Les Démons du maïs 3: Les Moissons de la Terreur

Après un premier film plutôt bon et une suite un peu décevante on a ce troisième opus qui offre une rupture importante par rapport aux deux autres films, le récit se situant principalement en milieu urbain, bien loin donc du côté très rural des deux films précédents. 

Le nouveau prédicateur, Eli, est l'élément clé du film. En effet, à la différence de ses prédécesseurs il semble disposer de nombreux talents surnaturels à la manière d'un Damien Thorn. Ce détail a son importance car la puissance des deux autres se situaient avant tout dans leur manière de se faire obéir de leur secte, agrémenté de quelques dons, ici Eli allie puissance surnaturelle et sens de la manipulation, le rendant bien plus redoutable mais faisant dans le même temps des nouveaux adeptes bien plus inertes, étant ici plus des pantins sous la manipulation démoniaque de celui-ci via son maïs que de vrais antagonistes. De fait, on est plus proche dans la structure d'un film comme "La malédiction". 

Malgré tout, le récit arrive à bien mieux appuyer le rapport écologie et fanatisme religieux au travers des sermons d'Eli que celui très bancal de l'opus précèdent. 

On appuie bien aussi le côté destructeur du capitalisme par les manipulations de Eli auprès de son beau-père pour commercialiser son maïs démoniaque à l'échelle mondiale. Cela se ressent d'autant avec l'attitude du beau-père qui devient de plus en plus hautain et odieux envers ses collègues.

Là où je trouve que ça coince un peu C'est au niveau de la relation fraternelle entre Eli et Joshua, il y avait un vrai potentiel à creuser et c'est bien dommage de voir que le récit se contente d'une rupture manichéenne. 

Je trouve que Eli est un peu trop vite écarté de la fin alors qu'il était l'élément central du film, se faisant remplacer par un monstre végétal qui se contente de dévorer tout ce qui bouge, un gâchis à mon sens. 

Pas le meilleur de cette trilogie initiale mais assurément mieux que le 2 et surtout on a droit à la performance mémorable du jeune Daniel Cerny qui donne vie à un Eli sadique, redoutable et charismatique. 

Outre un changement radical d'ambiance (l'action se déroule dans les quartiers de Chicago en lieu et place de l'habituelle campagne profonde), le film cherche à dépasser son histoire basique au possible (toujours le même refrain des enfants révoltés pris de pulsions homicides) de par un traitement plus décontracté et généreux. Loin de l'esprit "sérieux" de l'original, Hickox opte pour une sorte de MALEDICTION revue et corrigée à la sauce "teenagers" (le point de vue adopté est celui des adolescents non infectés par la secte du maïs) où l'on voit un enfant/croquemitaine accumuler les crimes en toute imppunité.

On saluera la performance du meneur diabolique (au visage d'ange) qui, sans évincer celle de John Franklin, reste dans le haut du panier des "enfants diaboliques à qui l'ont. filerait des baffes". De même il faut saluer le festival de trucages épatants et de mises à mort saignantes que réserve le métrage: têtes arrachées par des épis, mutilations à la liane, crucifixtion....Malgré un déroulement des plus prévisible, le rythme soutenu et la qualité des séquences horrifiques parviennent à emporter l'adhésion.

Reste forcément ce final improbable avec un craignos monster de série Z qui dépareille un peu avec le reste du métrage malgré un carnage d'accompagnement assez rigolo...Mais bon une petite touche d'excentricité dans une série B sans prétention ça reste pardonnable....surtout après un tel navet en guise d'épisode précédent!