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The Hunters - Critique

Le nombre de disparitions suspectes dans une région sans histoires interpelle un ancien militaire. Pour son premier métrage derrière la caméra, Briant manque sans doute d'expérience. Doté pourtant d'un casting de qualité, son film ne mérite pas plus d'une halte.

Publié le 12 Octobre 2012 par GORE MANIAC
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Forêt

**Attention, cette chronique contient quelques spoilers.**

Le nombre de disparitions suspectes dans une région sans histoires interpelle un ancien militaire, muté récemment au sein de la police locale. Pendant ce temps, deux amis chasseurs s'interrogent sur le sens de leur quotidien, ennuyeux et fatigant.

Oscillant entre suspense, thriller psychologique, drame et film d'action, The Hunters nous propose de suivre le parcours de différents personnages, dont le destin se réunira le temps d'un week-end sanglant.
Assez rapidement, on s'aperçoit que les protagnistes sont tous des êtres désoeuvrés, acculés moralement par un travail avilissant et une solitude pesante. Du flic brisé physiquement et psychologiquement par la guerre à la jeune fille qui s'ennuie dans une ville qu'elle connait par coeur, en passant par ces chasseurs uniquement vivants durant leurs escapades dans la nature, tout indique que le pire ennemi de l'Homme moderne réside dans les obligations civiques que lui imposent notre société.
Dès lors, le retour à Mère Nature et à ses instincts les plus primitifs semble être la solution la plus rationnelle, à condition de ne pas tomber dans les pires extrémités.

La chasse à l'homme est le thème central exposé par le cinéaste, qui ne fait donc pas ici dans la nouveauté. En Effet, depuis la Chasse du Comte Zaroff (1932) jusqu'au sordide Cannibal Holocaust (1980), le cinéma a toujours capturé avec gourmandise le gibier ultime phantasmé par tout chasseur, lui offrant même un sous-genre en la personne du survival. Ainsi, Chris Briant avait fort à faire pour sortir son oeuvre du lot.

Il privilégie dans un premier temps l'étude de ses personnages. Toutefois, les terreurs et pulsions de chacun ne sont qu'effleurées, même si le personnage du policier, un peu pitoyable, est assez attachant. On aurait aimé en savoir plus sur Alice, par exemple, délaissée au détriment de chasseurs assez conventionnels.
Si Briant souhaitait viriliser au maximum son film, il aurait été alors logique d'éviter un démarrage si languissant. Force est de constater que les 45 premières minutes du métrage manquent de rythme et de percussion.

Une fois l'action lancée, on apprécie le lieu du massacre : Fort-Goben. Ancien camp fortifié transformé en parc naturel, il représente plutôt bien l'animalité de l'homme mis en cage par la société. Le film se mue alors en film d'action plutôt banal, plus proche d'une énième série C de Steven Seagal qu'à Rambo. Les chasseurs, une fois le premier des leurs éliminé, ressemblent davantage à des animaux effarouchés qu'à des tueurs en série psychopathes.
Passée la "surprise" de la découverte des restes des corps décapités et mutilés, il faut avouer qu'il ne se passe rien de vertigineux au sein de ce long-métrage qui peine en fait à se démarquer, faute d'une réelle folie, nécessaire dans ce type d'exercice.

On peut entre autres regretter le manque de caractère octroyé au chef de police Bernard. Terence Knox avait en effet les épaules suffisamment larges pour porter le rôle du monstre caché derrière une façade respectueuse.
Le point faible majeur du film réside dans cette incapacité à exalter les qualités de chaque protagoniste et de se contenter de soulever quelques points pour en oublier d'autres tout aussi judicieux.
Le comportement des personnages peut parfois laisser perplexe. Ainsi, le héros laissera partir son amie sans protection alors qu'il pouvait l'accompagner jusqu'à la sortie et ainsi aller chercher du renfort. Au lieu de cela, il la laisse à la merci d'un des chasseurs, devenu fou suite au décès de son meilleur ami, tandis que la mort de Bernard relève de l'anecdote là où elle aurait été un épilogue digne d'intérêt, entre un flic corrompu et son collègue devant condamner ses actes odieux.

Pour son premier métrage derrière la caméra, Briant manque sans doute d'expérience.
Doté pourtant d'un casting de qualité, son film ne mérite pas plus d'une halte durant une longue soirée automnale, à l'instar de bon nombre de série B dont The Hunters fait partie intégrante.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Réalisateur:
Durée:
105 min
4
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