Voir la fiche complète du film : Dead Mine (Steven Sheil - 2012)

Dead Mine - Critique

Un pâle hybride d'Outpost et The descent. À la fois simple, long et ennuyeux, Dead mine multiplie les maladresses pour ne donner qu'un DTV largement dispensable en dépit d'effets spéciaux corrects et d'un cadre doté d'un potentiel certain. Bien peu, pour rattraper la médiocrité générale.

Publié le 17 Juin 2013 par Dante_1984
Voir la fiche de Dead Mine
4

Après avoir suscité un certain engouement avec Mum and dad, son premier long-métrage, Steven Sheil s'expatrie en Indonésie pour son nouveau projet : Dead mine. Il aura fallu cinq années de patience pour voir ce deuxième film arriver directement dans nos salons. De prime abord, l'on serait enclin à saluer l'initiative de Wild Side pour nous dégoter des productions presque confidentielles qui ne dépasserait pas les frontières de l'hexagone sans leur contribution. En cela, découvrir Dead mine est une bonne chose. D'un autre côté, l'on s'interroge sur la qualité générale étant donné que le cinéaste est attendu au tournant pour transformer l'essai.


Faudrait que j'en parle à ma femme...

L'intrigue nous entraîne dans la forêt indonésienne, où un groupe de mercenaires escorte un riche fils à papa, sa copine, un ingénieur et une historienne. Tout se passe pour le mieux, lorsqu'ils se font attaquer par une bande de pirates. Ils sont contraints de se réfugier dans une grotte qui les mène à des souterrains qui abritaient un régiment de l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Ceci vous rappelle-t-il quelque chose ? D'emblée, on pense à Outpost, ses mercenaires baroudeurs et surtout ses soldats nazis zombies.

Ici, point de morts-vivants, mais l'influence est évidente. Les souterrains en guise de bunker, un passé trouble en rapport avec la Deuxième Guerre mondiale, des expériences à la limite du paranormal (dans le cas présent, l'on songe à l'alchimie et la quête de l'immortalité), tels sont les ingrédients de Dead mine. Malgré le changement de cadre, les enjeux demeurent similaires à son homologue d'Europe de l'Est. Qui plus est, les couloirs côtoient des souterrains qui rappelleront la plongée claustrophobique de The descent. Les séquences sont courtes, pas forcément adéquates et l'on ne ressent guère le sentiment d'oppression que l'on aurait dû avoir.


La bourse ou la vie ?

La faute incombe à une mauvaise gestion de l'espace où les endroits les plus étriqués disposent de plans larges. A contrario, les lieux un peu plus imposants ne laissent aucune impression d'égarement ou de grandeurs (le pont en début de métrage) avec les ténèbres permanentes. Bien que la mise en scène ne soit pas catastrophique, elle n'est pas non plus un modèle d'ambiance. Outre les cadrages maladroits, le cinéaste peine à trouver une réelle continuité dans la progression de son récit.

En effet, les 45 premières minutes n'apportent rien. Aucune tension, aucune description du contexte ou un éventuel conflit entre les personnages. C'est bien simple, on nous inflige des séquences plates, convenues et sans frisson où se pavane notre bande de randonneurs du dimanche et se permettent quelques remarques inutiles, voire carrément débiles. Une première partie longue qui se révèle un excellent somnifère. Vous ne verrez pas l'ombre d'une créature et les corridors déserts se succèdent sans la moindre suggestion pour affirmer le contraire. En somme, la majorité du film s'avère ennuyeuse et redondante à plus d'un titre.


Don't open. Dead inside ?

