(suite de l'interview)
G.B : Dans le même ordre d'idées, tu choisis la voie la plus Z possible lorsque tu évoques la contamination. Lorsque le médecin déballe le fameux produit contaminateur, dans un carton avec une inscription en russe, on pense intuitivement à une expérimentation soviétique, façon Tchernobyl kitsch. On pense directement à Re-Animator !
B.R : Oui, exactement. Re-Animator était bien ma référence. Le bruit de la seringue, volontairement kitsch, participe aussi de cela. Je pensais évidemment bien plus à Re-Animator qu'au Docteur Mabuse. Même si je n'ai pas revu les films, parce que je ne voulais évidemment pas refaire la même chose à l'identique, c'est juste qu'ils restent prégnants. Si tu es musicien et que tu veux faire une musique qui t'évoque les années 70, tu vas prendre un instrument représentatif de la période et composer un morceau de la même manière qu'à l'époque. Je n'ai pas voulu singer les années 80, mais je voulais partager mon amour de cette période avec les gens qui l'aiment, de la façon la plus jouissive possible.
G.B : Pour revenir à l'actualité de la tournée de Goal of the Dead, quel bilan tu tires de cette expérience ? Dans quel état es-tu aujourd'hui, par rapport à l'état dans lequel tu te trouvais à l'époque de la sortie de La Horde ? Plus serein ?
B.R : Ah oui, carrément. Quand tu fais un premier film, tu te prends toutes les réalités en pleine gueule. Tu espères que tout est possible, tu penses que tu vas réussir à faire tout ce que tu imagines. Pour mon deuxième film, je me suis inscrit dans une démarche beaucoup plus humble. Sur La Horde, on a souffert tous les jours, Yannick et moi, parce que rien ne se déroulait exactement comme on voulait et que c'était l'horreur. Sur Goal of the Dead, les conditions étaient hyper trash, mais j'avais une énergie beaucoup plus positive. Chaque jour, j'étais heureux de pouvoir tourner mon film ! C'était hyper jouissif. Je ressentais un plaisir fou tous les jours. J'ai aussi souffert, mais j'étais d'emblée beaucoup plus réaliste et lucide que je ne l'étais sur le tournage de La Horde. Je savais davantage quelles étaient mes forces et mes faiblesses. En fait, c'est un peu comme élever un deuxième enfant en fait. Pour le premier, tu t'imagines, à chaque fois qu'il pleure, qu'il va lui arriver la pire des choses dans les dix secondes. Ton deuxième gamin, tu n'as pas de mal à le laisser brailler un peu parce que tu sais qu'il ne va pas mourir (rire) ! Le premier film, c'était un gros coup de pied dans l'estomac. Pour le deuxième, j'ai beaucoup plus accepté de composer avec ce que j'avais sous la main.
G.B : Je suppose que, malgré les écueils que vous avez rencontré sur le tournage de La Horde, cette première expérience t'a tout de même permis de te faire une sorte de carte de visite ?
B.R : Alors, justement, c'est assez curieux. Bizarrement, avoir coréalisé La Horde m'a permis d'avoir une carte de visite plus pertinente à l'étranger qu'en France, de me faire davantage un nom ailleurs qu'en France. Pour Goal of the Dead, j'ai découvert la jaquette du Blu-ray étranger, qui précise, en inscriptions capitales, « par le réalisateur de La Horde ». Le fait que j'ai réalisé ce film est un argument sur le marché étranger. A Berlin, à Cannes, lorsqu'on a prévendu le projet Goal of the Dead, l'inscription « par les producteurs et réalisateurs de La Horde » était présente partout. Et ceci parce que le film s'était très bien vendu en vidéo à l'étranger. Après, si t'as envie d'enchaîner sur une comédie policière, avoir fait un film de zombies n'est pas forcément un atout capital en France. Maintenant, avoir fait une comédie avec Goal of the Dead, et avoir réalisé seul une section entière du projet, c'est-à-dire un film en tant que tel finalement, cela pourra m'aider à trouver plus de portes ouvertes sur mon chemin pour réaliser des projets dans des registres plus variés, en France. J'ai des projets.

G.B : La Horde, sorti en 2010, était un film de zombies. Le second, qui vient quatre ans plus tard, est une comédie, toujours avec des zombies. Entretemps, tu peux nous dire un peu sur quoi tu as bossé ? Tu avais des projets plein la tête ?
B. R : Oui, j'ai bossé sur plein de films qui ne se sont pas faits, et qui ne se feront peut-être jamais ! J'ai développé des idées de thrillers, de films policiers, de comédies d'aventure, des trucs très différents. J'aurais adoré que les projets puissent se faire, mais c'est toujours très compliqué, et je n'étais moi-même pas toujours très content du résultat que j'aurais pu obtenir dans telle ou telle enveloppe financière. J'ai un projet que j'adorerais faire, mais qui n'est pas forcément calibré pour moi maintenant, qui est trop gros, qui demanderait une confiance importante de certaines personnes qui, pour l'instant, ne me connaissent pas suffisamment pour me témoigner une telle confiance. Ce sera peut-être pour plus tard. Tu sais, c'est très difficile de trouver un projet qui soit en adéquation entre le moment, la pertinence par rapport au marché, par rapport aux investisseurs, et par rapport à ta propre place sur le marché. Et, comme après La Horde je n'existais pas suffisamment, dans la mesure où je n'avais fait, d'une certaine manière, que la moitié d'un film, je me suis retrouvé dans la position d'avoir à réaliser un second premier film, en quelque sorte.
G.B : Tu pourrais donner quelques pistes, au sujet de ton prochain ? Je comprends bien qu'il t'est difficile d'en parler pour le moment.
B.R : Tu sais, c'est difficile d'en donner. Et tant que rien n'est tourné, le projet n'existe pas. Je suis en train de travailler sur un film d'action policier qui est bien parti.
G.B : Plus de zombies pour le moment, donc…
B.R : De toute façon, je ne souhaitais pas spécialement poursuivre dans le zombie ! J'aime tellement le cinéma que j'adorerais pouvoir faire des choses extrêmement diversifiées. Si je pouvais faire une comédie romantique, ensuite un western, voire une comédie musicale, un film de guerre, un film de science-fiction, je serais le plus heureux des hommes ! Du moment que je peux faire du cinéma de genre, dans le sens où il s'exprime par le visuel et par une certaine narration filmique. Le cinéma de genre, c'est en quelque sorte une valeur de cinéma qui me parle. Faire un polar d'action, ça me motive à fond.
Encore un grand merci à Benjamin Rocher et Charlie Bruneau pour leur disponibilité !
Goal of the dead sort en VOD le 29 mai (sur Itunes) et en DVD/Blu-ray le 11 juin.
Goal of the Dead (Première mi-temps/Seconde mi-temps) sur Amazon.fr à prix doux !





















![28 Ans Plus Tard [4K Ultra HD Boîtier SteelBook limité] 28 Ans Plus Tard [4K Ultra HD Boîtier SteelBook limité]](https://www.horreur.net/sites/default/files/styles/vertical-petit/public/upload/28ansplustard_bduhd.jpg?itok=vn_bkDqH)




































![28 Ans Plus Tard [4K Ultra HD Boîtier SteelBook limité] 28 Ans Plus Tard [4K Ultra HD Boîtier SteelBook limité]](https://www.horreur.net/sites/default/files/styles/meilleurs_films/public/upload/28ansplustard_bduhd.jpg?itok=v0OsnHUq)















