Feast 2

Je fais partie de ces golmons qui sont toujours sur-excités de voir se profiler des tartines de suites pour les films qu'ils ont aimés. On nous appelle aussi des poires, ou dans un langage plus "technique" dans le respectable domaine du marketing, "les pompes à fric". Donc dès qu'on m'annonce "le retour de la mort qui tue une quinzième fois pour être sûr parce qu'on ne sait jamais", je suis toute gaite et toute mouillée comme une pucelle avant son premier bal, toute prête à être accompagnée du Prince charmant tout habillé de blanc, qui va la tirer vite fait en fin de soirée dans les chiottes entre deux cuites, en lui promettant amour éternel, pour ensuite la laisser gagner sa thune seule à poil sur le trottoir, pour élever un fils non désiré...

Donc même si je garde la tête sur les épaules et un certain sens critique, je mets souvent beaucoup d'exigences de côté pour attendre finalement plus un spectacle fun et décomplexé qu'une oeuvre destinée à marquer l'humanité, ou à faire croire à d'éventuels extra-terrestre que la race humaine à quelque chose de supérieur en dehors de sa connerie. Par contre, si je me montre insatisfait... et bien c'est qu'il y a une couille dans le potage. Et une grosse, sévère et bien poilue!

L'annonce des sorties de "Détour Mortel 3", Feast 2" et "Cabin Fever 2" commençait déjà à faire travailler mon imagination au delà de concevable, et me rendait encore plus incontrôlable qu'un prêtre catholique dans une école de jeunes puceaux. Malheureusement, si le 1er film m'avait séduit malgré un scénario pépère et des FX parfois limites qui montraient celles du budget, on ne peut pas en dire autant du reste de la livraison. Pour "Feast 2", le film qui nous intéresse ici, et dont on se désintéresse finalement très vite, le constat est amer: Les effets spéciaux sont plus soignés et réussis que "Détour Mortel 3", mais le script est inexistant, les dialogues souvent consternants, et les personnages hautement antipathiques.

Attention, pas antipathique du genre c'est des salauds mais on les adore finalement parce qu'ils sont déjantés et grave funs; non anthipathiques/nuls, inintéressants et mal joués. Le plus gros problème du film est là: les acteurs sont vraiment nazes. On n'a rien à foutre d'eux et donc de leurs personnages, et l'ensemble à beau être parfois bien rythmé, spectaculaire et osé... ben on s'en branle quoi!

Rajoutez à cela un scénario écrit avec les pieds, torché vite faire sur une nappe de bistrot un soir de cuite, et vous obtenez un "truc" bourré de bonnes idées, mais assemblées vaille que vaille n'importe comment, sans structure réelle, ni histoire écrite. La rigueur n'est pas de mise, et ce n'est malheureusement pas avec un DTV (Direct-to-video) au scénario anémique que l'on peut compenser un budget plus serré que le cul d'un jeune catho avant d'aller se con...fessée... confesser ?!

Bref, séparément certaines séquences ont vraiment de la gueule, sont décapantes avec un humour noir vraiment bienvenue (le mec qui veut sauver le gamin, et qui finalement le balance pour qu'il se fasse bouffer pendant qu'il sauve sa peau...), mais tout est bordélique, sans réelle raison d'être, avec rien à raconter... et surtout les acteurs, putain les acteurs...

Et dire que je me suis tapé "Cabin Fever 2" juste après qui est pire...

Je vais essayer de ne pas m’emporter en pensant aux gens qui n’ont pas aimés FEAST II. Tout d'abord la mise en scène de ce deuxième opus est largement supérieure à celle du premier. D’abord en termes de rythme mais surtout d’ingéniosité. Avec un début très western et original, la suite ne cessera de faire bouger les personnages de péripéties en péripéties. Tantôt drôles, tantôt ultra gore, la bonne tenue de ses aventures est avant tout dût à un casting de qualité un cran supérieur au premier film de la saga. Une galerie de personnages toujours aussi hétéroclite. Du vendeur de voitures cocu et ringard en passant par la « bikeuse » vengeresse et ses acolytes aux seins nus, tous et toute nous font passer un bon moment. Je me rappel facilement certaines séquences mémorables qui méritent, de part leurs pertinences, de rester graver dans un coin de notre mémoire. Critiquer FEAST II sans parler de la scène de la dissection de celle du nain volant, c’est presque impossible. De plus l’humour n’est jamais loin. Identique au premier mais en plus virulent, la meilleure partie et en même temps la plus horrible reste celle du bébé. Le réalisateur à eu les couilles d’oser montrer une chose pareille (effet garantie) ! Qui plus est dans un film qui jongle aisément avec les genres : comédie, horreur, gore et j’en passe. Dans le premier film, je fus très déçu par le manque de rigueur. Trop de temps morts qui alourdissaient l’aspect général du film. Qui possédait pourtant tout pour réussir. Avec ses décors plus étendus laissant plus de possibilités, FEAST II est plus prenant que son grand frère. Malgré quelques effets numériques assez moches et quelques flagrants costumes caoutchouteux, ce deuxième métrage de la saga gomme toutes les erreurs de son aîné et améliore ses qualités. Un exploit que FEAST III aura surement beaucoup de mal à surpasser. A moins que…

3 ou 4, je ne sais pas. Moi qui attendais la suite du merveilleux feast, me voilà déçu. Un film qui tombe dans l'humour américain pipi caca, avec un manque d'action par rapport au 1, moins intéressant et moins drôle. Les monstres ne sont pas plus présents que ça, les scènes gores sont pas mal mais le film ne repose que sur cela. Passez votre chemin, vous n'arriverez pas à digérer cette suite, c'est pratiquement immangeable...