King Kong : pour le meilleur et pour le pire

Pour la sortie au cinéma de Kong: Skull Island le 8 mars, c'est l'occasion de revenir sur le passé du roi des gorilles : Kong. Et de découvrir qu'il n'a pas fait que des chefs-d'oeuvre ! Petit tour d'horizon en onze films...

King Kong (1933)

C'est en 1933 que débutent les aventures de l'énorme créature poilue. Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, réalisateur la même année des Chasses du comte Zaroff emmènent la jeune Ann Darrow (Fay Wray) sur l'île de Skull Island. Mais elle est capturée par des indigènes pour la sacrifier à leur idole : King Kong ! Les effets spéciaux de l'équipe de Willis O’Brien sont remarquables pour l'époque : modèles articulés pour le gorille et les animaux préhistoriques, animations image par image, décors peints à la main... Avec cette relecture de La Belle et la Bête, le film remporte un large succès et le mythe Kong est né... Pour le meilleur et pour le pire !

 

Pour surfer sur le succès du premier King Kong, une suite est mise en chantier la même année. L'équipe originale (Cooper à la production pour la RKO, Schoedsack à la réalisation et Willis O'Brien aux effets spéciaux) rempile et envoie des aventuriers dans l'île sauvage de l'Océan Indien à la recherche d'un trésor. Mais ils tombent sur Kong Junior et des dinosaures... Suite poussive et peu ambitieuse (moitié moins du budget du premier volet), Le Fils de Kong ne connaît qu'un succès modeste au box-office. Quelques scènes resteront dans les mémoires, mais pas forcément ce combat entre Kiko (Kong Junior) et un ours.

1962. Le studio japonais Toho rachète à la RKO les droits du célèbre gorille afin de lui faire rencontrer leur monstre national : Godzilla ! Libéré d'un iceberg par un sous-marin nucléaire, ce dernier se dirige vers Tokyo. Dans le même temps, une expédition ramène le dieu Kong au Japon mais il réussit à s'échapper et détruit tout sur son passage. Seule solution : laisser les monstres s'affronter ! Véritable succès au pays du soleil levant avec plus de 11 millions de spectateurs, c'est une occasion détournée d'opposer les Etats-Unis et le Japon. Et devinez qui prend l'avantage à la fin ? Godzilla bien sûr ! A noter qu'un remake est actuellement en chantier pour une sortie prévue d'ici 2020.

Malgré l'enorme succès de King Kong contre Godzilla, la Toho, qui possède les droits de King Kong, rechigne à produire un nouvel épisode consacré au gorille et préfère investir dans un quatrième Godzilla. Mais il faut bien rentabiliser l'investissement et King Kong s'est échappé sort en 1967. Une nouvelle fois, il est encore question d'affrontement entre les USA et le Japon : le singe géant doit désormais se frotter à un adversaire metallique, l'invulnérable Mecha Kong, créé par le Dr Who. Un film dans la veine des kaiju eiga des années 1960 : scènes de catch géant, maquettes de villes écrasées et costumes miteux... Un vrai plaisir coupable !

King Kong (1976)

1976, Dino de Laurentiis accomplit l'impensable : produire un remake du classique de 1933 ! Et propose un blockbuster à mi-chemin entre le film catastrophe et le film d'aventures : budget maousse costaud de 20 millions de dollars, une star, l’ex top-modèle Jessica Lange et un réalisateur, John Guillermin (La Tour infernale). Si le gorille doit initialement être une marionnette géante électomagnétique (à un million de dollars !), c'est finalement Rick Baker, futur spécialiste des monstres à Hollywood, qui se charge d'incarner le grand singe à l'écran. Au final, ce remake reste une curiosité un brin kitsch mais qui recèle de beaux moments. Le film cartonne à la télévision et une suite, King Kong lives, sort en 1986.

King Kong 2 (1986)

"Il revient et il n’est pas content !", dixit la superbe tagline de cette suite toujours réalisée par John Guillermin. Le premier volet, malgré des résultats décevants au box-office, a suffisamment fonctionné à la télévision pour convaincre son producteur Dino de Laurentiis de réanimer le pauvre gorille gisant au pied du du World Trade Center. Mais il a besoin de sang neuf... qui viendra d'une femelle nommée Lady Kong ! Effets spéciaux à la ramasse, acteurs (Brian Kerwin et Linda Hamilton) catastrophiques, incrustations ratées... un nanar tombé depuis dans les oubliettes !

 

Si King Kong avait un lointain cousin chinois, ce serait lui ! Connu aussi sous le nom de The Mighty Peking ManLe Colosse de Hong Kong suit le sillage du remake de John Guillermin et propose une relecture du mythe du singe. Produit par la Show Brothers en 1977, le film met en scène un primate géant transformé en phénomène de foire à Hong Kong. Et forcément, la créature va s'échapper et semer panique et destruction dans la ville... Seul film du genre de monstre géant issu de Hong Kong, (le Kai-Ju), ce mélange hasardeux entre Tarzan, Godzilla et le western ressemble davantage à un nanar qu'à une grosse production malgré un budget confortable. Bref, une curiosité...

 

King Kong (2005)

Tout juste sorti de sa trilogie des Seigneur des Anneaux, Peter Jackson décide de s'emparer du mythe de King Kong. Et livre un excellent remake rempli de prouesses techniques : un New York des années 1930 sublimement recréé et un gorille criant de réalisme (joué par Andy "Gollum" Serkis). Mais aussi quelques scènes ratées (la fuite au milieu des dinosaures) et une longeur excessive (trois heures !). Un grand spectacle, imparfait certes, mais qui recèle de beauté et de poésie à l'instar des séquences entre le monstre et la jeune actrice, incarnée par Naomi Watts.

Voilà l'OVNI de ce diaporama : un remake improbable du film de Peter Jackson produit pour le compte du gouvernement du Bangladesh et réalisé par Iftekar Jahan. Le film n'a certes pas les effets-spéciaux de son aîné, mais au moins il a ce qu'il faut en termes de numéros musicaux. Car il s'agit d'une comédie musicale façon Bollywood ! Depuis sa sortie en 2010, ce nanar galactique s'est d'ailleurs taillé une sacré réputation sur le web, à tel point que certains forums n'hésitent pas à le comparer à Turkish Star Wars, le film le plus nul de l'histoire du cinéma ! Kong, future star de Broadway ?

Queen Kong (1976)

Encore un nanar ! Mis en chantier pour surfer sur le succès du King Kong produit par Dino De Laurentiis (qui n'hésita pas à bloquer la sortie du film), Queen Kong choisit la voie de la parodie en remplaçant le gorille par son pendant féminin. Un remake "à l'envers" donc, où les rôles sont masculins sont remplacés par des rôles féminins : c'est désormais un hippie bellatre qui est cette fois capturé par une gorille aux mamelles protubérantes ! Effets-spéciaux misérables, costumes minables et acteurs pitoyables... un film à conseiller aux amateurs (masochistes) de mauvaise comédie !

Si vous voulez en savoir plus, le site Nanarland s'est penché sur ce film improbable.

Avec Kong: Skull Island, la Warner décide de frapper fort : relancer la franchise Kong comme le studio avait pu le faire avec le Godzilla de Gareth Edwards en 2014. L'occasion de revenir aux origines du gorille. Les premières bandes-annonces donnent la couleur : le spectacle sera grandiose, entre film de monstre à l'ancienne et ambiance à la Apocalypse Now. Au menu de ce blockbuster hollywoodien : casting 5 étoiles (Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, John Goodman, Brie Larson...), un budget de 100 millions de dollars et un Kong plus énervé -et démesuré- que jamais. Verdict dans les salles le 8 mars !

Portrait de Laurent
Publié par Laurent le

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