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House of the Devil, The

Un film qui ne laisse pas indifférent et qui mérite un coup d'oeil...
Publié le 14 Janvier 2013 par AqMEVoir la fiche de The House of the Devil
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Les années 80, c'était l'âge d'or des films d'horreur. C'était l'époque où les salles obscures pouvaient accueillir des films d'épouvante des quatre coins du monde et où le spectateur était respectueux du matériel et des gens. Enfin, c'était la belle époque. C'était aussi une époque où l'imagination était foisonnante et où les scénaristes et réalisateurs se démenaient pour trouver de bonnes idées et proposer un spectacle original et effrayant. Aujourd'hui, la mode est au remake ou aux idées faciles et déjà vues.
Mais il faut dire que parfois, on a de bonnes surprises, comme le démontre La Colline a des Yeux d'Alexandre Aja. Les années 80, c'était une époque où l'on savait faire peur au spectateur sans lui foutre un déluge de sang en pleine figure ou sans montrer des scènes de tortures abjectes. Il y avait une ambiance, une montée en puissance de l'angoisse. Bref, on savait faire des films avec de petits budgets. Ti West a voulu rendre hommage à tous ses films en proposant The House of the Devil.
Alors qu'en est-il vraiment ? Hommage ou plantage ? Et si on remontait le temps en 1980 ! Nom de Zeus, Marty ! Il faut atteindre les 88 MP/h !


Je sais, j’ai une gueule à mourir tôt dans ce genre de film...

The House of the Devil est un film un peu particulier qui fait figure d'ovni dans le sillon des films qui sortent directement en DVD dans nos contrées. En effet, loin de tout effet gore et autres slashers sans aucun scénario, ce film est assez particulier dans son ambiance générale mais aussi dans le déroulement très lent de son scénario qui n'a rient de très complexe. On va suivre une jolie jeune fille qui va louer une maison car sa colocataire ne pense qu'à s'envoyer en l'air avec son mec. Seulement, il faut qu'elle paye un loyer d'avance et elle n'a pas forcément les moyens de le faire. Elle trouve alors une annonce qui cherche une baby-sitter. Bien entendu, elle appelle et tombe sur un homme étrange qui semble lui poser un lapin puis la rappelle pour s'excuser. Elle va donc dans une grande demeure perdue dans les bois pour faire le job qui est assez différent de ce à quoi elle s'attendait. En même temps, les médias se passionnent pour une éclipse lunaire qui va avoir lieu. Comme on peut le constater, il s'agit d'une histoire basique, qui aurait pu être celle de n'importe quel film d'horreur des années 80. Mais ce n'est pas tant le scénario qui va nous intéresser, car des films de baby-sitter qui prennent cher, on en a vu des tonnes, comme Babysitter Wanted ou Halloween par exemple. Non, ce qui va nous intéresser et nous interpeller, c'est l'ambiance latente du film.

Car au-delà de son scénario sommes toutes assez simple, le film se repose exclusivement sur une ambiance pesante, lente, insidieuse. Alors certains diront qu'il ne se passe rien, et ils n'ont pas totalement tort. Il faut dire que je suis assez partagé concernant ce sujet, car si le film propose quelque chose d'étrange et que l'on ressent un profond malaise durant tout le métrage, chose que l'on ressent aussi dans La Malédiction de Richard Donner, on ressent aussi une certaine facilité dans les ficelles pour étirer au maximum la durée du film. Ainsi, on aura pendant un long moment les errances de l'héroïne dans son campus et avec ses potes pour savoir s'il faut ou pas accepter le job. Puis on aura un long entretien avec le maître des lieux. Et enfin, on aura une exploration en bonne et due forme de la baraque en elle-même. Alors, c'est vrai que l'on peut se dire qu'il ne se passe rien, ou pas grand-chose, mais le travail de Ti West n'est pas que lenteur. Un travail très impressionnant a été fait sur les sons, sur les musiques, ainsi, on retrouve ces moments d'angoisse propres aux films des années 80, et on ressent une présence vraiment malsaine dans la maison. Ensuite, le rendu graphique est assez époustouflant, car on se croit vraiment dans les années 80. D'ailleurs, j'ai regardé plusieurs fois sur le net pour être bien sûr que le film date de 2009. Du coup, il est assez difficile de trancher sur la question entre ambiance latente ou lenteur exagérée. Pour ma part, la sauce a prit malgré quelques passages à vide.


