mis à courser l'un de ces sales gosses en hurlant et en trimballant à grands renforts de moulinets une tronçonneuse en marche, c'est uniquement pour fuir une nuée de guêpes dont il avait malencontreusement "abîmé" le nid... Pourquoi tant d'incompréhension ?

Les conséquences vont ainsi être terriblement et tragiquement jouissives pour nous autres spectateurs. Fun et gore, bourré de références au cinéma de genre, rythmé et surtout doté d'un duo de zigotos attachants, ce film transpire le respect pour le cinéma horrifique. Une véritable bouffée d'air frais dans le paysage souvent trop convenu et bourré de codes du cinéma actuel. L'atout principal de cette comédie étant d'inverser les rôles. Les teenagers, à l'image de leur leader, deviennent ainsi les prédateurs, quand Tucker et Dale ne pigent en rien ce qu'il leur arrive, piégés par leur innocence et l'image d'arriérés psychopathes qu'ils véhiculent malgré eux...

Je mets un bémol aux personnages des jeunes en général, que j'ai trouvé assez fades et dont les mises à mort auraient gagné à être encore plus gores et inventives. Reste que cette comédie horrifique débridée se place allègrement dans la droite lignée d'un "Shaun of the Dead" notamment. Une vrai régal !

7.88889

Publié le 9 Février 2012

Sans identité

Sans identité

Liam Neeson est ce genre d'acteur qui en impose autant par son talent que par son charisme naturel. L'acteur d'origine irlandaise possède ainsi une impressionnante filmographie, et si "Sans Identité" ne fera certainement pas figure de référence dans cette prestigieuse liste, ce thriller international possède de nombreux atouts qui en font un divertissement de qualité.

Les péripéties du Dr. Harris dans les rues de Berlin m'ont un peu évoqué celles du Dr. Richard Kimble dans "Le Fugitif" (1993). Un homme seul et perdu, confronté à des évènements qui le dépassent, et qui mis bout à bout, ne tardent pas à prendre la forme d'un complot. Liam Neeson ayant une bonne bouille, on ne peut s'empêcher d'éprouver d'emblée de la compassion pour cet homme qui accumule les déboires dès son arrivée sur le sol teuton : oubli d'une valise au contenu important à l'aéroport, accident de la route et baignade improvisée dans les eaux scintillantes de l'Havel, séjour à l'hôpital et amnésie partielle, sa femme (vachement bonne) qui ne le calcule plus à son retour à l'hôtel, un inconnu qui se prétend être lui avec papiers d'identité à l'appui... Ca sent le grillé pour Harris ! (z'avez capté le jeu de mots ? Non, ok je sors...)

Bref, Martin est dans la m..., seul et livré et lui-même dans une ville qu'il ne connaît pas, et où on se les pèle un max ! En plus de ça, des êtes malfaisants tiennent particulièrement à ce qu'il l'a mette en veilleuse, et ce de manière définitive. Le fait que l'action se déroule à Berlin participe pleinement à l'identité et à l'intérêt du film. Ca change des grandes villes américaines et même de Paris ! L'atmosphère du film est ainsi très travaillée, de manière à retranscrire à l'écran la sensation d'isolement ressentie par le personnage principal. Au spectateur de s'attacher à Martin Harris, et comme lui, d'aller jusqu'au bout du suspense pour découvrir la vérité. A ses côtés, la belle Diane Kruger dans la peau d'une clandestine bosniaque, où l'art de nous présenter l'envers de la capitale allemande.

Même si le film m'a paru comporté quelques longueurs, force est de constater que l'ensemble se révèle efficace et abouti, des premières minutes jusqu'à un final un peu convenu tout de même. Les personnages, le suspense et le réalisme de l'action sont les points forts de ce thriller. Une réussite. Ma note : 7,5/10.

7.5

Publié le 9 Février 2012

Clones

Clones

Voilà un film qui m'a d'emblée évoqué l'excellent I, Robot d'Alex Proyas (2004). Même ambiance futuriste, à la différence ici que ce sont des clones qui se substituent aux humains, et non des robots. L'idée est plutôt intéressante, et pose même un regard critique sur les dérives de la technologie et ses conséquences sur notre mode de vie, et plus généralement sur l'évolution de notre société moderne.

