Season of the witch

Avant que Mr Romero ne devienne un des précurseurs de l'horreur, il a expérimenté ce film de sorcellerie qui n'est qu'un prétexte pour nous présenter un fait de société qui n'en était qu'à ses balbutiements à l'époque : l'émancipation de la femme, ou encore son envie d'être autre chose qu'un objet de désir pour l'homme. Les jeunes femmes de maintenant ne se rendent pas compte que ça ne fait pas si longtemps que ça que les femmes ont quittés les fourneaux,le balai ou le trico au grand dam de certains hommes(je connais encore quelques dinosaures machistes qui estiment que la femme doit rester à la maison s'occuper des gosses etc....). Bref, dans ce film l'on voit une femme encore très séduisante entre 40 et 50 ans qui va se servir finalement de la sorcellerie pour obtenir son indépendance et séduire un jeune homme. Mais attention, c'est dénué quasiment d'actios et d'hémoglobine, il y en aura surtout dans sa finalité (et encore si peu) mais il faudra s'armer de patience, il y a beaucoup de dialogues et en outre faut-il être sensible au sujet du film. Le fantastique vient au second plan, pas d'apparition démoniaque ni même de plan horrifique, juste des incantations que n'importe qui peut réaliser chez soi (encore faut-il avoir les ingrédients nécessaires). L'ambiance générale est dans l'ensemble assez oppressante(surtout vers la fin), l'actrice principale est remarquable et je suis même surpris de ne pas en avoir entendu parler plus que ça. Ce film ne pourra donc pas plaire à tout le monde, certains s'ennuieront, d'autres comme moi ont trouvé cela pas trop mal mais il est vrai que je préfère largement les films de morts-vivants. A découvrir, ou pas.

L'une des œuvres les plus obscures de Sir Romero, et pourtant pas la moins attrayante. Ce curieux récit d'une femme d'âge mûr issue de la petite bourgeoisie et harcelée par d'inquiétantes visions oniriques qui décide de se pencher sur le phénomène de la sorcellerie pour elle-même en devenir une partisane possède une atmosphère lourde et troublante, renforcée par le visage obsédant de l'actrice principale (remarquable Jan White) et la sophistication de la mise en scène. Des longueurs et un propos pas toujours très limpide, certes, mais du cinéma audacieux et insolite qui prouve que Romero est décidément un auteur à part entière.