Millenium: Les Hommes Qui n'Aimaient Pas les Femmes

Parfois on se demande quel est l'intêret de faire un remake ?Pour les vieux films ça peut se concevoir mais pour les tr§s récents on peut se poser la question. Est-ce purement pour des raisons commerciales? Les américains ont-ils peurs de perdre leur leadership cinématographique? A tel point que dès qu'un film étranger casse la baraque, il faut qu'ils fassent leur propre version? Bon comme je n'aurai jamais de réponse claire, je préfére voir ce film en faisant fi de mes interrogations et franchement c'est un putain d'excellent thriller. L'histoire de base est la même que l'original donc pas de surprise pour ceux qui l'ont vus. N'ayant jamais lu le bouquin je ne peux déjà pas dire si la version suédoise est proche du livre donc ce sera la même chose pour cette nouvelle version qui différe un peu sur certains aspects. David Fincher nous fait une mise en scéne légérement plus punchy, mais l'ambiance un peu froide et sombre qui faisait le charme de la version précédente est bien présente, d'ailleurs l'action se passe aussi en suéde donc pour l'ambiance glaçante y'a pas mieux (à part la norvége et la finlande peu-etre). Mais que dire des acteurs ? Ils sont excellents. Daniel Craig est impeccable de sobriété, Stellan Skarsgard inquiétant à souhait une nouvelle fois dans un rôle de méchant, encore heureux c'est un habitué à jouer les pourris. Mais la palme revient à Rooney mara (une inconnue pour moi) qui reprend de façon magistral le rôle de Noomi rapace. Hormis leur troublante ressemblance, elle réussit avec brio à nous faire oublier la suédoise en nous gratifiant d'une interprétation intense, énigmatique et naturelle. Une grande actrice est-elle née? Peut-etre mais reste à savoir si elle est capable de jouer des rôles différents avec autant de talent. Je reste dubitatif encore sur le pourquoi de ce remake mais le résultat est magnifique, aussi bon que l'original voire meilleur. Bravo.

Aimez-vous les remakes ? La question est soit trop difficile ou l'inverse. Pour les raisons que nous connaissons à peu prés tous, il y a ceux qui sont totalement contre. Et vice-versa. Mais il faut aussi compter sur ceux faisant partie de l'autre catégorie. C'est-à-dire les personnes qui disent « oui mais à condition que... » ou bien « Non sauf si... ». Je n'ai pas vu les films originaux suédois. Je n'étais pas non plus enchanté à l'annonce d'un énième remake dut, une fois n'est pas coutume, à la fainéantise et au manque d'inspiration américain. Mais c'était sans compter sur le savoir-faire indéniable de David Fincher. Avec Millenium, il prouve que le choix réfléchi d'un bon metteur en scène aux commandes du bon scénario, peu importe sa provenance, peu donner de grands moments de cinéma. Au-delà de la facture très télévisuelle des longs-métrages scandinaves (j’ai pu malgré tout en voir quelques passages), le réalisateur a dépassé les limites en apportant un soin particulier et en supervisant quasiment tous les éléments qui constituent le film. L’image, que dis-je, toutes les images sont glaciales comme pas deux mais d'une beauté inouïe qui colle parfaitement à ce que les protagonistes nous font vivre. Il ne s'agit pas seulement d'une enquête tortueuse à souhait mais aussi de la vie des personnages qui la constitue. Et grâce à ce savant mélange de plusieurs morceaux de vie ne tombant jamais dans la facilité, je ne me suis pas ennuyer une seule seconde malgré les 158 minutes qui ont suivi le générique d’introduction. Justement ! Ce dernier n’est pas seulement un des moments que j'ai préféré mais aussi un des plus beaux génériques que j'ai pu voir dans ma vie de cinéphile averti. Mais avant toute chose et au-delà des bonnes intentions, il y a le casting. C'est carrément du lourd mais Rooney Mara est pour moi LA star de cette aventure. La violence, la tristesse, la déchéance, l'espoir, l'amour,... etc Je continue ? Car cette jeune actrice méconnue est arrivé à faire ressentir toute sorte d'émotions, même au détour des séquences psychologiques et physiques les plus violentes. C'est tellement puissant qu'à certains moments, on en oublierait presque l'intrigue. Pour dire à quelle point cela fait très longtemps qu'un tel type de film ne m'avait pas aussi bien tenu en haleine. Et pour une fois depuis tout aussi longtemps, je peux le dire. Vivement la suite !