Maintenant, Clones peine à assumer son sujet, et ne s'en sert finalement que comme toile de fond au traitement d'un thriller malheureusement trop conventionnel. L'intrigue n'est pas des plus passionnantes, et le suspense bien trop faiblard pour compenser la faiblesse des personnages. Le héros, interprété par Bruce Willis, est peu attachant, et aucun autre personnage n'affiche de véritable charisme, et ce malgré un casting tout à fait respectable : Radha Mitchell (miam miam...), Rosamund Pike, Ving Rhames et James Cromwell notamment.

De manière générale, le film manque d'ampleur, et se contente du minimum à tous les niveaux, là où un tel sujet mériterait d'être approfondi et d'être exploité à son maximum. Pour en revenir à la comparaison avec I, Robot, ce dernier s'était révélé bien plus abouti, tant visuellement qu'au niveau de l'originalité, des dialogues, de l'action... Clones reste un film honnête et divertissant, mais n'est finalement qu'une oeuvre mineure dans le genre si exigeant de la Science-Fiction.

7.13333

Publié le 4 Février 2012

Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres

Sherlock Holmes : Jeu d'Ombres

Robert Downey Jr. est de retour pour de nouvelles et trépidantes aventures dans la peau du plus truculent et déjanté détective de Londres, j'ai nommé ce bon vieux Sherlock Holmes, toujours flanqué de son inséparable adjoint en la personne de ce cher Watson (Jude Law). Deux acolytes d'emblée attachants pour le spectateur, et dont l'évidente complicité à l'écran constitue l'un des points forts du film, car source de savoureux dialogues tout au long de l'intrigue.

Le premier opus de cette nouvelle franchise m'avait déjà bien plu, surtout pour son duo principal et pour sa méticuleuse reconstitution historique du Londres de la fin du XIXème siècle. Une fois n'est pas coutume, les décors imposent ici le respect, de même que les magnifiques paysages des Alpes suisses. L'immersion dans cette époque relativement peu présente au cinéma est totale ! Comme pour le premier opus, l'intrigue du film ne m'a pas captivé au plus haut point, largement compensée par un rythme particulièrement soutenu, avec d'impressionnantes scènes d'action et un humour typiquement britannique omniprésent.

Guy Ritchie risque de prendre du galon auprès des grosses majors hollywoodiennes, tant sa maîtrise à la réalisation frôle ici la perfection. La scène de la poursuite dans la forêt en Allemagne, sous un déluge d'obus et de balles, est à ce titre un modèle de virtuosité. On en prend plein les yeux, mais l'action ne prend jamais le pas sur le jeu des acteurs, dont le potentiel est ici pleinement exploité. Robert Downey Jr. mériterait un oscar pour sa performance tout bonnement géniale. Dommage que la ravissante Rachel Mcadams soit si peu présente à l'écran, mais bon, la voyante gitane n'est pas non-plus exempte d'atouts en matière de séduction...

Bref, je ne peux que conseiller cet excellent divertissement à tout bon cinéphile qui se respecte. A noter que l'excellente fin augure d'un troisième volet, et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai !

7.66667

Publié le 3 Février 2012

La Traque / Proie

La Traque / Proie

Une usine d'engrais située au coeur de la France profonde, soumise à l'impitoyable joug de la compétitivité libérale... Eh ben voilà, c'est nos amis les bêtes qui morflent !

La nappe phréatique est contaminée, et les braves sangliers qui venaient innocemment s'y désaltérer se mettent à suinter du pus, à crever dans d'abominables souffrances, ou à prendre quelques kilos et un appétit soudain et vorace... Les bruitages du film sont à ce titre remarquables et pour le moins effrayants, transformant ces créatures communes à notre patrimoine naturel en véritables monstres affamés et agressifs. Ces bruitages réussis atténuent ainsi la frustration de ne jamais voir dans leur intégralité ces machines à tuer. Seul leur groin nous est dévoilé lors d'attaques brutales qui produisent tout de même leur petit effet. Le film se veut froid et réaliste, violent et malsain. L'atmosphère générale est à ce titre une incontestable réussite, même si les personnages ne se révèlent en aucun cas attachants. Leur sort ne nous importe finalement peu, et c'est toujours dommageable dans le cadre d'un survival.

Finalement, ce petit film d'horreur français au budget visiblement limité ne s'en sort pas si mal, et tend à produire un suspense efficace et une ambiance qui en constitue le point fort. Maintenant, rien de véritablement original ni de créatures impressionnantes au programme... Juste sympathique.

6.88889

Publié le 2 Février 2012

Whiteout

Whiteout

Alors qu'une base scientifique américaine située au coeur de l'antarctique est en passe d'être évacuée à l'approche de l'hiver polaire, un corps sévèrement amoché est découvert par hasard non loin de là. L'enquête penche alors sur la piste d'un meurtre...