Malgré cela, pourrions-nous encore attendre une seconde moitié plus prenante ? Malheureusement, non. Le scénario était déjà simpliste et se permettait d'emprunter divers éléments à d'autres productions similaires, mais l'on sombre carrément dans le grotesque avec des retournements de situations alambiqués, pas du tout crédibles et avare en précisions. Le film devient alors un bête survival entrecoupé de passages toujours aussi mous et finis sur une note incongrue. Le dénouement défile à la vitesse grand V et laisse le spectateur en plan sur une dernière image insipide, à la limite de l'imposture. On a l'impression d'entendre : « Débrouillez-vous avec ça, on en a marre ! »

En dépit d'un design pas vraiment engageant, il demeure tout de même des effets spéciaux honnêtes qui laissent planer un semblant d'atmosphère (anecdotique, cela dit). Pour les protagonistes, rien de notable également. Des mercenaires bêtes comme chou, un riche patron arrogant et sa midinette de service, un ingénieur en quête de rédemption et une historienne à la curiosité malsaine. On ne parvient pas à s'attacher aux personnages et encore moins à s'impliquer dans ce qui les attend. Néanmoins, il est bon de souligner que les acteurs sont des interprètes correctes et sont loin des cabotinages de circonstances, mais rien d'exceptionnel non plus.


...Pas sûr qu'elle accepte !

Bref, Dead mine est un film médiocre. Entre un scénario à la fois simpliste et mal maîtrisé, une première partie soporifique et un cadre intéressant, mais sous-exploité, on est contraint de constater que nous sommes en présence d'un pâle hybride d'Outpost et The descent. La comparaison s'avère flatteuse, le résultat l'est beaucoup moins. Pas forcément pénible à regarder, mais une production fade, sans relief qui ne recèle rien de transcendant. Il en ressort un film qui ne fera pas date. Vite vu, vite oublié.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Ghost in the shell - Stand alone complex

Ghost in the shell - Stand alone complex

En 2030, la section 9 est chargée des missions les plus dangereuses et de contrecarrer le cyberterrorisme pour veiller à la sécurité et au bien-être de la société. Toutefois, l'émergence d'un pirate informatique surnommé le Rieur risque de leur compliquer considérablement la tâche. Est-il besoin de présenter le manga culte de Masamune Shirow qui a donné naissance à deux longs-métrages qui...
Comportements Troublants

Comportements Troublants

Suite au suicide du frère aîné de la famille, les Clark emménagent sur l'île de Cradle Bay, afin de démarrer une nouvelle vie. Steve, qui se remet difficilement de ce drame, tente de s'intégrer dans son nouveau collège, dirigé par une bande d'élèves d'apparence calme et amicale, les Rubans Bleus. Mais d'étranges comportements et certaines rumeurs inquiètent Steve et ses...
Dead Season

Dead Season

Attention, cette critique contient des spoilers. Suite à l'apparition d'une épidémie qui a décimé une grande majorité de la population, un groupe de survivants tente d'échapper à l'assaut des zombies, sur une île d'apparence paradisiaque, au large de la Floride. Depuis le succès de l'adaptation cinématographique du jeu vidéo Resident Evil , il y a dix ans, le film de zombies a retrouvé une...
Le Dernier Templier

Le Dernier Templier

En décembre 1999, peu avant le début du nouveau millénaire, on retrouve dans le métro new-yorkais la tombe d'un templier. Celle-ci renferme une clé qui, selon la légende, pourrait ramener sur Terre l'Antéchrist. Depuis quelques années, le mythe des Templiers a donné quelques idées au scénaristes. Concernant le Septième Art, il s'agit surtout de téléfilms jouant sur la crainte de la...
Prince Of Persia : les Sables du Temps

Prince Of Persia : les Sables du Temps

Dans la Perse antique, un prince est accusé à tort du meurtre de son père. Contraint de s'enfuir avec une princesse rebelle, il va tenter de déjouer le complot qui pèse sur sa personne et découvrir une dague capable de faire remonter le temps. À l'époque du premier jeu vidéo de cette splendide saga (1989), Jordan Mechner était bien loin de s'imaginer le succès retentissant de son futur bébé. Très...

Devinez le film par sa tagline :

Préparez-vous pour quelques histoires sordides !
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !