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Le Dernier Voyage Du Demeter

Le Dernier Voyage Du Demeter

par Hades

Je partais assez sceptique sur le film, l'apparence de Dracula me faisant plus penser à un Nosfetaru, ce qui s'écarter de l'image du vampire séducteur. De plus, étirer ainsi un aspect du récit du monstre me paraissait fort peu convaincant. Mon scepticisme de base s'en est retrouvé conforter.

Ce film s'inscrit donc dans la lignée des films de Dracula, celui-ci est néanmoins ici plus une créature hybride au comportement primitif, du moins en apparence, qu'une entité charismatique aux traits humains. De fait, ça ne colle pas au récit originel et rend d'autant plus vague les vrais intentions de celui-ci quand à sa volonté de se déplacer à Londres.

Le film s'offre une pseudo complexité progressiste avec le personnage de Clémens, mal introduit et qui ne prend de réel sens qu'à mi-parcours. Le racisme est ainsi très mal abordé, ce qui n'aide pas à ma compréhension du personnage et de son vécu. De plus, le récit se centralise énormément trop sur lui, ce qui fait perdre beaucoup en suspense sur la fin du film, les autres personnages demeurant finalement assez secondaires, hormis dans une moindre mesure le capitaine Eliot et Anna.

Question timming de groupe ça laisse aussi beaucoup à désirer, notamment pour le cas du gamin Toby qui est laissé libre de ses mouvements sur le bateau après la découverte de la menace, c'est absurde et prétexte à un drame qui relève de la facilité scénaristique. Ça voulait être vu comme une grande scène dramatique, moi j'y ai surtout observé une grande maladresse.

Le seul côté vraiment attrayant est que ça se passe sur un bateau, coupé de tout, qui devient le territoire de chasse d'un Dracula dont l'évolution morphologique à chaque victime se fait de plus en plus ressentir, ce qui ajoute une petite montée de tensions de par l'isolement et le désespoir progressif des protagonistes d'un coté et la montée en force de Dracula de l'autre.

Récit beaucoup trop prévisible et maladroit, une dynamique de groupe assez bâclée et un Dracula beaucoup trop aux antipodes de ce qu'il est sensé incarné. Reste une histoire sympathique sans plus à suivre avec quelques scènes marquantes tout de même mais bien loin de ce qu'on peut attendre du mythe Dracula. Un pari manqué, selon moi, au vu du potentiel du matériel source.

Publié le 10 Mai 2024

S.O.S. Fantômes: La Menace de Glace

S.O.S. Fantômes: La Menace de Glace

par Hades

Un nouveau SOS Fantômes en continuité avec ce qui avait été amorcé dans "SOS Fantômes L'Héritage ", on retrouve la famille Spengler au complet, ainsi que tous les nouveaux protagonistes de l'opus précèdent, à compter également l'ancienne équipe.

La thématique principale du film est la famille, déjà présent dans l'opus précèdent. Ici, cela prend plusieurs formes mais le message est là, surtout via les personnages de Nadeem dans son héritage familial, et Phoebe dans ses difficultés relationnelles avec les siens.

En parlant de Phoebe, je trouve que l'histoire est beaucoup trop axé sur elle, mettant de facto les autres membres de l'équipe en retrait et réduisant la dynamique de groupe.

On se retrouve ici avec un nouvel antagoniste dont l'arme principal est le froid. Une manière plutôt original d'apporter du nouveau à la saga. Le côté froid apocalyptique fonctionne plutôt bien, donnant une note sombre au film contrastant avec son humour.

Je trouve Bill Murray un peu en retrait par rapport à ses emblématiques collègues qui eux sont beaucoup plus au centre de l'histoire, surtout Dan Akroyd.

Les monstres et fantômes sont plutôt réussis, l'esthétique du grand antagoniste vaut vraiment le coup d'oeil.

Par contre, on retrouve le côté répétitif du maire qui cherche à tout prix à nuire à l'équipe, question originalité il y aurai pu avoir mieux.

Un bon divertissement qui apporte son lot d'humour, de fantastique et d'aventure mais qui souffre d'un manque de dynamisme pour la nouvelle génération, Phoebe étant le personnage phare occultant de passage quelque peu les autres. Par contre, toujours un plaisir de revoir l'ancienne équipe. Ça reste globalement prometteur et donne de bonnes perspective pour la saga.