Si l'US Marshal en poste dans la base scientifique avait eu la tronche de l'inspecteur Derrick, nul doute que ce thriller n'aurait guère suscité de curiosité, hormis le fait que l'action prend ici place au beau milieu du territoire le plus inhospitalier de la planète. Oui mais voilà, Kate Beckinsale affiche une plastique légèrement plus attrayante que l'idole du troisième âge, et nous le prouve dès sa première apparition, par le biais d'un topless soft mais tout de même fort appétissant. Une très belle et très bonne actrice !

Le film m'a évoqué The Thing par de nombreux aspects. Le cadre géographique évidement, le sentiment d'isolement idéal pour un huit-clos, la paranoïa, l'action et le suspense de manière générale. Finalement, hormis l'absence de la fameuse et hideuse créature extra-terrestre, tout ou presque tend à rapprocher ce film avec le cultissime film d'horreur. Cependant, la comparaison s'arrête là, car même si le suspense et l'action s'avèrent ici tout à fait honnêtes, on est encore loin d'égaler la maîtrise d'un John Carpenter. De plus, la fin déçoit et illustre les faiblesses de l'intrigue, notamment au niveau des enjeux en présence.

Un sympathique thriller donc, qui se distingue avant tout par la présence rafraichissante de la magnifique Kate Beckinsale, ainsi que par un visuel soigné et mettant parfaitement en avant le contexte géographique du film.

6.25

Publié le 31 Janvier 2012

Harper's Island

Harper's Island

... Pourquoi cette série s'est-elle sabordée de la sorte par un twist final aussi peu crédible, alors que son déroulement frôlait jusque-là le sans-faute ?

Harper's Island, île fictive située au large de Seattle, dans l'Etat de Washington, à l'extrême nord-ouest des Etats-Unis. Un cadre magnifique pour ses paysages et son atmosphère unique, si propice au déroulement d'un huit-clos définitivement orienté vers le slasher. Les dix petits nègres d'Agatha Christie ont désormais de la concurrence, car Harper's Island en reprend la plupart des ingrédients, dans un format évidement plus moderne et mouvementé.

Beaucoup de personnages à assimiler, mais la durée de la série permet de prendre son temps pour les identifier et éventuellement s'y attacher (enfin pour ceux qui ne se font pas charcuter dès le premier épisode...) Si de prime abord les personnages paraissent un peu lisses, la plupart d'entre eux se révèlent de plus en plus intéressants à mesure que l'histoire progresse. J'ai ainsi beaucoup apprécié le couple formé par les blondinets Cal et Chloé, ainsi que le futur marié (?) Henry. Certains personnages surprennent agréablement, tandis que d'autres surprennent de par la rapidité de leur disparition. Eh oui, c'est à un véritable jeu de massacre que nous assistons là, et de un à cinq personnages sont trucidés à chaque épisode ! C'est d'ailleurs là tout l'intérêt de la série. Chaque épisode est en effet l'occasion de se demander lesquels des convives ou autre péquenot de l'île vont morfler - et de quelle manière... Faites vos paris !

La série compte ainsi de nombreux atouts : une mise en scène de qualité, une atmosphère très travaillée et franchement réussie, un excellent suspense qui n'a rien à envier aux meilleurs slashers, de bons acteurs, de nombreux rebondissements et des pistes qui partent dans tous les sens. Au spectateur de mener sa propre enquête devant son écran, avec moult surprises au programme, et parfois même l'impression que la série en abuse un peu trop. Et c'est justement à ça que je voulais en venir. Je n'ai pas, mais pas du tout adhéré au twist final. Le genre de révélation censée nous scier le cul, et qui remet en question un paquet d'éléments de l'histoire. Je déteste en fait ce genre de procédés, qui me donnent l'impression d'être pris pour un pigeon, annihilant au passage toute potentielle envie de revoir la série dans le futur. Une vraie déception que cette dernière partie de la série, d'autant plus qu'elle ne m'a pas paru des plus crédibles au regard des évènements précédents.

Harper's Island demeure tout de même une très bonne série horrifique, que je conseille vivement aux amateurs du genre. La déception que j'ai ressenti lors des deux derniers épisodes ne doit pas masquer les indéniables qualités dont recèle la série.

8

Publié le 21 Janvier 2012

Blitz

Blitz

Chaque sortie d'un nouveau film de Jason Statham est devenue un petit évènement pour les amateurs d'action sans prise de tête. Stallone a été la figure de proue des années 80, et je pense pouvoir dire que Jason Statham s'est progressivement imposé comme un incontournable des années 2000 dans le genre des films burnés. Car Jason est l'essence même de la force brute, et incarne à merveille l'archétype du mâle viril qui privilégie l'efficacité d'une bonne tatane aux paroles superflues. Mais outre son impressionnante maîtrise des corps à corps musclés, Jason Statham peut également compter sur un indéniable charisme et une véritable présence à l'écran, qui en font un acteur largement au-dessus de la moyenne, populaire et attachant.

Seul manque à son palmarès une oeuvre de haute volée, un film culte qui traverserait les décennies, à l'image des filmographies d'acteurs au profil similaire, comme Sly et Schwarzy notamment. Et ce n'est pas ce Blitz qui changera la donne. Une sorte de thriller musclé qui s'appuie essentiellement sur la présence de Jason Statham, ici dans le rôle classique du flic sarcastique aux méthodes expéditives, à la fois méprisé et respecté par sa hiérarchie. Un rôle pour lequel l'acteur britannique n'a pas à forcer son talent. L'autre point fort du film réside dans la prestation affichée par l'acteur irlandais Aidan Gillen, impeccable en psychopathe complètement barré, et qui un beau jour a décidé d'abattre froidement les policiers d'un même commissariat de Londres un à un. Une véritable ordure, pour un personnage très réussi !

Pour le reste, rien de vraiment transcendant. Jason enquête, l'identité du tueur est révélée dès les premières minutes, annihilant ainsi une bonne partie du suspense. Les personnages secondaires ne sont guère intéressants, et surtout la musique est bien trop présente. Bref, pas de quoi sauter au plafond, mais Jason assure l'essentiel, et au final, l'ensemble se révèle assez divertissant. Peut mieux faire !

6.66667

Publié le 15 Janvier 2012

La Loi et l'Ordre

La Loi et l'Ordre

Pour leur deuxième apparition commune au cinéma, après l'excellentissime Heat de Michael Mann en 1995, Robert De Niro et Al Pacino s'affichent ici dans un thriller sans envergure, et dont l'intérêt ne réside finalement que dans son casting ô combien prestigieux.

En effet, l'histoire ne s'illustre guère par son originalité, et le traitement de l'ensemble souffre d'un flagrant manque de personnalité, tant dans la mise en scène qu'au niveau des rebondissements. Une intrigue trop linéaire, des personnages secondaires insignifiants (hormis le sex-appeal de la délicieuse Carla Gugino), et un twist final certes surprenant, mais qui prend légèrement le spectateur pour le couillon de service...

Robert De Niro et Al Pacino conservent cependant toujours leur inégalable classe naturelle, un charisme de baroudeur auquel s'ajoute un zeste de bestialité enfoui quelque-part. Les voir à nouveau réunis devant la caméra fait évidement plaisir, mais on ne peut s'empêcher de regretter l'absence d'un réalisateur de plus grande envergure aux commandes. Ces deux monstres sacrés méritaient un bien meilleur scénario, une mise en scène qui en jette, un véritable suspense, davantage d'enjeux et de profondeur...

Une petite déception qui était de toutes façons prévisible. Ce n'est décidément pas ce modeste film de commande qui fera de l'ombre au mythique face à face entre Robert De Niro et Al Pacino dans ce Drive-In du périphérique de Los Angeles...

6

Publié le 14 Janvier 2012

Terminator

Terminator

Début des années 80 - Alors que sort dans les salles sa première et modeste réalisation, Piranha 2 : Les Tueurs Volants, un illustre inconnu nommé James Cameron rêve une nuit d'un squelette métallique menaçant émergeant d'une explosion... Genèse d'un projet basé sur une perception sombre et anxiogène de l'avenir, où l'intelligence artificielle d'un méga-ordinateur engendrerait la quasi-extinction de l'espèce humaine...