Oh toi ! T’as une gueule qui signifie que tu vas vivre un calvaire dans pas longtemps !

Au niveau du casting, on n'aura pas de grand nom, mais certaines têtes ne sont pas inconnues. Mais pour incarner la jeune baby-sitter qui va prendre cher dans la trogne, on a droit à un joli brin de femme, dont le nom devrait petit à petit percer, Jocelin Donahue. La belle tient le rôle principal, celui de la baby-sitter innocente, de préférence vierge, et qui va vire un enfer. Elle joue parfaitement son rôle, tout en finesse lors de la première partie où elle reste une simple lycéenne, puis elle devient très rapidement angoissée et on lit très bien les émotions sur son visage. Pour l'accompagner dans cette galère, on a droit à Greta Gerwing, qui joue la blonde de base, celle qui meurt en premier et de façon bien violente. Elle aussi tient bien son rôle et rappelle les rôles secondaires de jeunes femmes dans les vieux slashers. Mais le personnage le plus inquiétant est résolument Tom Noonan en gigantesque vieux monsieur cachant un lourd secret. Jouant un rôle assez mystérieux, on sent qu'il est borderline tout en essayant d'être gentil. Et c'est ce passage, avec cet étrange personnage qui fait que l'ambiance monte d'un cran. Le reste du casting est convaincant, de la femme de Tom Noonan, vraiment glaçante au jeune homme barbu au regard fou. Bref, tout cela fait très année 80 et le but recherché est atteint.

Comme il s'agit d'un film d'ambiance, il y a très peu d'effets gores, mais pour le peu qu'il y a, ils sont assez percutants, à l'image de la première victime. Alors certes, on s'attend à ce qu'elle va mourir, mais surement pas de manière aussi crue, aussi réaliste et aussi violente. Ainsi, Ti West, via un rythme lancinant, fait faire un premier sursaut au spectateur, démarrant ainsi le début de la plongée vers les enfers. Le seul problème, c'est que ceux qui ont été hermétiques au début du film se seront déjà endormis depuis belle lurette. La suite concerne la fin et donc la résolution de l'énigme, et je n'ai pas envie de vous dévoiler la fin, ce qui serait dommage. Néanmoins, on tombe dans un déluge de gore et de sang, qui n'égale pas les plus grosses productions comme A l'Intérieur par exemple, mais on reste tout de même dans quelque chose d'assez glauque et malsain. A l'image de La Malédiction ou d'autres films parlant de sectes sataniques, The House of the Devil fait parler les références et rappelle au bon vieux temps des films d'épouvante, misant sur une ambiance et une fin surprenante. Le seul problème, c'est que le spectateur avide de film d'horreur est désormais rompu à ce genre de fin et elle perd un peu de sa puissance aujourd'hui.


Je peux toucher mademoiselle ? Cela a l’air si ferme !

Au final, The House of the Devil est un film qui est assez difficile à noter et qui demeure aussi difficile à appréhender. Certains diront que ce film est une daube sans nom, remplit de vide et proposant de l'énergie durant les 10 dernières minutes, mais d'autres diront que ce film est génial, rendant un hommage vibrant aux meilleurs films d'épouvante des années 80. Pour ma part, je suis entre les deux, car si des passages se révèlent ennuyeux et chiant, le film a un cachet qui montre tout l'amour pour les films de genre des années 80. Bref, un film qui ne laisse pas indifférent et qui mérite un coup d'oeil !

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The House of the Devil
Réalisateur:
Durée:
95 min.
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