Publié le 4 Mai 2024

Le Secret de la Planète des Singes

Le Secret de la Planète des Singes

par Hades

Suite directe au premier film, on retrouve ainsi plusieurs personnages du premier film comme le couple Zira/Cornelius, ainsi que l'intraitable Zaius, qui pourtant ici arrive à être plus sympathique, ou Taylor, toujours interprèter par Charlton Heston, et Nova.

Par contre, Taylor n'est plus le personnage central à l'histoire vu que le récit va se focaliser sur l'astronaute Brent, venu pour secourir Taylor. Ce qui créer un effet un peu répétitif avec les évènements du premier film dans l'introduction de ce nouveau personnage.

Un point particulièrement intéressant mit en avant dans le film est la suprématie des gorilles dans cette société simiesque. Dans l'opus précédent, on présentait les gorilles avant tout comme des bourreaux ou exécuteurs en tant qu'incarnation brute de la force millitaire, les orangs outangs y faisant figures d'autorités. Ici, avec notamment l'introduction du général Ursus, on perçoit qui détient vraiment l'autorité, assez notable dans les conversations du général avec un Zaius pour le moins soumis. D'ailleurs, comme je l'avais dit avant, Zaius apparaît ici plus sympathique dans le sens qu'il se montre plus tempéré et conciliable que Ursus, empêchant par exemple celui-ci de commettre un massacre lors d'une manifestation de jeunes Chimpanzés, ce qui ne l'empêche pas de rester intraitable vis à vis des humain.

Autre point important, la présence d'humains mutants télépathes vivant en autarcie dans la zone interdite. Ils sont le reflet d'une modernité corrompue maudite par la science, leur vénération d'une bombe atomique en est un parfait exemple. Tout aussi détestable que les singes dans leurs méthodes, ils rappellent que ce récit est bien loin de toute forme de manichéisme et préfigure la fin apocalyptique du film.

Car, oui, si la fin de l'opus précédent était assez pessimiste, celle-ci est d'un cran bien au dessus. A ce titre, je trouve le geste de Taylor assez injuste vis à vis de Zira et Cornelius qui l'avaient aidé, heureusement que la suite,"Les évadés de la planète des singes", corrigera cet aspect.

Pour le personnage de Brent, c'est pour moi un sous-Taylor, un homme d'action avant tout. Il reste néanmoins un personnage intéressant en tant que témoin de la décadence de son propre monde.

Une suite intéressante et à la fin nihiliste choquante. Cela dit, on est pas au niveau de réflexion du premier film, ce qui fait que pour moi ce nouvel opus reste d'une qualité moindre.

Publié le 4 Mai 2024

La Planète des Singes

La Planète des Singes

par Hades

Film adapté d'après le roman homonyme de Pierre Boulle. Pour avoir lu le livre, je peux dire que le film se détache partiellement de sa trame et je peux en comprendre le pourquoi dans le sens que l'enjeu de cette adaptation était d'avoir un rendu plus spectaculaire.  

On retrouve donc ici un Charlton Heston dans la peau du capitaine George Taylor, homme à la personnalité cynique et bien loin de l'image du patriote américain.  C'est  par lui qu'on commence cette exploration d'une planète inconnu qui va prendre très vite des allures de purgatoire pour l'homme.  

Car oui ici les valeurs de la civilisation et notre rapport à la chaîne alimentaire sont pour ainsi dire inversé, l'homme étant un être primitif sans parole asservi par un peuple de singe pouvant parler et vivant dans une société structuré.  On peut être d'emblée choqué par la cruauté des gorilles qui se livre à des chasses contre l'homme, ou le calcul froid des Orangs outans qui n'hésitent pas à lobotomiser un homme pour préserver des secrets. 

Taylor apparaît dans ce monde comme l'anomalie, l'homme à abattre. Sa rencontre avec Zira et Cornelius, des chimpanzés savants, montrent une autre facette de ce peuple, plus progressistes mais minoritaires. 

C'est un des aspects du film, et du roman, les plus intéressants: on a un peuple de singe divisé en trois castes avec les gorilles pour le millitaire, les Orangs outans pour les questions théologiques et les chimpanzés qui incarnent la science pure. Il est intéressant de voir se confronter les Orangs outans, représenter principalement par Zaius, qui font ici figure de dogme et les chimpanzés, Cornelius et Zira, qui sont dans la recherche de la vérité. 