Basé sur un univers cyber-punk et formellement orienté vers l'action, Terminator est à l'image de la décennie qui l'a vu naître : musclé et manichéen. Mais à l'époque où les mâles dopés aux hormones envahissaient les écrans avec une sulfateuse dans chaque main, une nouvelle héroïne allait émerger dans le paysage "viril" du cinéma d'action - Sarah Connor, interprétée par la jolie Linda Hamilton - et qui ne prendrait sa pleine mesure que dans Terminator 2, Le Jugement Dernier, six ans plus tard. Car la figure incontournable de ce premier opus, c'est bel et bien l'ex-Mister Univers, alias Arnold Schwarzenegger, déjà remarqué dans Conan, le Barbare en 1982. Un rôle de méchant taillé sur-mesure pour le colosse autrichien, et qui le propulsa définitivement sur le devant de la scène à Hollywood. Effectivement, Schwarzy est juste parfait dans la peau du T-800, autant par sa présence physique que par l'expression faciale qu'il adopte pour rendre son personnage froid, menaçant et imperturbable.

Je n'oublie pas Kyle Reese, interprété par le trop rare Michael Biehn, qui constitue l'un de mes personnages préférés au cinéma. Un film aura suffi pour faire rentrer ce héros au destin tragique dans la légende. Un personnage valeureux et discret, au regard triste car conscient de son sacrifice, et porteur d'une des plus belles déclarations d'amour entendues au cinéma : "J'ai traversé le temps pour toi, Sarah." Car malgré son statut de film d'action, dans lequel s'enchainent les courses-poursuites et autres fusillades (celle du commissariat de police est énorme), Terminator n'oublie jamais ses personnages, qui constituent de par leur charisme la base même du film. Alors certes, le poids des années se fait évidement ressentir lors de certaines scènes, mais rien qui ne vienne gâcher le plaisir authentique d'assister à un spectacle puissant, et qui fit rentrer la Science-Fiction dans une nouvelle ère.

L'atmosphère urbaine froide et sombre du Los Angeles de 1984, Schwarzy le zizi à l'air dégommant une bande de punks (dont Bill Paxton et Brian Thompson) pour leur emprunter leurs sapes, les visions marquantes d'un futur post-apocalyptique, l'amour impossible entre Kyle Reese et Sarah Connor, un sens de la mise en scène inégalable, une violence brute (surtout pour l'époque), les prémices d'une suite qui se révèlera grandiose... Diantre, que j'aurai voulu découvrir cette oeuvre au cinéma ! L'impact de ce film sur le cinéma d'action demeure incontestable encore aujourd'hui, et si beaucoup de séries B fauchées ont tenté de l'imiter, aucune ne l'a jamais égalé.

Le film d'action de toute une génération, unique et puissant. Merci Monsieur Cameron !

9.16092

Publié le 12 Janvier 2012

Brotherhood

Brotherhood

Brotherhood, où l'art assez fascinant d'une bande d'étudiants de s'enfoncer eux-mêmes dans les emmerdes...

Je ne connais pas très bien l'univers des fameuses confréries universitaires américaines, si ce n'est à travers quelques films qui en brossent généralement un portrait peu flatteur... Donc ici, un bizutage nocturne tourne mal, et un "apprenti" se retrouve en train de pisser le sang, une balle dans l'épaule. Déjà, ce qui m'interpelle, c'est d'en arriver à commettre un braquage avec une vraie arme à feu, tout ça pour plaire aux abrutis qui composent la confrérie et ainsi avoir une chance d'y être accepté... Wahou, la carte de membre est en or massif ou quoi ?

La règle fondamentale de ces neuros est ainsi d'éviter les problèmes avec la police, quitte à risquer la vie de leur pote amoché, qui se vide de son sang d'heure en heure. Hormis le personnage principal, qui ne brille pourtant pas à l'écran pour son intelligence, les autres personnages accumulent les ratés. Le leader de la confrérie est une buse que tout le monde suit les yeux fermés sans se poser de questions, et le mec de la stration-service où a eu lieu le faux braquage a trop longtemps regardé Charles Bronson déglingué de la racaille à la téloche.

La réalisation, plutôt quelconque, peine à imposer une réelle intensité dramatique à l'intrigue, qui elle même ne cesse de perdre en crédibilité à mesure que les mauvaises décisions s'accumulent. La présence omniprésente d'un fond sonore "rock universitaire bon marché" n'arrange pas les choses... Non pas que les acteurs soient mauvais, même si aucun d'entre eux ne tire véritablement son épingle du jeu, mais le scénario n'exploite jamais pleinement le potentiel dramatique d'une telle situation, qui finalement se révèlera tragique.

Au final, un modeste thriller qui ne remplit que partiellement son contrat. Assez plat dans l'ensemble, le film se laisse tout de même regarder sans problème, idéal pour une deuxième partie de soirée à combler.

6

Publié le 8 Janvier 2012

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