Finalement, le conflit de fin apparaît à cet égard intéressant sur le plan humaniste mais questionne aussi le besoin du secret et des dangers de la science. Ce qui donne lieu à une fin emblématique qui remet en question toutes nos certitudes de base.

Charlton Heston nous livre une performance exceptionnelle, l'actrice qui incarne Nova n'est pas en reste non plus dans ce rôle de femme primitive qui s'éveille progressivement à la connaissance via sa relation avec Taylor. Que dire du personnage de Zira qui est l'image même d'un féminisme fort qui n'hésite pas à braver l'autorité pour ses idées. 

Un film qui est à la fois une satyre du colonialisme et de la religion, et un film d'anticipation sur le danger de la science, notamment la bombe atomique.  

Excellent film, même si au vu des adaptations modernes les costumes de singes paraissent moins convaincants mais ça reste quand même assez bluffant pour l'époque. Le recit est plus rythmé et tendu que dans le livre mais ca n'est pas une fatalité et permet au contraire de mieux stimuler l'attention de son public.

Publié le 2 Mai 2024

Wake Up

Wake Up

par Geoffrey

« La chasse est ouverte », proclame l’affiche, et quelle chasse ! Dans un décor digne d’un magasin IKEA (qui est d’ailleurs plus que clairement visé), nous allons assister à l’affrontement improbable d’un groupe de millénials activistes et d’un homme un peu simplet obsédé par la « chasse primitive ». Et j’aime autant vous dire que leur rencontre va faire des étincelles (et laisser des traces rouges sur les murs du supermarché d’ameublement).

Le trio déjà à l’œuvre derrière le fendard TURBO KID (et le moins réussi SUMMER OF 84 en attendant le prochain WE ARE ZOMBIES) nous livre avec WAKE UP un survival en huis-clos du plus bel effet. Honnêtement, j’ai beaucoup aimé le film, déjà parce qu’il est fun, mais aussi parce que son discours n’est pas aussi manichéen qu’on aurait pu le croire de prime abord et parce que les situations variées s’enchaînent sans discontinuer : un coup nous avons une course-poursuite, un coup on se retrouve avec une épreuve digne de SAW.

C’est bien rythmé, c’est bien joué et c’est bien pensé ; bref, WAKE UP, c’est du bon !

Publié le 29 Avril 2024

Insidious: Chapitre 3

Insidious: Chapitre 3

par Blockhead

Scénariste des deux premiers volets, Leigh Whannell passe ici à la réalisation pour cet inévitable préquel. Certes, nous sommes bien loin de l'originalité revigorante du ride horrifique de 2010, mais inutile de bouder son plaisir devant cette série B de studio fort bien exécutée, qui aura au moins eu le mérite d'introduire au monde les talents de mise en scène de Whannell, qui livrera par la suite les excellents Upgrade et Invisible Man.

Publié le 28 Avril 2024

Jurassic Park 3

Jurassic Park 3

par Hades

Une nouvelle aventure sur Isla Sorna avec le retour en plus d'Alan Grant, de quoi éveiller les curiosités.

Sans être dans l'impact émotionnel du premier film, je trouve que ce troisième opus s'en sort plutôt bien et arrive bien mieux à gérer son humour que dans le second film. Par contre, les enjeux sont ici bien plus humanistes, s'agissant avant tout de retrouver le fils du couple Kirby perdu sur l'île, ce qui place finalement les dinosaures au second plan.

Un fait intéressant, les raptors sont ici marqué par un dismorphisme sexuel, ce qui souligne le cadre plus réaliste ambitionner dans ce film.

Un pari risqué et qui n'est pas passé pour beaucoup, l'emblématique Tyranosaure rex n'apparaît que quelques minutes et pour ... se faire tuer par un autres carnassier, le Spinosaurus. A mon sens, c'était une bonne idée d'essayer de s'ouvrir à d'autres menaces du monde des dinosaures mais la mort expéditive du T-Rex à tout de même heurter mon coeur de fan.

Cela dit quelques points ne vont pas dans le récit : comment se fait-il que l'enfant, Erik, et son beau-père, Ben, ont pu approcher si près de l'île, surtout après les événements de San Diego et le discours de Hammond? Comment Ben est mort alors qu'il était sensé avoir survécu à la chute comme Erik? Comment Erik a-t-il pu survivre seul sur cette île aussi longtemps? Je rappelle que dans le second opus tout une escouade militaire s'y est cassé les dents. En gros, beaucoup de grossièretés scénaristiques qui n'apportent pas vraiment de crédibilité à l'histoire.

Néanmoins, j'apprécie le côté humaniste du film, la famille placé au centre de l'histoire, l'évolution logique d'Alan Grant, sa relation maître/élève avec Billy.

Un bon opus, moins réussi que ses prédécesseurs sur le plan narratif mais qui est assez impactant sur le plan émotionnel, sans compter l'approche encore plus réaliste des dinosaures.

Publié le 26 Avril 2024

River - En boucle

River - En boucle

par Geoffrey

Après le formidable BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES, le réalisateur Junta Yamaguchi revient avec un nouveau concept : fini le décalage temporel et bienvenue à la boucle de 2 minutes.

Imaginez UN JOUR SANS FIN, et remplacez la journée interminable de Bill Murray par un loop de 120 secondes. Ça peut paraître fou de prime abord, mais ça fonctionne du tonnerre et RIVER réussit l'exploit de demeurer aussi passionnant que de drôle de bout en bout malgré son concept éminemment casse-gueule.

Je ne vais pas trop en dévoiler tant la surprise participe à la réussite de l'ensemble, mais on a déjà hâte de découvrir le futur 3ème film du réalisateur.

À noter que ce RIVER se nomme apparemment EN BOUCLE en français.

Publié le 24 Avril 2024

In a Violent Nature

In a Violent Nature

par Geoffrey

Ouh, que voici un film difficile à chroniquer, tant il a divisé le public. Et pour être honnête, il me divise aussi intérieurement (j'ai une scission avec moi-même, auraient dit les inconnus)

Pourquoi ce déchirement ? Probablement parce que tout le monde attendait beaucoup de ce IN A VIOLENT NATURE qui nous arrivait précédé d'une excellente réputation de slasher atypique et violent, et atypique, c'est certain qu'il l'est. Violent aussi, d'ailleurs.

En revanche, il est bien moins jouissif qu'attendu puisque pour mériter les quelques meurtres graphiques, il faudra supporter de longues déambulations du tueur dans les bois, filmées en plan-séquence.

C'est un parti pris du réalisateur, et c'est certain que cette façon de faire pose une ambiance et qu'elle donne une identité au film comme A GHOST STORY en son temps, mais on frôle parfois l'ennui pur et simple.
Ce qui, au final, ne m'a pas empêché d'aimer le métrage dans son ensemble, d'ailleurs j'ai hâte de le revoir, tout en redoutant de me farcir à nouveau les promenades de ce clone de Jason Voorhees.

Assurément une expérience à tenter pour quiconque cherche des slashers sortant de l'ordinaire.

Publié le 22 Avril 2024

Concrete Utopia

Concrete Utopia

par Geoffrey

Il y a 7 ans, j'avais vu (et adoré) au BIFFF un film coréen nommé "Vanishing Time: A Boy Who Returned", aussi quand j'ai appris que ce réalisateur (Tae-hwa Eom) revenait cette année avec un film d'anticipation mâtiné de critique sociale, je ne me suis dit que je ne pouvais pas rater ça, et Concrete Utopia ne m'a pas déçu.

Une catastrophe démolit l'ensemble des immeubles d'une vaste cité... tous, sauf un, qui va devenir l'enjeu de toutes les convoitises, ses habitants faisant en sorte d'en expulser les étrangers et d’en condamner l’accès via un mur d’enceinte.

Inutile d'en dire plus, je crois que vous avez compris la métaphore.

Concrete Utopia tape juste, avec subtilité la plupart du temps, et il est juste regrettable qu'une justification tardive vienne légèrement affaiblir l'ensemble avec une révélation manichéenne. À mon sens, ne pas faire du grand méchant un grand méchant (oui, je reste vague pour ne pas spoiler) aurait été plus judicieux, mais bon, nul n'est parfait, et en l'état Concrete Utopia n'en demeure pas moins excellent.

Et cerise sur le gâteau, il sort le 1er mai en DVD chez The Jokers.

Vivement le prochain film de Tae-hwa Eom !

Publié le 22 Avril 2024

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